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Résistances africaines à la domination néocoloniale (note de lecture)

Charles et Alo (Attac Togo)

samedi 6 novembre 2021, par Groupe Afrique

L’histoire des peuples est marquée de dominations et de résistances. Il n’est donc de Liberté, qui ne soit le fruit de luttes intenses et de sacrifices profonds : la prise de la Bastille pour mettre fin au pouvoir absolu du roi Louis XVI en France, les guerres de résistances contre la colonisation en Afrique, les mouvements de la Négritude etc.

Certains humains ont la propension de piller et de manipuler d’autres pour s’affirmer et se garantir une meilleure vie, n’en déplaise au déséquilibre que cela engendre dans l’humanité. C’est le cas de l’Afrique qui, malgré les sévices de l’esclavage et de la colonisation, continue d’être pillée et torpillée par des puissances étrangères dans un sorte de nouvelle colonisation. Le livre « Résistances africaines à la domination néocoloniale » est une sorte de dictionnaire des grands maux contemporains de l’Afrique ainsi que des stratégies de résistances qui s’organisent tant sur le continent que dans le monde. Ce travail est réalisé par un creuset d’auteurs de plusieurs origines (Europe, Afrique), pour sensibiliser le monde sur les enjeux de l’heure dans les luttes sociales.

Le livre Résistances Africaines à la Domination Néocoloniale, révèle les faiblesses ou les problèmes auxquels l’Afrique est perpétuellement confrontée. Il émet aussi des approches de solutions envisageables pour l’épanouissement de la jeunesse et le développement du continent. Par l’un de ses membres, ATTAC-Togo a contribué à ce grand projet coordonné par Martine BOUDET d’ATTAC-France. C’est aussi l’illustration de la collaboration intime entre les mouvements sociaux d’Afrique et ceux d’Europe, notamment la France.


Présentation du livre à ATTAC-Togo

Les défis du continent africain abordés par ce livre, peuvent être classés sous divers aspects.

L’aspect politique
Il s’agit ici de la mauvaise gouvernance. La violation répétée des Constitutions, le non respect des droits de l’Homme, la manipulation des élections, la dictature, la corruption, la gabegie sont parmi des points qui sont développés par le livre, relatant ainsi les supplices des peuples africains qui ont très peu de marge de résistance face à des pouvoirs autoritaires, armés et entrainés par les puissances étrangères, principalement la France pour le cas des pays d’Afrique francophone.

L’aspect culturel
La perte des vestiges africains, la négligence de la plupart des sites touristiques et l’acculturation de la jeunesse africaine, l’abandon des us et coutumes, la destruction et la diabolisation des lois et moralités traditionnelles, le tout aspergé d’un mode de vie et de valeurs culturelles orienté vers l’Occident, de sorte à faire des Africains, des consommateurs de l’industrie occidentale.

L’aspect social
Le livre Résistances africaines à la domination néocoloniale met l’accent sur le chômage, l’immigration clandestine, la famine, la quasi inexistence d’eau potable ou d’eau tout court, ainsi que le manque ou l’insuffisance des infrastructures. Ce tableau, qui fait des victimes à chaque seconde, ne semble guère émouvoir les gouvernants africains et leurs partenaires des institutions de Bretons Woods engagés dans des conspirations économiques dites d’investissement et de croissance à deux chiffres toujours constatées uniquement sur le papier, pendant que les budgets gouvernementaux sont absorbés pour le remboursement de dettes. Mais l’on ignore à quoi ces dettes ont servi, alors que les investissements sociaux sont relégués aux oubliettes, faisant juste l’objet de promesses électorales.

L’aspect économique
Là, se développe la problématique liée à l’adoption de la nouvelle monnaie unique : l’ECO. Un baillage a été également fait sur les accords, les prêts, ou encore les dettes illégitimes, les mauvaises gestion et répartition des ressources minières ne sont pas exclues.

L’aspect écologique

L’Afrique (4% de pollution) est victime d’une pollution engendrée par l’Occident. Bien que possédant les ressources minières, le continent ne possède pas assez de technologie de transformation comme c’est le cas pour les pays riches qui ont occasionné la pollution et la dégradation de l’environnement. Quoique les riches (Europe, USA, Chine etc.) polluent de plus belle, les conséquences dramatiques frappent davantage l’Afrique qui n’a quasiment pas de moyens de riposte. Les anomalies climatiques, l’irrégularités des pluies, la sècheresse, le déboisement créent davantage de déséquilibre en Afrique, où l’agriculture est complètement dépendante de la pluviométrie. Si seulement les grands pollueurs pouvaient tenir leur engagement et payer la dette écologique, cela permettrait de financer la résilience dans les zones des pays pauvres, les plus dévastées par les changements climatiques.

L’aspect religieux

La religion est facteur de plusieurs problèmes, en l’occurrence d’un terrorisme grandissant. La divergence religieuse n’est pas conçue de la même façon dans plusieurs pays africains. Les deux religions les plus connues et qui se trouvent être importées, le christianisme et l’islam, deviennent aujourd’hui un moyen de manipulation et d’abrutissement de la population africaine.

Conclusion
Malgré les stratégies et la force des oppresseurs, plusieurs mouvements en Afrique et dans la diaspora s’organisent. Comprendre chaque problématique, analyser tous les aspects de la situation et sensibiliser la jeunesse, serait le meilleur moyen d’apporter sa part de contribution aux mouvements de résistances africaines face à la domination néocoloniale.
C’est la conclusion de la deuxième présentation du livre Résistances Africaines à la Domination néocoloniale organisée par l’équipe d’Attac-Togo.

https://attaccadtm-tg.org/resistances-africaines-a-la-domination-neocoloniale/

https://editions-croquant.org/actualite-politique-et-sociale/710-resistances-africaines.html


Avec le soutien des organisations et réseaux suivants : Association pour la défense des droits à l’eau et à l’assainissement/Addea (Sénégal), Attac Burkina, Attac Togo, CADTM Afrique, CEDETIM, Forum pour un autre Mali, FUIQP/Front uni de l’immigration et des quartiers populaires, Plate-Forme panafricaine, réseau SOL

Table des matières
Préface - Pour davantage de convergence des luttes par Aminata Traoré
Introduction – L’Afrique à la croisée des chemins ? par Martine Boudet

Première partie – L’actualité africaine en contexte
Chapitre 1er – Pillage des ressources et conflits en Afrique. Quelles réparations ? par Esmathe Gandi
Chapitre 2 – Le contexte écologique du continent africain, par Marie-Paule Murail
Chapitre 3 – La Zone franc et le franc CFA : retour sur un contentieux économique et politique, par Kako Nubukpo

Deuxième partie – Historique des Accords économiques
Chapitre 4 – Les accords économiques Afrique-France, une histoire négative, par Saïd Bouamama
Chapitre 5 – Du libéralisme forcé, le cas des APE, par Ndongo Samba Sylla
Chapitre 6 – La stratégie de l’Union européenne pour perpétuer la néo-colonisation de l’Afrique, par Jacques Berthelot

Troisième partie – Panorama des Accords internationaux

Chapitre 7 – Une vision globale sur le libre-échange. Cas des accords transatlantiques : TAFTA, CETA…, par Claude Layalle
Chapitre 8 – Les APE s’inscrivent dans une politique ordo-libérale mondiale, par Thierry Brugvin

Quatrième partie – Prospectives programmatiques et institutionnelles

Chapitre 9 – Les dettes illégitimes, leur impact et les alternatives, par les CADTM d’Afrique et Attac Burkina-Faso
Chapitre 10 – Dettes coloniales et réparations, entretien avec Saïd Bouamama
Chapitre 11 – Le devoir de solidarité Nord-Sud, condition de la construction altermondialiste, par Marie-Paule Murail

Conclusion – Les mouvements sociaux africains au cœur de l’altermondialisme, par Gus Massiah

Annexes – Eléments de programme en matière d’alter-développement
1 – « Les réformes du franc CFA », déclaration d’intellectuel.les africain.es, Mediapart - Blog de Fanny Pigeaud, 7 janvier 2020.
2 – « Coronavirus : pour en sortir plus forts ensemble », tribune de 25 intellectuel·les africain·es, Jeune Afrique, 10 avril 2020.
3 – « Aux dirigeants africains : face au Covid-19, il est temps d’agir ! », Tribune interafricaine, Invités de Mediapart, 17 avril 2020.
4 – « Une nouvelle Afrique est possible », Déclaration des groupes africains pour la justice climatique sur COVID-19, 6 mai 2020.
5- « La réponse de l’Afrique à la pandémie appelle la reconquête de sa souveraineté économique et monétaire », Lettre ouverte des économistes africains, Financial Afrik, 5 septembre 2020.
6 – « Stop aux négociations commerciales, à l’OMC et ailleurs », déclaration inter-organisationnelle (internationale), site d’Attac France, 20 avril 2020.
7 – Liste des acronymes utilisés dans l’ouvrage.

Les auteur.es

Jacques Berthelot, économiste et maitre de conférences retraité de l’ENSAT (Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse), membre du Conseil scientifique d’Attac France et du réseau SOL/Alternatives agro-écologiques et solidaires.
Saïd Bouamama, sociologue, auteur de plusieurs ouvrages, militant du FUIQP/Front uni de l’immigration et des quartiers populaires.
Martine Boudet ancienne formatrice d’enseignant·es au Maroc et au Bénin (Coopération francophone), auteure spécialiste d’anthropologie politique, membre du Conseil scientifique d’Attac France.
Thierry Brugvin, enseignant en sociologie politique à l’Université, auteur de plusieurs ouvrages.
CADTM Afrique (secrétariat de Bamako)- ATTAC Burkina Faso
Esmathe Gandi, juriste, ex président d’Attac Togo.
Claude Layalle ancien ingénieur en coopération, analyste des accords transatlantiques, membre d’Attac France.
Gus Massiah, économiste membre du Conseil scientifique d’Attac France, représentant du CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement) au Conseil international du FSM (Forum social mondial).
Marie-Paule Murail, ancienne co-présidente de la Fédération Artisans du monde, ancienne vice-présidente de la Région Poitou-Charentes (chargée des solidarités et du vivre ensemble), membre d’Attac France.
Kako Nubukpo, ancien ministre de la Prospective au Togo, agrégé d’économie, doyen de la faculté de sciences économiques de l’Université de Lomé et chercheur associé au Centre de recherches internationales/CERI (Sciences Po Paris).
Ndongo Samba Sylla, économiste, chargé de programmes à la Fondation Rosa Luxemburg (Sénégal).
Aminata Traoré ancienne ministre malienne de la Culture et du Tourisme, altermondialiste et écrivaine.