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A bas l’ingérence française (Attac Togo)

Communiqué

lundi 18 janvier 2021, par Groupe Afrique

Attac Togo
• Salue la maturité du peuple malien et de son armée, pour avoir réussi à créer la situation d’une transition sans effusion de sang, en toute sérénité malgré les menaces en tous genres, en l’occurrence les agitations de certains chefs d’Etat nostalgiques de la terreur et syndicalistes d’une CEDEAO tournée exclusivement vers les intérêts des chefs d’Etat et non des populations,

• Encourage, face à la force des choses, les peuples souverains et mal gouvernés d’Afrique à s’engager dans cette ferveur de démocratisation et de revendication systématique d’une gouvernance saine et axée sur les résultats en priorité. Ceci pas nécessairement via des élections connues pour être des terrains de prédilection de tromperies politiques et de manipulations tous azimuts,
• Dénonce le rôle trouble de la France dans les efforts des peuples d’Afrique occidentale francophone à se libérer des régimes claniques, autoritaires et dictatoriaux,
• Rappelle l’implication opaque de la France dans le coup d’Etat de 2005 au Togo (une implication également condamnée par la proposition de résolution (2019/2518 (RSP) de la Commission Européenne), et l’appui de cette même France aux hold up électoraux depuis 2005 à nos jours, à travers des expertises militaires, la vente d’ armes, du matériel de surveillance et de répression des contestations populaires (Rapport au Parlement 2017 sur les exportations d’armement de la France - Le Togo classé 10ème client d’armement de la France en Afrique) permettant ainsi de maintenir un régime pernicieux de père en fils depuis plus 50 ans et dont la mission serait d’aider à la main-mise de la France dans cette sous-région, faisant ainsi du Togo une base d’influence néfaste pour les efforts de démocratisation en Afrique occidentale francophone (modification des Constitutions, pouvoir à vie, interdiction systématique et répression sanglante des manifestations etc.)
• Prend acte de la proposition de résolution (2019/2518(RSP) de la Commission Européenne demandant instamment à l’UE et ses Etats membres, en particulier à la France, la suspension de toute coopération avec la police et l’armée togolaises notamment par l’envoi de conseillers militaires, de financement et de matériel utilisé par des forces responsables d’exactions...
• Regrette la persistance de la France à ne soutenir que les intérêts de ses multinationales en Afrique, prend en exemple les agissements de l’ambassadeur de France au Togo Marc Vizy en fin de mission, très proche de la dictature togolaise, ayant harcelé et usé de son influence pour pousser la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication du Togo, à prendre des sanctions controversées contre des médias uniquement pour les intérêts d’une multinationale française à Lomé,
• Et rappelle que cette fourberie de la diplomatie française qui consiste à s’arroger des privilèges par-dessus la vie de millions de jeunes Africains davantage enfoncés dans la précarité, le désespoir, est l’une des principales causes des radicalisations, des mouvements migratoires à haut risque et de l’instabilité socio-politique dans une Afrique francophone néo-colonisée.
• Déplore les accords de coopération opaques contractés entre l’Union Européenne et certains Etats africains, qui restreignent la libre circulation et précisément les flux migratoires internes dans certains régions d’Afrique, exclusivement pour préserver les frontières européennes des entrées clandestines au départ d’Afrique.
• Rappelle que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme garantit à toute personne le Droit de circuler librement dans son pays, ou de le quitter pour y revenir à tout moment et qu’à aucun moment, ce Droit ne devrait être arrogé qu’à certains types de passeports...