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Jour J+2 de la guerre au Mali : rejeter les guerres préventives, punitives ou de prestige au XXIè siècle ! (Djilali Benamrane)

samedi 12 janvier 2013, par Groupe Afrique

La paix une condition première de survie et d’épanouissement de l’humanité. Une tâche prioritaire dans la conception d’une autre ONU à la tête d’un autre monde !

L’engagement officiel des forces françaises au Mali, le 10 janvier 2012, les réactions quasi-unanimes de la classe politique en soutien à cette intervention, montre s’il en était besoin l’état d’obscurantisme généralisé en France, mais également en Europe, en Afrique, dans le monde arabe et de par le monde. Après un XXè siècle particulièrement riche en guerres mondiales, des guerres de décolonisation et d’autres guerres de voisinage fratricides, ethniques ou religieuses, on aurait souhaité une prise de conscience citoyenne universelle pour exiger que la communauté internationale, malgré la déliquescence des Etats et l’impuissance des organisations intergouvernementales (ONU et autres), interdisent l’état de guerre pour quelque motif que ce soit. Elle aurait dû promouvoir des mesures en amont pour faire régner enfin une ère de paix sur la terre.

Dans le cas présent de cette guerre naissante au Mali, les Français semblent applaudir des deux mains l’implication de leurs forces armées dans un pays ami africain, ancienne colonie française, encore sous protection de la puissance française militaire (accord de défense liant les deux pays au lendemain de l’indépendance), monétaire (appartenance à la zone Franc CFA), linguistique (le Français langue officielle dominante), médiatique, culturelle, idéologique, etc.... A se demander qu’est ce qui peut distinguer cette intrusion ’’unilatérale’’ de l’armée française au Mali d’une intervention de la France dans ses départements et territoires d’outre-mer, voire dans ses départements et régions en France continentale. Certes, on aura mis quelques formes de légitimation toutes construites pour la circonstance : les résolutions du Conseil de sécurité, institution onusienne sous autorité de la France et de ses alliés des institutions africaines comme l’Union africaine ou la CEDEAO, comme l’ensemble des pays voisins du Mali ont pris fait et cause pour cette guerre ! Certes le Gouvernement malien, incapable de résoudre sa question nationale, remet ce qui reste de sa souveraineté aux mains du protecteur naturel, le grand frère France. Même la communauté malienne en France se mobilise et semble être prête si l’opportunité lui était offerte, à revêtir l’uniforme des troupes françaises comme autant jadis et aller guerroyer avec les frères d’armes métropolitains. Certes, certes, certes.

D’aucuns diront que le danger d’une subversion, d’une déstabilisation, d’une destruction des acquis démocratiques économiques et sociaux des pays du Sahel, menacés par le péril terroriste, djihadiste avec des extensions à l’Europe et au monde, est suffisant pour justifier une croisade d’un nouveau genre, annihiler cette menace alors qu’il est encore temps, d’autant que le poids de cette poignée de fous de dieu est des plus insignifiantes au regard de la puissance de l’armée de Khadafi défaite sans perte d’un seul combattant français ! Le problème c’est qu’il n’y a pas eu d’alliance sacrée contre la pauvreté et la misère des populations concernées pillées par les multinationales occidentales et classées dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA), condamnées à la désespérance éternelle.

La France a le devoir de protéger ses milliers de ressortissants vivant au Mali. Elle a aussi un devoir à l’échelle mondiale d’œuvrer pour la paix et le progrès mais pourquoi le faire aux moyens de ses forces armées déployées contre une horde de fous de dieu. L’actualité nous révèle que la République Centre africaine (RCA) vient de trouver une solution négociée au conflit dur et vital qui opposait le Gouvernement aux rebelles stationnés à la porte de la Capitale Bangui. Là aussi la France aurait pu exhiber la puissance de son armée, mais là par contre, les efforts de dialogue et de concertation de quelques chefs d’Etat sages et pacifistes, semblent aller vers la constitution d’un gouvernement d’union et des élections à terme.

Malgré l’agitation de quelques chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest, organisateurs de troubles et de conflits, au Sahel, région de tradition de dialogue et de concertation, il ne devrait pas y avoir d’excuses pour justifier la guerre sous quelque forme que ce soit. Des solutions pacifiques propres à l’Afrique, sans interventions extérieures, existent. Si les Occidentaux de façon générale et la France en particulier pouvaient faire pression sur leurs alliés du Moyen Orient pour les inciter à cesser leurs appuis aux mouvements terroristes et djihadistes qui sévissent en Afrique, la paix y serait durablement mieux assurée entre les pays africains dont les populations sont autant sinon plus solidaires entre elles que sur d’autres continents.

Unissons-nous pour condamner la guerre au Mali et ne plus tolérer de guerres préventives, punitives ou de prestige au XXIè siècle ! Prospectons et proposons d’autres voies pacifiques de prévention et de règlement des conflits. Faisons de ce combat citoyen une priorité dans nos luttes pour la transformation radicale de l’ONU pour qu’elle puisse jouer un rôle prédominant dans la construction d’un monde nouveau de paix, de solidarité et de prospérité.

URL source :
http://blogs.mediapart.fr/blog/djilali-benamrane/120113/jour-j2-de-la-guerre-au-mali-rejetter-les-guerres-preventives-pun

Messages

  • bonjour,je suis le président d’attac Sénégal.mon opinion sur l’intervention française au mali est la suivante :
    nous avons tous que la CEDEAO avait entamé des négociations sous l’égide du président bourkinabé et nous tous espérions une solutions diplomatique mais malheureusement avec ses islamistes la négociation est quasi impossible.cette crise est une menace pour la bande sahélo-sahéliennes ainsi que toute l’Afrique.moi par contre la question que je me pose est la suivante:est ce que c’est la France qui devait intervenir ou l’union africaine.de toute les façons les populations du mali et de ses pays voisins saluent cette interventions.