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A propos de la marche des femmes et des citoyens aux USA
mardi 31 janvier 2017, par
La marche des femmes et des citoyens, qui s’est tenue aux USA le lendemain de l’intronisation du candidat de la finance à la Maison blanche, est une réussite.
C’est la plus importante mobilisation sur une journée, de l’histoire de ce pays, qui a rassemblé des militants d’Occupy, de Black Lives Matter, féministes, écologistes, pacifistes.
Elle manifeste le refus du peuple américain d’une démocratie représentative qui méconnaît le vote majoritaire : la candidate démocrate, H Clinton, a recueilli 2, 8 millions de voix de plus que son concurrent, après avoir éliminé d’ailleurs Bernie Sanders dans des conditions plus que discutables.
C’est le refus d’un programme réactionnaire, qui nie les droits démocratiques acquis par les générations antérieures. Le refus de voir les droits des femmes, des minorités ethniques et des immigrés bafoués et réduits. Le refus d’une politique antisociale qui cherche à démanteler l’Obamacare, le jour même de l’investiture de Donald Trump, et à détruire ce qui reste de droits syndicaux ou de possibilité d’obtenir un salaire minimum décent sur tout le territoire.
L’Europe est directement concernée. Ici aussi, les systèmes démocratiques sont fragilisés par des dispositifs législatifs répressifs, exercés par les pouvoirs régaliens, comme le montre un rapport d’Amnesty international . Au motif de la guerre contre le terrorisme et de l’objectif de sécurité, l’état d’urgence est prolongé en France et se transforme dans les faits en « état de siège » sur ordre du ministre de l’intérieur dans la vallée de la Roya, entre autres. De plus, c’est le seul pays de l’UE à avoir établi ce dispositif. Dans les faits, les populations des quartiers populaires souffrent de la xénophobie alimentée par des politiques et dans les médias dominants. Les migrants, sans papiers et Roms ainsi que ceux qui leur portent secours sont pourchassés ; les mouvements sociaux (contre la loi Travail) et écologiques, les habitants des quartiers populaires paient aussi le prix fort d’une répression souvent aveugle.
Dans l’ombre des Etats, les droites autoritaires voire l’extrême-droite tentent de conquérir l’opinion et le pouvoir, et se coalisent dans cet objectif (voir la rencontre de Coblence du 21 janvier).
Après cinq ans d’un gouvernement qui, sauf exceptions, a mené une politique similaire à celle de la droite, les dangers s’accroissent encore quand la droite de gouvernement se radicalise par sa concurrence avec une extrême droite dopée à la haine et à la xénophobie.
Au regard de cette situation, il importe de soutenir les mobilisations pour le respect des droits démocratiques et sociaux, et d’inviter au rassemblement des forces progressistes. La sanction de Manuel Valls à la primaire du PS est un élément dans ce sens, de même que le refus du népotisme voire de la corruption dans l’affaire Fillon. Il n’y a qu’une réponse possible à cette situation catastrophique dont l’oligarchie politico-financière est responsable : ouvrir la perspective d’une véritable alternative d’émancipation qui donne espoir et remobilise les classes populaires aujourd’hui désorientées et en colère. Il faut pour cela un projet novateur qui réponde aux besoins d’égalité, de solidarité et de fraternité, qui affronte les défis d’une mondialisation dominée par la finance internationale et propose un nouveau mode de développement anti-productiviste et une refondation de l’Europe. Ce projet doit tourner le dos au démantèlement des droits du travail et donner de nouveaux pouvoirs aux salariés ainsi que des droits aux précaires et aux catégories discriminées ou racisées. Ce projet doit s’engager résolument dans la vitale transition écologique et vers une 6ème République sociale, citoyenne, solidaire et ouverte sur le monde.
A l’initiative de Martine Boudet- Claude Calame- Bernard Defaix- Monique Demare- Anne Diaz- Tosse Ekue- Samy Joshua- Anne-Marie Lepagnol- Isabelle Michaud- Pierre Ruscassié- Jean-Michel Toulouse-