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Contribution au débat sur la refondation du CS

Membres du CS et adhérent(e)s

vendredi 20 janvier 2017, par Groupe Société-Cultures

Nous remercions le collectif d’animation de cette démarche de refondation du CS, elle correspond aux attentes.

Nous avons pris bonne note du fait qu’il ne s’agit pas de mettre en place un numerus clausus mais d’ouvrir le CS aux différentes disciplines et sensibilités philosophiques, ainsi que sur le monde extérieur, national comme international.
La contribution ci-après, qui date de 2011, est toujours d’actualité : elle porte sur les problématiques spécifiques des sciences humaines et sociales, relatives aux processus d’émancipation.
La question démocratique constitue à cet égard un axe idéologique fédérateur, qui peut être décliné sous différents angles. Un groupe de travail sera créé en relation avec la commission Démocratie, et une candidature collective effectuée, dans le but de publier un document d’éducation populaire sur les recours à l’égard d’entraves subjectives aux processus de démocratisation et d’émancipation. Les objectifs suivants pourraient être pris en compte :

- établir une typologie des démarches de domination et de dépendance (voire de "servitude volontaire") à l’échelle des institutions, des citoyens, et des recours correspondants...
- établir une typologie des discriminations selon plusieurs critères (de genre, d’origine, de classe, du handicap...) et des recours correspondants
- déconstruire le climat de violence ("fachosphère", répression dans le cadre de l’état d’urgence...) et de démobilisation ("sinistrose") conjuguées en situation de crise socio-politique. Et envisager des recours...etc

Concernant les modes de fonctionnement du CS, il serait intéressant à notre avis d’adopter les mesures suivantes :
- mettre en place un collectif d’animation constitué de représentants des différentes disciplines, dont pour notre champ, les sciences politiques, l’anthropologie, la sociologie, la psychologie, le droit, l’histoire
- mettre en place un comité éditorial constitué des différentes instances, CA, CS, CNCL, qui programme les publications -Lignes d’Attac, livres, site....- en fonction d’un principe d’équilibrage des problématiques, des disciplines et des équipes.
- rattraper le déficit de publications dans le domaine des sciences humaines et sociales (voir le bilan éditorial sur 15 ans)
-mener une politique volontariste d’inclusion de représentants de la diversité (intellectuels, universitaires, responsables associatifs) dans le cadre du CS, des séminaires, des publications etc
-appeler largement à candidater pour les universités d’été et retenir les candidatures en fonction d’un principe d’équilibration.

Pour conclure, nous soumettons à votre appréciation ces problématiques, qui seraient intéressantes à développer dans un cadre éditorial ou un autre (revue Les possibles, livre, séminaire, université d’été…) :
  De la (re)construction de courants de pensée alternatifs pour réduire la lame de fond réactionnaire à l’échelle (inter)nationale. Un groupe de travail sur une étude comparative et /ou sur la démocratie, ses composantes et ses formes, pourrait être constitué à partir de la commission du même nom
 Comment se positionner par rapport au capitalisme cognitif ? De l’intérêt de l’interdisciplinarité pour enrayer la spirale de l’instrumentalisation de certains savoirs disciplinaires ou de la minoration d’autres (sciences sociales...). Pour renforcer aussi l’implantation du CS dans le milieu de la recherche, de l’enseignement et de l’éducation, scolaire et populaire.
 Comment parer au choc des civilisations et au bellicisme ? De l’intérêt des concepts de diversité, d’interculturel, d’intersectionnalité... Entre autres, un groupe d’auteurs du livre antiraciste, constitué en partie d’intervenants étrangers et issus de minorités ethniques, pourrait être intéressé.
 Comment se réinscrire dans des démarches de créativité culturelle (artistique, médiatique…) pour sortir du cercle produire-consommer et favoriser d’autres modes de développement ? .

Karine Ballon- Martine Boudet- Gérard Collet- Tosse Ekue- Samy Joshua- Anne-Marie Lepagnol-Isabelle Michaud- Evelyne Perrin- Jean-Michel Toulouse-Jacques Woda

Contribution dans le domaine des sciences humaines et sociales (SHS) au débat sur la refondation du CS (Attac) - Pour la réunion du 13 janvier 2017


Objectifs du Groupe « Crise de société et alternatives »
article publié le 25/10/2011

https://france.attac.org/archives/spip.php?article12378

La concentration des pouvoirs de domination dans les domaines économique, géopolitique, militaire, médiatique, culturel manifeste la volonté d’’hégémonie du système néo-libéral. En France, l’’affairisme impuni de l’’oligarchie s’’accompagne d’’une politique xénophobe d’’Etat et d’’une progression inquiétante de l’’extrémisme populiste. Cette crise idéologique met en danger le lien social et le vivre ensemble : l’’Ecole est au bord de l’’effondrement dans certains quartiers, tandis qu’’on assiste à la relégation d’’immigrés et de leurs descendants, à la division croissante des salariés et à la perte de solidarités ainsi qu’’au développement des risques psychosociaux et de la souffrance au travail, de l’’abstentionnisme électoral et du désengagement militant…
Résorber cette crise systémique impose de promouvoir les différentes alternatives démocratiques et solidaires au néo-libéralisme. Dans cette perspective, en complément de l’’alteréconomie, de l’’écologie et de l’’économie sociale et solidaire (ESS), il convient de constituer un pôle de réflexion « Crise de société et alternatives » apte à proposer des remédiations :

1- En particulier dans le cadre du Conseil scientifique, un travail d’’équipe interdisciplinaire, intégrant les sciences humaines et sociales (SHS), l’’anthropologie culturelle, la géo-politique, l’’histoire, le droit, la psychologie, permettra de construire les bases d’une réflexion critique et de regards croisés.
2- L’expertise collective gagnera à être mise au service des réponses à apporter aux défis sociétaux contemporains : à l’’idéologie du « choc des civilisations », à l’’économie de la connaissance, impulsée par la stratégie de Lisbonne dans le cadre de l’’UE, qui met en concurrence et marchandise les biens immatériels (savoirs, cultures...), à l’’individualisme concurrentiel et atomisant, il s’’avère nécessaire d’’opposer les approches interculturelles ainsi que les formes alternatives de vie associative et de mobilisation , en lien avec les révolutions au Sud, qui font face à un impérialisme belliciste et oligarchique...
3- L’étude des problématiques spécifiques de la société française (centralisme autoritaire et machiste, néocolonialisme destructeur, laïcisme fermé..) et d’’une manière générale des différents mécanismes de domination et d’’émancipation peut faire l’objet d’un travail pluridisciplinaire et concerté d’’éducation populaire.
4- Tout modèle de société repose sur un projet éducatif approprié. Inégalitaire, le système scolaire et universitaire, sous sa forme actuelle et dans sa conversion en cours pour le soumettre aux impératifs du projet néo-libéral et de l’’économie productiviste, fera l’’objet d’’une analyse prospective pour sa transformation en un modèle émancipateur et base d’’une société altermondialiste, riche de sa diversité et d’’une citoyenneté active du local au global.

Pour participer à ces travaux, on peut s’inscrire sur la liste de discussion societe@list.attac.org

Nils Andersson- Sophie Banasiak- Adda Bekkouche- Djilali Benamrane- Martine Boudet-Claude Boutin-Thierry Brugvin- Claude Calame- Olivia Cristiana- Christian Delarue- Marc Delepouve- Fabrice Flipo- Véronique Gallais- Jérôme Gleizes- Abdessalam Kleiche- Olivier Labouret- Claude Layalle- Raymond Millot- Evelyne Perrin-Juan Roy de Menditte- Jérôme Valluy- Frédéric Viale