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L’ESS entre néosolidarisme et alternative (Christian Delarue)

lundi 28 mai 2012, par Groupe Société-Cultures

L’ESS entre néosolidarisme et alternative.

Le néosolidarisme est une voie centriste ancienne qui a refusé au début
du XXème siècle la perspective socialiste. Refuser l’idée d’une
alternative globale c’est s’inscrire dans le cercle de la "fin de
l’histoire", le cercle de l’alternance entre capitalisme dur et "bon
capitalisme" (sic). L’ESS (Economie sociale et solidaire) peut participer à l’une ou l’autre des perspectives.

Dans le texte critiqué ci-dessous, nous lisons une perspective
néosolidariste où l’ESS n’est que le sparadrap des maux du capitalisme.

Une tribune de Tarik Ghezali, délégué général du Mouvement des
entrepreneurs sociaux, intitulée "L’économie sociale et solidaire peut
régénérer un système à la dérive" (1) montre une conception fort modérée
de ce que peut être l’ESS. Il pense pourtant paradoxalement que l’on
peut "régénérer le système global à la dérive" grâce à l’ESS. C’est lui
prêter bien du pouvoir !

Pour autant, il faut reconnaître que l’ESS en lien avec d’autres
politiques économiques globales, celles de défense de la valeur d’usage,
notamment via les services publics et l’économie non marchande, fait bien
partie des dispositifs économiques de l’alternative systémique.

Penser une combinaison d’alternative suppose la perspective d’un autre
monde et non simplement celle d’un monde meilleur. Ce cadre plus
restreint (un peu meilleur mais pas autre) s’accommode du capitalisme
dominant mais avec un accompagnement social et écologique du
capitalisme. Ici l’auteur évoque une "économie plus humaine" et non une
"économie autre" ou une "économie alternative". L’ESS "répare souvent
les dégâts du capitalisme". La réparation est légère, ce qui montre
alors son aspect "sparadrap". L’auteur lui trouve une vocation
anticipatrice ce que l’on admet à côté d’autres qualités qui ne peuvent
pleinement s’épanouir que dans le cadre d’une économie globale
alternative mais pas ou peu dans le cadre de l’économie dominante.
L’auteur reconnaît in fine qu’elle n’est pas en elle-même une grande
alternative "clé en main" mais c’est du coup pour signifier en quelque
sorte une sorte de résignation, celle de rester dans le cadre de la "fin
de l’histoire".

Christian DELARUE

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/230512/less-entre-neosolidarisme-et-alternative

1) L’économie sociale et solidaire peut régénérer un système à la dérive

http://www.latribune.fr/opinions/20110622trib000631315/l-economie-sociale-et-solidaire-peut-regenerer-un-systeme-a-la-derive.html