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Pour un système éducatif démocratique (Rencontre Toulouse 17 03 2022)
Martine Boudet Conseil scientifique d’Attac France
lundi 28 mars 2022, par
Cette communication part de l’analyse du contexte géo-socio-politique pour décliner des aspects de la crise scolaire et universitaire qui en est une résultante, et se conclut sur le programme de remédiations et d’alternatives préconisé dans l’ouvrage « SOS Ecole Université ».
L’équipe du livre SOS Ecole Université (Le Croquant, 2020) [1] remercie les organisations qui sont à l’origine de cette soirée, Les amis du monde diplomatique, Attac, la fondation Copernic et l’Université populaire[2].
I- Contexte géo-socio-politique de crise
Nous assistons depuis une décennie à une surenchère autoritaire, alimentée par les pouvoirs publics et des médias complaisants, et définie par de nombreux analystes comme une dérive manifeste de l’appareil d’Etat. Cela dans un contexte de crise des relations internationales et intercommunautaires : crise du néocolonialisme françafricain, de l’intégration des jeunes issus de l’immigration et terrorisme islamiste réactionnel, promotion en retour des secteurs régaliens (police, justice…), hausse prévue du budget des armées dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne... Un arsenal législatif liberticide est élaboré depuis une à deux décennies, qui s’ajoute à une centralisation accrue de type bonapartiste, incarnée par un hyper président, actuel président en exercice de l’Union Européenne et chef de guerre sur différents fronts, ceux du Sahel et de l’Est.
Dans ce contexte institutionnel, s’inscrit la progression spectaculaire des programmes xénophobes d’extrême droite à la recherche de boucs-émissaires, le dernier en date étant la communauté musulmane. En résulte la banalisation inquiétante de la thèse du « grand remplacement ».
Cette dérive se manifeste dans nos secteurs par des pressions administratives assez systématiques et par une répression accrue et incognito des personnels enseignants. La loi Blanquer sur « l’Ecole de la confiance » institue un « devoir d’exemplarité » des enseignant.es ; la loi sur la Fonction publique a mis fin aux commissions paritaires qui permettaient le contrôle de la gestion des carrières par les représentant.es des personnels. Cette dérive managériale entraine des drames, comme le suicide en 2019 de Christine Renon directrice d’école et syndicaliste de Sud Education dans le 93.
Effet collatéral, l’accumulation des violences des publics, singulièrement en collège et lycée, et la fréquente incurie administrative voire des cas de complicité. Selon les cas, il s’agit de violences caractérielles et asociales, de harcèlement entre pairs (un élève sur 10 est harcelé selon l’Observatoire de la violence en milieu scolaire) ou bien de violences communautaires et réactionnelles dans les quartiers populaires et multi-ethniques. L’événement le plus tragique enregistré étant l’assassinat du professeur d’histoire-géographie, Samuel Paty, en 2020. Le mouvement enseignant « Pas de vagues », demandant que les personnels soient davantage protégés et soutenus, avait donné l’alerte en 2019, il n’a donné lieu à aucune suite significative.
Une conséquence de cet état de faits réside dans la fréquence des démissions de stagiaires et d’enseignants, ainsi que dans une crise sérieuse du recrutement, singulièrement en collège et lycée. Dans certaines disciplines déficitaires telles que les mathématiques, l’enseignement n’est plus systématiquement dispensé.
L’on constate, en amont, le peu de prise en compte, institutionnelle et syndicale, de la féminisation du monde enseignant, en tant que phénomène de fragilisation corporative en l’absence de contrepoids et de soutiens suffisants, face au double phénomène de la caporalisation administrative et de la massification scolaire.
A l’Université, la mise en place d’un système de sélection post-Baccalauréat (Parcoursup) et après la licence minore gravement la tradition d’accueil démocratique de cette institution. Alors que le secteur privé à but lucratif –écoles de commerce, d’ingénieurs…- est déjà florissant, sur des bases de compétition et de rentabilité.
Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner du fort abstentionnisme électoral, et souvent du désengagement militant, d’une jeunesse de plus en plus précarisée et désorientée. Est à noter le quasi-arrêt de la tradition estudiantine progressiste, sauf exceptions dans certains secteurs des sciences sociales et des humanités, qui sont comme des ilôts de résistance dans un océan de gestion conforme aux lois néolibérales. Comme l’université Jean-Jaurès de Toulouse, par exemple.
Autre résultante du système actuel, la minoration, dans les médias dominants, de nos secteurs en période électorale, renforcée qu’elle est par des replis défensifs et individualistes observés dans les corporations. Ce sont autant de formes de démobilisation et de mutisme paradoxal pour des intellectuels.
II-Bataille des idées et de la communication
A- Une contre-révolution en marche
Dans ce contexte de violences multilatérales, institutionnelles et citoyennes, se constitue une contre-révolution de type « sécuritaire » (lutte contre le "radicalisme") et nationaliste, « identitariste ». Pour reprendre des formules officielles, il s’agit de réduire le « terreau du terrorisme islamiste », à savoir le « communautarisme », le « séparatisme islamiste », « l’islamo-gauchisme », les acquis des sciences sociales dits "déconstructionnistes", antiracistes, postcoloniaux, intersectionnels, mais aussi l’écriture inclusive qui est au compte du féminisme, la pédagogie immersive des écoles en langue régionale, héritière de décennies de militance culturelle… Comme en témoignent
– la loi sur « le respect des principes de la République » votée en 2021
– la commande d’enquête inquisitoriale au CNRS par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche
– le colloque réactionnaire de la Sorbonne de janvier 2022, à l’initiative du ministre de l’Education nationale
– la censure par le Conseil constitutionnel de la loi Molac de 2021 sur la promotion des langues régionales (sur la question de l’enseignement immersif dans une langue autre que le français)....
En fait, cette contre-révolution se nourrit d’un déficit programmatique du côté des forces progressistes, du fait notamment d’une marginalisation des sciences sociales et des questions culturelles et interculturelles (abusivement appelées communautaristes par la réaction).
B-Bilan mitigé de la Refondation de l’Ecole
Un rendez-vous historique manqué est l’épisode dit de la Refondation de l’Ecole (Loi d’orientation et de programmation à l’initiative de V Peillon, votée en 2013). Son bilan est à rappeler en cette période électorale. En matière d’acquits, citons
– la création des ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation), qui revient sur la suppression des IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) sous le mandat sarkozyen précédent
– la création de nombreux postes
– celle du Conseil national des programmes, qui a fonctionné en autonomie
– celle de l’éducation morale et citoyenne (EMC) dans le Secondaire et de la section FLE (Français langue étrangère) au CAPES de Lettres modernes
– le renforcement de la parité homme-femme au niveau des carrières.
Mais des manques coûtent très cher pour la suite, et expliquent en bonne part la situation actuelle :
– le refus d’abroger la LRU (Liberté et responsabilité des universités) et ses dispositifs
– l’absence de démocratisation des rouages administratifs et d’appel à la participation active et créatrice des personnels. Ce manque est d’autant plus étonnant que l’électorat naturel du PS était (est ?) le monde enseignant ! Cette erreur stratégique avait déjà été commise sous le mandat Jospin-Allègre.
– la réduction du concept louable d’ « Ecole inclusive » (Article 1er du Code de l’éducation) au statut des publics en situation de handicap. Oubli fâcheux des publics d’origine étrangère, immigrée et ultramarine
– une négligence coupable concernant l’enseignement de la langue arabe et des langues régionales
– une incapacité à arbitrer et à établir les médiations et synthèses nécessaires entre les différentes composantes des personnels, qu’ils soient orientés vers la défense des disciplines (l’intersyndicale) ou vers celle de la pédagogie (voir la réforme des collèges).
C’est une occasion de saluer, en ce jour, la mobilisation intersyndicale en faveur de la promotion du pouvoir d’achat, de même que des programmes de candidats à ce sujet. Cela dit, la crise du système éducatif ne pourra être résorbée par la seule promotion des des salaires, carrières et budgets de fonctionnement, si nécessaire et légitime soit-elle. La démocratisation du système hiérarchique, la protection des personnels et des publics, et la revalorisation des conditions de travail s’imposent aussi.
C- Pour une République et une Ecole inclusives
Depuis le drame de Conflans Sainte-Honorine, en hommage à notre collègue Samuel Paty, beaucoup a déjà été écrit. Dans le monde enseignant, un consensus existe sur l’importance de l’esprit critique à l’Ecole qui est une instance laïque, et en même temps sur la lutte contre les discriminations, par la réhabilitation de l’éducation prioritaire.
Cela dit, une politique éducative de cet ordre ne peut suffire à résorber la grave crise de confiance et du vivre ensemble qui oppose à l’institution, de nombreux publics issus de l’immigration, qu’ils soient musulmans ou d’autres appartenances. Deux décennies après les émeutes urbaines de 2005, les plus fortes enregistrées sur le sol européen, la France est à nouveau interpellée sur son modèle d’intégration. Si l’actualité se focalise sur la communauté musulmane, il y a peu, le mouvement Black lives matter était largement médiatisé également, après les morts d’Adama Traoré et de Georges Floyd sous les coups des polices nationales.
En amont, des rapports sur « la refondation de la politique d’intégration », coordonnés par des universitaires (Khalid Hamdani…) et remis au premier ministre JM Ayrault en 2013, ont été enterrés sous le mandat de M Valls. Celui de JL Borloo sur « la politique de la ville », l’a été pareillement par E Macron en 2018. La déprogrammation de la remarquable chaîne France Ô en septembre 2020 s’est effectuée dans l’indifférence, en métropole.
En fait, la construction de la France s’effectue encore à partir de l’Etat central, sa gestion faisant excessivement abstraction des cultures des régions historiques et ultramarines, ainsi que des peuples ex colonisés et des communautés de la diaspora ou de l’immigration. Or, la démographie des origines le prouve, la France est un pays multiculturel de fait.
Après les émeutes de 2005, qui ont pointé les discriminations systémiques, une « charte de la diversité » a été signée par médias et entreprises. Les minorités dites visibles sont désormais représentées sur les écrans des télévisions publiques et privées. L’ACSE (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) avait été créée à l’époque, à l’origine, entre autres, de films plébiscités sur les établissements de banlieue : L’esquive, Entre les murs, La journée de la jupe, Les héritiers…..
Rien de tel n’a été institutionnalisé à l’Ecole : la loi Peillon de Refondation (2013) limite le concept d’« Ecole inclusive » au statut des élèves handicapés. L’enseignement de l’arabe est excessivement réduit au regard du nombre de locuteurs -c’est la seconde communauté linguistique du pays, après la communauté francophone-, une pétition et des tribunes alertaient sur l’absence aberrante de recrutement au CAPES d’arabe en 2014, c’est-à-dire sous la présidence Hollande[3]. Les littératures francophone et ultramarine (française) ont peu ou pas droit de cité dans les programmes : le dernier texte enseigné en terminale littéraire, Ethiopiques, de Leopold Sedar Senghor, date des années 1990. La décision d’une initiation en lycée, programmée par la réforme de 2001, est restée lettre morte, d’une manière en fait illégale. Le cours d’histoire sur les empires africains précoloniaux a été supprimé à l’occasion de la réforme des collèges. L’éducation à la diversité et à l’interculturel reste à promouvoir au niveau de la vie scolaire…
D- Nécessaire mobilisation idéologique
Face à la confrontation dangereuse pour la paix civile des forces réactionnaires, qu’elles viennent de pouvoirs publics autoritaires, de l’extrême droite xénophobe ou de l’islamisme radical, l’Ecole doit plus que jamais jouer son rôle de médiation et d’inclusion culturelle. A défaut de quoi, ses personnels seront toujours davantage pris en étau, dans un climat délétère de violences à la base, et de démagogie voire de démission au niveau des corps intermédiaires. A l’heure de la mondialisation, et de la médiatisation qui va avec, une éducation assimilationniste, telle que préconisée par l’extrême droite via un retour à des enseignements d’origine strictement ethno-nationale, est mission impossible. Plus qu’une politique éducative « intégrative » – ce concept ayant montré ses limites car se situant à un stade individuel, trop souvent celui des « premiers de cordée » plutôt que des publics méritants-, il s’agit d’harmoniser désormais les relations intercommunautaires. Pour ce faire, il nous faut mieux comprendre la contre-culture de résistance qu’élaborent les jeunes des quartiers populaires, quartiers plurilingues et multiconfessionnels, et inclure les humanités que portent les peuples dont ils sont originaires.
E- Face à "l’économie de la connaissance", recours aux sciences sociales et aux humanités
Une autre urgence stratégique pour le monde enseignant et le mouvement social, celle d’arrêter de négliger à l’Université les nuisances du capitalisme cognitif, avatar du néo-libéralisme. Axé qu’il est sur les biens immatériels, il spécule sur la rentabilité et la mise en concurrence des disciplines académiques, des savoirs et des cultures, dans le cadre de l’Union européenne notamment. En découle assez logiquement la marginalisation des Sciences sociales et humanités, qui sont considérées à la fois comme peu rentables et subversives. Pour rappel, la Stratégie de Lisbonne a été mise en application en France avec le vote de la loi LRU (Liberté et responsabilité des universités) en 2009. Pour autant, il manque un réseau organisé de mobilisations enseignantes et universitaires à l’échelle de l’Union européenne, de nature altermondialiste. L’autre problème que doivent résoudre le mouvement social et le monde enseignant est le statut marginal des SHS et des humanités, tant à l’échelle institutionnelle -du fait du rouleau compresseur des lois précitées- qu’à l’échelle de l’opinion, en matière d’orientation professionnelle des jeunes par exemple.
Un exemple dramatique de ce déficit a été le quasi-arrêt, sous le ministère Darcos, de l’enseignement de la grammaire du discours, qui avait fait l’objet d’une recherche-formation de qualité en français, de la part d’universitaires, d’associations et de revues spécialisées[4]. La discipline a subi, ce faisant, un net revers épistémologique, réduisant ses enseignements à une grammaire de phrase décontextualisée, qui fait abstraction des contextes communicationnels, pourtant prédominants en cette période de mondialisation et pour les jeunes générations. Cette réaction s’est manifestée d’une manière clandestine, en dépit du fait que le français est une discipline fondamentale, celle-ci n’ayant pas, comme les mathématiques, une institution d’appui en matière de recherche -formation. Pour mémoire, les IREM (Instituts de recherche et d’enseignement en mathématiques), qui réunissent les enseignants de tous les degrés, ont été constitués après mai 68, dans l’objectif de valoriser sciences et techniques, pour le développement économique du pays.
Géopolitique, histoire sociale, anthropologie culturelle, philosophie de terrain, sémiologie des médias, langues régionales et de l’immigration, littérature et arts francophones... : l’apport de ces disciplines est indispensable pour accéder au nouveau paradigme, qui s’inscrit dans les suites de la chute des régimes étatisés de l’Est et qui est axé sur la lutte multilatérale et intersectionnelle à l’encontre des dominations de peuples et de communautés, notamment des Suds, ainsi que des discriminations de citoyen.nes sur différents critères -de genre, d’origine, de classe, d’orientation sexuelle…-. La forte promotion, encore empirique, de ce paradigme altermondialiste, qui s’ajoute à d’autres, d’ordre libéral et égalitaire –axés traditionnellement sur la défense et la promotion respectivement des droits citoyens et sociaux-, témoigne de l’émergence et de la dynamique des questions (inter)culturelles dans ces différents domaines, mettant à l’ordre du jour la construction de sociétés plus fraternelles. Si les droites en font un objet de rejet au nom d’ « identités nationales » closes et anachroniques, les gauches en minorent les enjeux (inter)culturels, tant comme cadres de pondération de l’idéologie dominante et de ses avatars que de promotion de ce nouveau paradigme.
F-Pour la revivification de la citoyenneté scolaire et universitaire
Maints témoignages de personnels et de publics attestent de la détérioration des relations au sein des institutions et des établissements. Outre les violences listées précédemment, il faut ajouter la perte croissante de l’esprit d’équipe, des liens de solidarité et tout simplement de convivialité entre pairs.
De même que les burn out ou d’autres souffrances au travail et décrochages professionnels, qui concernent également les publics, ce phénomène est peu pris en compte par le monde syndical, qui en reste souvent à une vision généraliste et structurale des institutions et des carrières. Il reste à renforcer la protection et le soutien syndicaux, de manière à sortir les personnels de l’isolement face aux pouvoirs administratifs et inspectoraux.
Entre autres, ces démarches seraient bienvenues :
- Réunions régulières par établissement pour réinstaurer un esprit d’équipe et lister les problèmes pédagogiques rencontrés et les sanctions abusives. Dossiers à négocier au niveau des vies scolaires pour des remédiations, qui bénéficient également aux élèves
-Remontée de ces données (sur la base de l’anonymat) à l’échelle académique et nationale, pour l’élaboration d’un dossier à transmettre aux rectorats et au ministère
- Demande d’arrêt des sanctions abusives et de réhabilitation des personnels injustement incriminés, pour une poursuite normale de leur carrière
- Médiatisation de ce dossier pour un appui de l’opinion publique, en faveur d’une législation garantissant la protection des personnels (comme pour d’autres corporations qui font face à des publics) et pour une optimisation de la vie scolaire et universitaire.
III- SOS Ecole Université-Pour un système éducatif démocratique (Le Croquant, 2020)
Ces différentes problématiques sont traitées précisément dans cet ouvrage, par des enseignant.es exerçant dans différents degrés d’enseignement, avec des responsabilités syndicales et associatives. Le livre a été publié avec le soutien de l’Institut de recherche de la FSU (IRFSU).
Programme de remédiations et d’alternatives préconisé
– Abrogation des lois et contre-réformes : LRU, loi sur l’Ecole de la confiance…
– Respect des statuts de la Fonction publique et des garanties de liberté académique, didactique et pédagogique afférentes.
– Démocratisation des pouvoirs intermédiaires (rectorat, académies, inspections générales et régionales…) et des carrières, qui ne doivent pas rester à la discrétion de pouvoirs intermédiaires peu contrôlés. Appels d’offres transparents en matière de responsabilités d’encadrement
– Arrêt des sanctions abusives et réhabilitation des personnels indûment sanctionnés ainsi que des conditions de travail en général. Renforcement du soutien syndical, de manière à sortir les personnels de l’isolement face aux pouvoirs administratifs et inspectoraux. Médiatisation d’un dossier pour une législation garantissant la protection des personnels (comme ceux d’autres corporations qui font face à des publics) et pour une optimisation de la vie scolaire et universitaire
– Démarches syndicales et para-syndicales de réhabilitation de la citoyenneté scolaire et universitaire pour optimiser les équipes comme intellectuels collectifs
– Respect strict de la parité homme-femme dans la mise en responsabilité des personnels (au niveau de l’encadrement)
– Titularisation des personnels auxiliaires, avec la formation requise, dans un esprit de collégialité
– Passerelles à consolider entre ESPE (formation) et Ecole/Université, dans la même logique. Valorisation de la formation continue et des didactiques disciplinaires….
– Promouvoir les sciences sociales comme disciplines à visée critique et solidaire, aptes à élaborer des possibles ou alternatives
– Promouvoir une Université alternative, autonome et démocratique, qui fasse suite à celle de Vincennes créée après mai 68, cela dans une perspective d’accueil de différents publics et d’expression de voix académiques émergentes
– Promouvoir une Ecole inclusive pour les publics d’origine étrangère (non européenne) : formation des enseignant.es et enseignement de l’arabe, de la littérature, de la philosophie et des arts francophones, des langues régionales, de l’histoire (néo)coloniale, éducation à l’interculturel au niveau de la vie scolaire et universitaire...
– Engager une campagne unitaire à l’échelle des forces progressistes, en faveur de l’Ecole et de l’Université. Dans l’objectif de visibiliser ces services publics, et de favoriser, ce faisant, un soutien populaire et un sursaut idéologique.
A l’image de la Santé publique et de l’hôpital, tels qu’ils sont médiatisés et promus en temps de pandémie.
Ces objectifs s’avèrent primordiaux et, in fine, salutaires pour l’avenir de la jeunesse et du pays.
Tribunes collégiales
Ecole Université un recours nécessaire face à la dérive autoritaire (2 9 2021)
https://blogs.attac.org/commission-enseignement-recherche/article/ecole-universite-un-recours-necessaire-face-a-la-derive-autoritaire-de-l-etat
Lettre ouverte aux organisations signataires du Plan de rupture (21 10 2021)
https://blogs.attac.org/commission-enseignement-recherche/article/lettre-ouverte-aux-organisations-signataires-du-plan-de-rupture-plus-jamais-ca
Les sciences sociales et humanités un recours face à la dérive autoritaire (7 1 2022)
https://blogs.attac.org/commission-enseignement-recherche/article/les-sciences-sociales-et-les-humanites-un-recours-face-a-la-derive-autoritaire
Martine Boudet : Promouvoir une contre-culture de résistance à l’Ecole (30 10 2021)
https://educavox.fr/accueil/debats/promouvoir-une-contre-culture-de-resistance-a-l-ecole
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Auteur.es de l’ouvrage SOS Ecole Université
Philippe Blanchet professeur de linguistique à l’université Rennes 2, président du Conseil académique, élu national CGT au Comité Technique Universitaire et au Conseil de l’Enseignement supérieur et de la recherche
Martine Boudet professeure agrégée de lettres modernes (académie de Toulouse), ancienne coordinatrice de séminaires « Politiques des sciences » à l’EHESS (Paris), membre du Conseil scientifique d’Attac
Emmanuel Brassat professeur certifié de philosophie à l’Université de Cergy-Pontoise et docteur en philosophie, chercheur associé au laboratoire EMA et formateur d’enseignant.es à l’INSPE de l’académie de Versailles
Sophia Catella professeure des écoles (Drôme, académie de Grenoble), représentante de la FSU au CHSCT national (Comité Hygiène Sécurité et Conditions de travail)
Vincent Charbonnier, co-responsable national du collectif Formation des enseignants du SNESUP-FSU, docteur en philosophie, enseignant-formateur en philosophie et sciences de l’éducation à l’INSPÉ-université de Nantes
Paul Devin secrétaire général du SNPI-FSU/syndicat national des personnels d’inspection, président de l’Institut de recherche de la FSU
Groupe Jean-Pierre Vernant, intellectuel collectif qui coalise des universitaires de différentes spécialités
Marie-France Le Marec, membre du collectif national FDE du SNESUP-FSU, ancienne PRAG en éco-gestion et formatrice à l’ÉSPÉ-université de Nantes
Alain Refalo professeur des écoles (académie de Toulouse), porte-parole du mouvement des professeurs du primaire en résistance pédagogique
Valérie Sipahimalani, professeure agrégée de sciences de la vie et de la terre/SVT (académie de Paris), secrétaire générale adjointe du SNES-FSU
Axel Trani inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, membre du Conseil d’orientation de la fondation Copernic
Université Volante, collectif constitué de 600 membres, étudiant.es, militant.es, universitaires et chercheur.es.
Avec le soutien de l’Institut de recherche de la FSU (Fédération syndicale Unitaire).
Table des matières
Introduction
Après une refondation mitigée, l’ère des réactions : quelles résistances organiser pour la sauvegarde du service public d’éducation ? Martine Boudet
Première partie -Le dispositif néo-libéral sous le sceau du capitalisme cognitif
Chapitre 1er -Organiser le pessimisme “Ainsi commence le fascisme..." Groupe Jean-Pierre Vernant
Chapitre 2 Economie de la connaissance, informatisation et transformations néolibérales des systèmes d’éducation Emmanuel Brassat
Chapitre 3 L’Université et la théorie du capital humain Groupe Jean-Pierre Vernant
Deuxième partie – Autoritarisme étatico-administratif et programmes revendicatifs
Chapitre 4 La Fonction publique à l’épreuve de Macron, le macronisme à l’assaut de la Fonction publique Philippe Sultan
Chapitre 5 Mettre la main sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique : prédation et autoritarisme dans les politiques françaises depuis l’an 2000 Philippe Blanchet
Chapitre 6 Le syndicalisme en défense de la formation des enseignant.es : outils et enjeux Marie-France Le Marec et Vincent Charbonnier
Chapitre 7 Contrôle, intérêt général et démocratie : l’exemple de l’inspection dans l’Éducation nationale Paul Devin
Chapitre 8 Le puzzle des réformes Blanquer dans le secondaire Valérie Sipahimalani
Troisième partie- Stratégies de résistance et alternatives institutionnelles et programmatiques
Chapitre 9 La résistance pédagogique des enseignants du primaire Alain Refalo
Chapitre 10 Souffrance au travail et nécessaire promotion des ressources psycho-sociales Sophia Catella
Chapitre 11 Eléments programmatiques pour la défense et la promotion du monde enseignant Martine Boudet
Chapitre 12 Quel avenir pour l’Université ? Limites et perspectives des mobilisations académiques et citoyennes Martine Boudet
Chapitre 13 Cartographie de l’Université volante
Chapitre 14 Pour une Ecole et une Université inclusives Martine Boudet
Notes
[2] https://31.snuipp.fr/spip.php?article10168
[3] « Il faut enseigner l’arabe dans le service public » (Tribune Joseph Dichy, Pierre-Louis Reymond, enseignants. Rouvrons le Capes d’arabe ! Ne laissons pas aux associations l’apprentissage de la « deuxième langue » de France.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2014/02/11/il-faut-enseigner-l-arabe-dans-le-service-public_4364171_3232.html
https://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-61818QE.htm
[4] Département de didactique de l’Université de Metz, revues « Pratiques » et « Le français aujourd’hui » (AFEF), IUFM de Toulouse/Editions Bertrand Lacoste…