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Veut-on garder un appareil productif en France ? (Evelyne Perrin)
lundi 21 janvier 2013, par
APPEL à DEBATS et MOBILISATIONS
Novembre 2012
Depuis des mois, des années, des luttes acharnées ont été menées par les salariés contre des licenciements massifs et la fermeture, ici, d’usines rentables et innovantes pour les délocaliser en Inde, en Chine.. : Continental, Molex, New Fabris, Caterpillar, Chaffoteaux et Maury, Philips, Sanofi, Renault, Ford, Goodyear, PSA. Ces luttes trop souvent n’ont servi qu’à retarder les plans sociaux et fermetures, sauf lorsque les salariés s’unissaient par-delà leurs divisions syndicales avec la population et les élus du territoire.
Aujourd’hui, en cet automne 2012, ces multinationales qui ne se soucient plus du tout de l’intérêt national multiplient les fermetures et les plans sociaux, en les maquillant comme des fatalités : Fermeture de PSA Aulnay, suppression de 1400 emplois (sans compter les emplois induits) à PSA Rennes, plan social massif chez Sanofi (qui fait des milliards de bénéfices), fermeture annoncée des acieries Arcelor de Florange, plan social à Ford Blanquefort, .démontage des machines à Freescale Toulouse, ...La liste semble ne devoir jamais s’arrêter. Et l’on veut nous faire croire que le mal vient des cotisations sociales trop élevées, c’est-à-dire de notre protection sociale… !
Si nous voulons que la France ne se transforme pas en un désert industriel et productif ( Cf. Laurent Davezies : « La crise qui vient »), que nos enfants ne soient pas contraints de s’expatrier pour trouver un emploi, il faut nous rassembler, par-delà nos diverses appartenances politiques et syndicales, et débattre de l’avenir de notre industrie et des services qui lui sont liés. Certes est-il inévitable de voir évoluer notre tissu économique, et de l’adapter à la préservation de l’environnement. Mais les salariés et les citoyens, les élus locaux, sont mieux placés que les patrons et les banques pour décider du sort de nos entreprises.
De la même façon que nous nous étions mobilisés en 2005 contre le Traité Européen, il est temps de nous mobiliser pour sauver notre industrie et nos services des tentacules des multinationales, en donnant enfin aux salariés le droit d’agir.
Surmontons les divisions, et rassemblons-nous pour rechercher des solutions et mettre un coup d’arrêt à cette hémorragie. Elaborons, avec les salariés concernés, les citoyens, les économistes engagés, des contre-projets pour sauver notre industrie et la reconvertir en compatibilité avec l’environnement.
Tirons les leçons des succès, rares, mais instructifs, des luttes menées ces dernières années, qui montrent que l’on gagne lorsque les salariés et leurs syndicats sont unis et s’appuient sur le soutien de la population et des élus locaux. Et inspirons-nous des exemples qui fourmillent à l’étranger, en Amérique Latine ou ailleurs , de reprises d’entreprises par leurs salariés en cas de fermeture. Une loi nouvelle devait l’autoriser, promise par François Hollande durant sa campagne. C’est une priorité !!! En effet, les entreprises ne devraient-elles pas être considérées comme des biens publics, fruit du travail de leurs salariés, plus encore lorsqu’elles ont bénéficié des années durant de multiples aides publiques ?
Rien ne se fera sans les salariés en lutte. Mais ils ne doivent pas rester seuls. Il est grand temps d’agir, dans l’unité intersyndicale, et avec l’appui de l’ensemble des citoyens et élus locaux, pour éviter ce désastre économique et social.
Cette question de l’avenir de notre industrie nous concerne TOUS, salariés de ces entreprises, ou de leurs sous-traitants, élus locaux et citoyens.
Contact : evelyne.perrin6@wanadoo.fr Le 14 novembre 2012