L’Affiche Rouge

Je viens de recevoir un message d’une association arlésienne de résistants d’hier et d’aujourd’hui à laquelle j’appartiens (un peu une déclinaison de celle qui chaque année organise entre autres un pique nique géant sur le plateau des Glières - http://www.citoyens-resistants.fr/), et qui a la particularité de rendre un hommage chaque année au groupe Manouchian dit de "l’Affiche Rouge" à la fin février, date à laquelle ces "terroristes", comme les nommaient alors l’occupant, furent tous fusillés. Il y a à ma connaissance fort peu de lieux en France où se tient une telle manifestation tant elle peut avoir des côtés dérangeants pour les officiels en mettant en avant ces "apatrides" qui se sont battus pour leurs idéaux de justice et de paix pendant que tant de Français se taisaient. Et chaque année depuis cinq ou six ans, j’y participe en lisant un texte ou une poésie et en chantant quelque chose.

C’est un moment important pour moi, une sorte de continuité entre le passé et l’avenir que d’honorer ces femmes et ces hommes, tous étrangers, tous engagés dans le combat antifasciste, espagnols, italiens, juifs de l’Est, arméniens, se battant ensemble pour un autre monde.

L’année dernière, en marge de cet hommage, cette association et Attac Pays d’Arles avaient apporté un éclairage inédit sur la période de l’occupation avec une projection débat sur Monaco et la constitution de ce paradis fiscal grâce à l’appui de l’Allemagne nazie (c.f. Monaco, l’étrange neutralité de Pierre Abramovici).

Cette année encore aura lieu une conférence débat commune autour de l’immigration.

Et pour honorer ceux de l’Affiche Rouge, j’ai choisi cette année de dire un poème de Ruben Melik, poète arménien, et d’interpréter la chanson de Jean Ferrat, "Ma France".