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Que faire pour changer la société capitaliste ? (Présentation)

Essai de Jean-Michel Toulouse

samedi 11 juin 2016, par Groupe Société-Cultures

Pourquoi ce livre ? Que dit ce livre ? Quoi faire après ce livre ?Je placerai cet exposé sous la pensée de Gramsci, et l’une de ses idées : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à paraitre ; et dans ce clair-obscur, surgissent les monstres ».

1-Pourquoi ce livre ? Répondre à cette première question me permettra d’aborder sa première partie : parce que tout simplement si rien ne bouge, ce pays s’oriente vers une catastrophe politique en 2017, pire que celle du 21 avril 2002. D’où cet avertissement des premières pages ! Nous avons à faire à un vrai parti néo-fasciste, le FN, pour lequel je refuse le qualificatif de « populiste »- faux concept par excellence-chargé d’euphémiser la dangerosité du clan des Le Pen, et de discréditer la gauche déterminée ! Nous ne sommes pas dans une sorte de « péronisme » soft ! Le néo-fascisme contient en lui le danger d’un ticket sans retour !

Dans l’introduction, j’essaye de montrer que la France s’affaiblit, qu’elle est en crise sur à peu près tous les fronts : chômage de masse, stagnation économique, crises de l’éducation, de l’agriculture, du logement, disparition de notre industrie (13% du PIB contre 22% il y a 15 ans), affaissement du pouvoir d’achat de 8 à 10% en 30 ans pour le salariat avec les « politiques de l’offre » des gouvernements successifs depuis 1983, progression continue du néo-fascisme depuis la même date en gros, échec de l’Union européenne (j’y reviendrai ) qui n’est pas pour rien dans la montée de l’extrême droite partout en Europe (dernier exemple de l’Autriche). Je ne dis pas cela pour participer à la mode « finkelkrautienne » de la sinistrose politicienne ; je décris seulement une situation qui a toutes les potentialités d’une dégénérescence pouvant conduire au drame politique. Le « déclinisme », lui, prépare les esprits à ce drame !
Les ingrédients de cette crise majeure sont dans la première partie. Je passe en revue l’échiquier politique français pour montrer qu’il conduit à l’impasse : que ferait une deuxième présidence Sarkozy, ou une présidence Juppé-Fillon ou…autre ? Sinon conserver l’état des choses actuelles ? Vous avez vu les résultats des dernières élections : que ce soit aux européennes de mai 2014, aux départementales de mars 2015 ou aux régionales de décembre 2015, toutes- comme les municipales de mars 2014- ont eu des résultats désastreux pour le PS- la droite rose- et très positifs pour l’ex-UMP-LR et le FN .Vous avez également vu le dernier livre de M Juppé, qui propose la suppression de l’ISF, le non remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, et une économie budgétaire de quelques 80 milliards d’euros, la destruction du Code du travail par l’ubérisation anti-sociale, la financiarisation de la nature … Tous les candidats de la droite vont s’aligner sur ce programme…

Que ferait le FN s’il accédait au pouvoir ? Nous le savons fort bien ! Le chapitre deux du livre décrypte ses intentions ! Je ne vais pas les rappeler toutes ici, du droit du sang au corporatisme anti syndical, du fond idéologique altérophobe aux conceptions ultralibérales en économie, du machisme à « l’Etat fort », on voit quelle serait sa politique ! Vous remarquerez que le MEDEF ne serait pas mécontent de cette politique, contrairement à ce que dit Mr Gattaz fils. Comme le patronat à l’époque, -la Confédération Générale de la Production Francaise-, ne fut pas mécontent du régime de Vichy…
La « droite rose » quant à elle- c’est ainsi que le PS doit être surnommé- connait un basculement définitif dans le capitalisme et j’en donne de multiples exemples dans le chapitre 3. De trahisons en revirements, le PS- comme le parti « démocrate » américain- et l’on sait que tel est l’idéal de MM Hollande-Valls et Cambadélis qui veulent singer le two partys système -, est devenu un gestionnaire exemplaire du capitalisme. Que ferait donc une deuxième présidence Hollande ? La première suffit et les derniers « illusionnés » ont désormais compris !! Du moins c’est à espérer…Ce ne serait même pas un « Green New Deal » prôné par les Stiglitz-Krugman-Piketti et autre Sen…
Le reste de la gauche de « transformation sociale » et non de « gouvernement » est en pleine mésentente. Une myriade de partis la composent, Verts de gauche, PG, PC, Ensemble, NPA, LO ,POI, PRC , PARDEM( Ex PEP), Nouvelle Donne, Libertaires…etc… Pour peu que chacun présente un candidat aux présidentielles de 2017, un boulevard serait ouvert aux forces adverses !!!
La situation politique est donc bloquée. En 2017 nous aurons soit le clan des Le Pen, soit Sarkozy, soit Juppé, soit Hollande, soit Monsieur ou Madame X pour la droite rose. Vu les brillants résultats de sa politique, le PS sera condamné à appeler à voter LR-UDI-MODEM au 2e tour. Dans tous ces cas, on imagine la politique qui sera suivie !
C’est pour contribuer à éviter ce cataclysme politique que je me suis décidé à écrire ce livre.

2-Que faire donc pour changer la donne ?
Il me semble que si l’on reste dans le cadre de ce système économique, institutionnel et politique, le déblocage ne se fera que par la disparition de la démocratie telle qu’elle est. « Le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde » (Brecht), et monte le néo-fascisme partout dans l’Union européenne : en Hongrie, Orban parle déjà de démocratie « illibérale », en Ukraine, l’extrême droite nazifiante est au gouvernement, en Pologne Kaczynsky criminalise le PC polonais et considère que l’Europe a des sources chrétiennes, l’Autriche a failli se donner un président fasciste. Il convient donc de changer de paradigme et d’introduire trois nouveautés explicitées dans la deuxième partie du livre, « Propositions ». Quelles sont ces trois nouveautés :
A ) Instituer la démocratie directe participative
On observe depuis longtemps que la démocratie représentative dégénère en bonapartisme, et en France la Ve République, qui a institué une sorte de monarchie républicaine, bat tous les records ! Le PS s’est laissé ensevelir dans ce tombeau de la démocratie. Ce n’est pas étonnant, lui qui s’est totalement dissout dans le capitalisme.
On connait les limites de ce système représentatif- délégataire : professionnalisation d’une caste politique souvent héréditaire, cumul des mandats, élus ayant tous les pouvoirs et quasi inamovibles, élection de caciques qui prennent seuls ou ensemble toutes les décisions sans le peuple, irrévocabilité des élus.
La démocratie directe rétablit les droits du citoyen et en premier lieu celui du droit de délibérer !
Les propositions du chapitre 9 sont claires : restructuration communale avec pas plus de 2 à 3000 communes disposant d’Assemblées Primaires élaborant les mandats sur la base desquels les élections au suffrage universel direct ont lieu. Suppression des départements et renforcement des régions, mais dont les Conseils seraient élus au suffrage indirect par les Conseils des communes de la Région. Un Conseil National semblablement issu des régions remplacera l’assemblée Nationale. Le Senat- assemblée de gérontocrates recyclés-serait supprimé, et remplacé par un Conseil National économique, social, et environnemental ; les exécutifs de ces conseils (communaux, régionaux et national) sont commis, de la même façon que les élus des conseils le sont, sur mandat impératif et non plus représentatif .
On adresse traditionnellement deux critiques à la démocratie directe : d’une part elle serait incapable de faire délibérer plus de quelques dizaines de citoyens et ne serait applicable qu’aux « cantons suisses de haute montagne » (cf Duverger), d’autre part, elle transformerait l’élu en automate prisonnier de son mandat impératif.
Voici ce que je réponds à ces deux réfutations : les formes de la démocratie directe ne datent pas d’hier. Les Grecs les appliquaient (Ekklesia de la Pnyx, Boulé, tirage au sort de certaines magistratures). Ce système fonctionna de -460 à -330. Ils étaient capables de faire délibérer quatre à cinq fois par mois près de 8000 citoyens sur la Pnyx sans medias et sans NTIC. Qui pourrait nous faire croire qu’avec les médias actuels ( réformés bien sûr) , les NTIC, Internet, les réseaux sociaux, le peuple serait incapable de délibérer ? Avec ces outils, il est désormais possible de faire délibérer les Assemblées primaires (comme entre 1791 et 1799 en France) pour élaborer les mandats. Il n’y a plus que la caste des constitutionnalistes et de certains élus eux-mêmes, pour prétendre le contraire. Car il est clair que l’oligarchie dirigeante défend avant tout ses privilèges et son idéologie qui affirme que le citoyen est incapable de délibérer (citation de Siéyes p 72-73 ). De la même façon, sous mandat impératif, les élus poursuivent la délibération dans les limites de leurs mandats afin de prendre les meilleures décisions pour leurs territoires respectifs (communes-régions-nation). Si un problème non prévu par les mandats survient, il y a obligation de revenir vers les assemblées primaires ou les conseils ; Il n’est d’ailleurs pas scandaleux que les élus rendent des comptes. La démocratie directe participative, c’est aussi le tirage au sort, le référendum d’initiative populaire ou les conventions de citoyens.

B) L’autogestion des entreprises et services
Est–il normal que la démocratie s’arrête aux portes de l’entreprise ? Est –il normal que l’asymétrie des rapports de forces entre les actionnaires et les salariés transforme ceux-ci en subordonnés ? Est- il normal que le salariat n’existe pas juridiquement sauf à constituer un « coût » ou une « charge » ? Evidemment non. La reconnaissance de l’entreprise en tant que structure productive ( D. Bachet) est la première chose à faire. Il est communément reconnu que la « force de travail » produit les deux tiers de la plus- value. Dès lors pourquoi les actionnaires auraient-ils seuls le pouvoir sur son utilisation ? Sous le seul prétexte qu’ils sont propriétaires ? Mais on vient de voir que la plus-value est créée au 2/3 par le salariat et que donc l’appropriation privée est illégitime. Le salariat, lui, serait donc légitime à reprendre le contrôle de la société par augmentation des capitaux propres d’affectation salariale. Ainsi, l’extorsion de la plus- value, l’appropriation privée du capital seraient supprimées et les actionnaires et dirigeants ne pourraient plus imposer seuls leurs choix en matière de salaires, d’investissements, de types de production, d’emplois etc… Le capital reprendrait ainsi sa place normale, celui d’un facteur de production au service des hommes et des femmes qui travaillent, et de l’entreprise. Le changement de statut de l’entreprise, l’accession des salariés au CA des sociétés, l’accroissement du rôle des comités d’entreprise, le contrôle du salariat sur les directions d’entreprises changeraient le mode de production, qui, de capitaliste, deviendrait autogestionnaire et coopératif. Ainsi le salariat se donnerait les moyens de corriger progressivement les brillants résultats de l’entreprenariat capitaliste néo-libéral : un revenu salarial qui n’a pas augmenté depuis 30 ans alors que le CAC 40 côte à plus 378% depuis 1987, le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé (10%), les 50 plus grosses fortunes du monde surclassent les revenus et les biens des 416 millions les plus pauvres du monde, un patron du CAC 40 gagne l’équivalent de 450 SMIC par an, les écarts de revenus vont de 1 à 120 , l’explosion des inégalités est sans précédent. M Ghosn se fait 15 millions d’euros par an et le smic annuel net est de 13700 euros …
On voit bien que l’entreprise capitaliste n’est qu’un mode de production historique et non naturel, on se souvient de « la main invisible » de Smith, qui a fait son temps et qui doit laisser la place aux vrais entrepreneurs, le salariat (SCOP- SCIC).

C) L’organisation internationale du salariat

Le capital s’est rendu maitre de toutes les institutions continentales et internationales qui commandent la vie économique et financière : FMI, Banque Mondiale, OMC, BCE, G20, FED, traités internationaux type ALENA, CETA, projets de TTIP-TAFTA-TPP etc... Cent ETN (Entreprises Trans-Nationales) contrôlent plus du tiers du PMB (Produit Mondial Brut). Le capitalisme mondialisé et financiarisé peut impunément exercer son chantage à la délocalisation pour faire taire les revendications salariales. En face de cette formidable puissance, le salariat international n’a aucune chance de faire le poids s’il ne se dote pas d’une organisation internationale pour conduire la résistance et la contre- offensive.
Cette Cinquième Internationale ne sera naturellement pas sur le modèle des quatre premières. Les forces potentielles ne manquent pas : les salariats des cinq continents qui constituent 80% des populations actives, les partis et syndicats qui combattent le capitalisme, le sous- développement, la destruction de la planète, les oligarchies pétrolières et financières, les paradis fiscaux ; les associations progressistes, mais aussi les classes moyennes ( paysannerie, artisans, commerçants, professions libérales, fonctionnaires, artistes, scientifiques etc…) qui subissent la domination des ETN et des oligarchies économiques et financières ; les peuples qui subissent le néocolonialisme. Cette nouvelle Internationale, dont l’organisation doit être discutée au plus vite, posera les exigences du monde du travail :
  Levée du secret bancaire
  Interdiction des délocalisations spéculatives
  Suppression de la titrisation des créances
  Fermeture des paradis fiscaux
  Taxation des plus- values
  Contrôle public des banques centrales
  Constitution d’un pôle bancaire public
  Réforme de l’ONU-elle est tout à fait possible-
  Suppression du pouvoir actionnarial exclusif
  Transition écologique
  Suppression de la liberté de circulation des capitaux
  Soumission des ETN aux Etats
  Retour aux principes des conventions de La Havane (commerce) et de Philadelphie (travail), enterrées par les Etats-Unis après la guerre
  Contrôle de l’ONU réformée sur toute action militaire internationale
  Rétablissement de l’échelle mobile des salaires (supprimée par Rocard !)
  Etc…
On ne peut plus laisser la vie internationale aux seules mains du Capital, car cela nous mènera à l’exact contraire de ce que je viens d’énumérer, donc à une succession d’atteintes aux droits des gens. Sans ces trois innovations : démocratie directe, entreprises auto gérées, nouvelle Internationale, la gauche est morte en France et partout ailleurs dans le monde à très brève échéance. Cette conclusion n’a rien à voir avec je ne sais quelle théorie « complotiste, » c’est l’issue claire de la dégénérescence du capitalisme mondialisé et financiarisé.

3) Que faire après ce livre ?
C’est dialectiquement ce que sa troisième partie propose. Plutôt que d’exposer ce que ferait un gouvernement révolutionnaire citoyen, -vous trouverez cela dans les chapitres 14-15-16 de la partie 3 « Action »-, j’ai préféré aborder les conditions de faisabilité de ce projet.
A-La première condition est que toutes les organisations qui veulent en finir avec le capitalisme aient l’intelligence de se fédérer pour créer un mouvement que je propose d’appeler « conseilliste », ceci afin de constituer un bloc politique susceptible non seulement de résister aux lois Macron et El Khomri, mais de présenter une stratégie unique et frontale aux échéances électorales. Tant qu’il n’y aura pas un Front Populaire de notre époque, le système politique représentatif empêchera toute évolution.

B-La deuxième condition est que soit rendu aux citoyens (nes) leur pouvoir délibératif. Sous la démocratie représentative, le citoyen est passif, il choisit tous les 4 ou 6 ans ses représentants qui confisquent ce pouvoir et donc dessaisissent le citoyen. L’urne électorale est l’urne funéraire de la démocratie. Le citoyen exige maintenant une participation à l’élaboration des décisions et la progression du niveau culturel et politique du citoyen- n’en déplaise à Sieyes-, le permet. Les institutions de la démocratie directe rendent au citoyen(ne) le pouvoir délibératif dont il a été dépouillé depuis 1791 (lire le discours de Robespierre page 119 à 121).

C- La troisième condition est qu’il n’y ait plus scission entre le citoyen politique et le citoyen producteur, ce qui passe par la redéfinition de l’entreprise qu’on a vue tout à l’heure. Les SCOP et les SCIC (voir la dernière page) doivent être installées dans toute la production.

D- La quatrième condition est de faire sauter le verrou européen. Il faut sortir de l’euro, reconquérir nos politiques monétaire et budgétaire, récuser la BCE et mettre fin au déclin industriel de la France, conséquence de l’ordo-libéralisme. C’est à cette condition que nous mettrons fin au drame et à la plaie du chômage et de la précarité. Le nouveau gouvernement exigera donc un Conseil européen extraordinaire avant de prendre les mesures adéquates unilatéralement.

E- La cinquième condition, la plus importante, est qu’un mouvement social sans précédent modifie le rapport des forces comme en 1936 et en 1944 et 45, afin de faire plier les oligarchies et classes dirigeantes. Seul ce mouvement pourra porter au pouvoir un gouvernement qui aura mandat d’appliquer le programme politique, social et économique présenté aux chapitres 14 et 15 : Déclaration des droits, Assemblée constituante, sortie de l’euro et réindustrialisation du pays, nouveau statut de l’entreprise qui permettra d’en finir avec le chômage de masse, plein emploi, politique éducative, politique du logement, politique culturelle ,libération des médias de l’emprise des Bouygues, Bolloré, Pinault, Arnault, Lagardère, Pigasse, Rabé et autre Drahi, qui possèdent tous les médias, télévisions, radios et journaux , politique étrangère de paix et de coopération hors de l’OTAN, renégociations des traités et projet TAFTA-CETA et autres, négociations tous azimuts pour faire naître la Cinquième Internationale du salariat pour contrer les ETN, leurs Etats et leurs organisations (du G20 au club de Davos).

En conclusion,
nous sommes toutes et tous placés face à nos responsabilités. N’oublions pas que nous ne pouvons penser l’avenir que si nous avons une claire intellection de l’histoire passée qui constitue notre présent. N’oublions pas que quiconque se refuse à penser l’impossible, se condamne à ne plus penser le possible, et donc à subir le réel existant. N’oublions pas non plus cette réflexion de Hegel, «  la certitude immédiate ne prend pas possession du vrai » (Science de la Logique).
L’équipe actuelle au pouvoir recourt aux mêmes bonnes vieilles méthodes : faire diversion pour empêcher la prise de conscience sociale, par la création artificielle d’un « état de guerre » ou « d’urgence » ; par l’instrumentalisation du terrorisme. Même au prix d’un nouvel engagement en Libye, il ne parviendra pas –y compris avec des éditocrates-mercenaires du stylo de sous-préfecture tel BHL-, à faire craindre le chaos pour faire passer sa politique « raisonnable », ou préemptée comme étant « sans alternative ».Plus que jamais, le cri de Rosa Luxemburg doit être entendu : « Socialisme ou barbarie ! » . Plus que jamais, souvenons-nous de ce mot oublié de Vladimir Jankélévitch : «  Nous n’aiderons pas la bourgeoisie et ses gardes blancs à escamoter le grand problème, le seul, le vrai, qui est celui de sa liquidation définitive » (L’esprit de résistance).

Note :

SCOP : Soc.coopérative de production
SCIC : Soc.coopérative d’intérêt collectif
Les résultats sont prioritairement affectés à la pérennité des emplois et du projet d’entreprise et non aux profits comme les Sociétés par actions ou de capitaux.
L’avenir est ouvert ! Cette période de rupture peut être le « kairos » qui déchirera le voile idéologique que quarante ans de contre-offensive du Capital a instillé dans les cerveaux. Le dépassement du capitalisme est en effet à l’ordre du jour, car nous avons les moyens désormais de lutter contre le formatage idéologique des masses et de contrecarrer cette réalité politique signalée par K Marx : « Les idées mortes de milliers de générations mortes hantent le cerveau des vivants » (Le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte). Et cela, c’est le rôle insigne et noble de la politique, et de l’intelligence collective.

Jean Michel Toulouse 3 juin 2016
Maison d’édition- Librairie L’Harmattan-Paris
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=50519