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Saisine du Conseil de Sécurité de l’ONU contre la France par le Mali !

Serigne SARR (ASSOCIATION POUR LA DÉFENSE DES DROITS DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT-SÉNÉGAL)

mardi 30 août 2022, par Groupe Afrique

La diplomatie sénégalaise entre grandeur et méandre !

Alors que l’ensemble des nations s’attendent à ce que le Conseil de Sécurité statue sur la question du Mali, le président sénégalais se propose en médiateur entre la France et le Mali. Pourquoi une telle irruption de la diplomatie sénégalaise dans la gestion de la crise entre la France et le Mali ? Est ce que la visite hautement médiatisée tant au Mali qu’au Sénégal du président Sall procède de cette entreprise ?
En tout cas, c’est également burlesque que nous suivions la cheffe de la diplomatie sénégalaise, se réjouir du fait que le Conseil de Sécurité de l’ONU n’ait pas statué sur la saisine ? Qui plus est, Aissata Tall Sall ajoute qu’il n’est pas bon d’exposer des choses au Conseil de Sécurité. Une façon de dire que les linges sales se lavent en famille .Il y a un problème !
D’abord parce qu’il il n y a plus de famille, les deux pays sont en divorce et se livrent bataille. Du reste, la France a définitivement quitté le Mali, parce que déclarée indésirable.
Enfin parce que la junte militaire dit détenir des preuves irréfutables du soutien de la France aux groupes armés terroristes.
Si la France a eu l’audace de soutenir des terroristes selon la position de la Junte, il semble logique que le Mali ait le droit de saisir l’instance mondiale en matière de sécurité internationale.
C’est dans ce contexte de recherche de la vérité, qui pourrait être un catalyseur pour le retour de la paix au Sahel, que le Sénégal se propose en médiateur entre la France et le Mali. L’on se demande si la diplomatie sénégalaise ne patauge pas entre les méandres ou si elle cherche à se perfectionner et à grandir.
Le risque de sombrer dans les méandres, en voulant éviter une noyade diplomatique phénoménale, est quasi évident. En effet, la France à travers Barkhane bien que redéployée au Niger, suivant une certaine réarticulation , reste largement contestée par l’opinion régionale. Alors faut il froisser ses intérêts et ceux d’un peuple en lutte pour protéger un ami vomis et dont les faits et gestes notoirement prouvés sont inamicaux ?
Cette position me semble être l’œuvre d’un président en ballottage, face à l’opinion publique dans son pays. Par tous les moyens, il faut présenter un bilan pour rayonner en 2024. Cela comprenant la liquidation des intérêts d’un peuple frère. Nous avons le droit de savoir ce qui s’est passé avec des attaques complexes et simultanées ayant visé, y compris, le camp de Kati.
C’est cette dernière posture qui confèrerait à la diplomatie sénégalaise sa grandeur. Pour le moment nous osons espérer que le Conseil de Sécurité statue et donnera suite à cette question.
On ne peut pas vouloir étouffer les manifestations d’une vérité en lien avec la souveraineté d’un peuple.
Africains, respectons nous !

SERIGNE SARR