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Le nouvel ordre psychiatrique (essai de Olivier Labouret)

dimanche 29 avril 2012, par Groupe Société-Cultures

Le nouvel ordre psychiatrique

Guerre économique et guerre psychologique

essai de Olivier Labouret (2012)

L’évolution actuelle de la psychiatrie sert de caution scientiste à une politique néolibérale qui ne cesse de se durcir. Ainsi la nouvelle loi sécuritaire du 5 juillet 2011 marque un tournant historique en permettant de traiter de force tout trouble du comportement individuel à domicile. À l’heure où une politique d’austérité généralisée vient répondre à l’emballement insensé du système économique, le contrôle social de la « santé mentale » des populations est ainsi assuré par la peur de la folie et de l’exclusion.

Pour que la psychiatrie publique ne devienne pas le nouveau ministère de l’Intérieur psychique, ni la police des comportements, l’auteur nous invite à lutter contre ce nouvel ordre psychiatrique profondément déshumanisant.

Olivier Labouret, membre du Conseil scientifique d’Attac France, est médecin psychiatre en hôpital public. Il est président de l’Union syndicale de la psychiatrie et membre de la Ligue des droits de l’Homme.

http://www.uspsy.fr/Vient-de-paraitre-aux-editions,1665.html

Messages

  • Bonjour,

    J’ai été dernièrement violemment maltraitée au cours de deux hospitalisations psychiatriques en clinique dans un contexte qui ressemble bien à cette analyse. C’est exactement ce que je ressens, très bien dit et décrit car c’est réel. Pour des personnes qui se préoccupent de normalité et qui ont le courage d’une opinion, ce devrait effectivement être considéré comme totalement anormal.
    J’ai lu le précédent livre d’Olivier Labouret.
    Je précise avoir signalé - dans cette clinique - une souffrance physique extrême, chiffrée à 8/10 et avoir demandé des examens à l’hôpital faute de n’être pas en état de courir les rendez-vous un à un.

    résultat : proche de la tentative d’assassinat (bourrée de médicaments, réponse oui aux examens à l’hôpital mais sans suite, failli crever d’une occlusion intestinale, diagnostic écrit d’hypocondrie, humiliations diverses et variées y compris à l’égard de personnes non connues de ma famille (sincèrement désolée, je n’ai pas été particulièrement maltraitée ni violée pendant l’enfance et je ne peux répondre de ce dont ces gens auraient peut-être aimé se délecter).
    Inutile de préciser que tout cela est vrai et la liste est encore très longue.

    Il ne faut ni trop avoir peur ni faire ainsi régner ainsi la terreur pour exercer ces métiers de soignants, il faut du libre arbitre et ne pas cautionner n’importe quoi.

    Si aujourd’hui, je ne peux pratiquement plus sortir de chez moi, j’aimerais préciser que j’ai grandi en banlieue défavorisée, j’y ai été scolarisée, y ai travaillé avec des publics dits difficiles (ce n’est pas moi qui les nomme ainsi), j’y ai pratiqué des activités personnelles :
    Saint-Priest, les Minguettes, Rieux la Pape...

    Même à l’époque, ces personnes "soignantes" n’y auraient peut-être pas mis les pieds.
    Si aujourd’hui j’ai peur de beaucoup de choses, cela m’aura permis de vérifier que lorsque l’on est peu sous ce régime et ce gouvernement de la peur (que ces psys font régner y compris à l’égard d’enfants et d’ados, c’est tout ce qu’ils font d’ailleurs), il n’arrive généralement rien de grave, où que se soit d’ailleurs et que lorsque cela survient, l’on peut couramment réagir.

    Coment peuvent-ils plébisciter cela ? Je porterai peut-être plainte...

    Cécile, le coeur en miettes.

    Face à cette uniformisation du monde et cette pensée unique que bien des psys n’ont jamais abandonnée, je sais que je rique de mourir bientôt et je partirai avec l’effroi et la dernière phrase de Levi Strauss parce que je ne peux pas mieux dire ou ressentir : "Je quitte un monde que je n’aime pas".

    La diversité était belle mais sans doute n’était-elle pas suffisamment hygiéniste pour certains psys.

    Comment des psychiatres qui semblent se vouloir prétendument modernes et qui paraissent promouvoir une attitude beni oui oui à l’égard de notre modernité peuvent-ils encore pratiquer de cette manière, d’autant plus lorsqu’ils ne mettent généralement jamais le nez dehors ?

    Sans généraliser, j’aimerais rappeler à certains (à quand le grand renouvellement avec les mêmes méthodes ?) que leur discipline est considérée comme en échec.

    Si c’était à refaire, j’accepterai peut-être certains médicaments mais pas autant, je les prendrais peut-être en phythothérapie, je ne me les ferais pas precrire par un psychiatre (trop grande mauvaise expérience).

    Je pense à ma mère que j’ai beaucoup aimé (et non, la relation n’était pas ratée) et j’ai envie - au regard de ce que j’ai subi - de dire : l’on ne fait pas cela à l’enfant d’une femme.

  • HARKIS LES CAMPS DE HONTE :lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news
    En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l’époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l’Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l’ isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd’hui se décide à parler.

    35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.

    Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez : Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d’Evian n’effacent pas le passé, mais l’avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)

    Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net