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Jour J-1 du FSM 2013 de Tunis : conversations de rue

mardi 26 mars 2013, par Dominique Fonsèque, Marie-Noëlle Soulié

Vrai temps de mars sur Tunis avec alternance de pluie et de soleil.

Tout commence par l’inscription. Les organisateurs ont eu la bonne idée d’installer la tente à 25 m de l’hôtel réservé par Attac France Avenue Bourguiba, en plein centre ville.

Mais, pas question de faire les formalités d’usage dès 10 heures du matin : le matos n’est pas encore installé et il faudra attendre…le temps qu’il faudra. Pas grave : la médina est toute proche avec ses anciens palais cachés, ses terrasses avec aperçus magnifiques sur Tunis, ses échoppes et ses commerçants qui voient des touristes revenir vers eux.

Quelques heures après, quelques dinars en moins, retour à la case départ.

La tente blanche grouille d’altermondialistes. L’occasion, en faisant la queue, de retrouver des connaissances ou de discuter avec d’autres associations.
On s’acquitte de 30 €, on récupère le badge mais…pas question d’avoir le programme. Il faudra revenir en fin d’après-midi.

Pas de problème. On décide d’aller faire un tour dans les rues commerçantes et une incursion au magasin général (hypermarché du coin). Une bonne manière d’approcher la réalité quotidienne.

Echange édifiant avec un tunisien devant le rayon fruits où nous hésitions à choisir quelques dattes.

Lui : « Les meilleures partent pour la France et nous, nous sommes condamnés à manger du second choix. Et à un prix très élevé ! (l’équivalent d’un kg de pomme à 20 € pour nous°)

Le ton est courtois mais on sent sa colère. Pas contre nous. Contre la France qui poursuit une colonisation larvée.

Quelques instants plus tard, autre rencontre. Pendant que nous photographions la presque pleine lune au-dessus des palmiers de l’avenue Bourguiba, un homme nous aborde. La conversation tournera autour de la faculté des Tunisiens et des Tunisiennes à refuser l’islamisme et à choisir leur vie. On parlera aussi de l’installation de la démocratie dans un pays qui est passé directement de la colonisation à un régime autoritaire puis à la dictature.

Lui : « il faut nous laisser le temps. Nous n’avons aucune expérience de la démocratie. » Et puis encore : « c’est vrai qu’il y a plus de femmes qui portent le foulard. Cela ne veut pas dire qu’elles adhérent à l’islamisme. Mais, plus simplement, qu’elles peuvent maintenant afficher leurs convictions religieuses. »

En quelques instants, on est plongé au cœur de la réalité tunisienne et des thèmes centraux du FSM.

Retour à la tente où la foule a enflé. Nous récupérons le programme. Commence alors une vraie difficulté : comment choisir entre les 950 réunions prévues ? Un casse tête non encore élucidé.

Demain, il devrait faire beau. L’idéal pour la grande marche prévue dans le centre ville.

Dominique Fonsèque et Marie-Noëlle Soulié
Attac Pays d’Aix (13)