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FSM Tunis - 26/30 Mars 2013

lundi 8 avril 2013, par Didier Falleur

Les allées du campus sont noires de monde [1] ; monde bigarré, coloré, hétéroclite. Le stand d’ATTAC ne désempli pas comme à Dakar mais la grosse différence est qu’à Tunis, les gens viennent nous poser des questions, nous interroger sur le sens de notre association, le but de notre venue ici, nous interpeller sur nos actions, notre implication dans la révolution Tunisienne.

Il fallait voir l’enthousiasme des copains discuter avec les participants ; je pense à JM Harribey, Verveine Angeli, Valerie Brulant et tant d’autres qui, malgré un emploi du temps plus que chargé, n’ont pas hésité à donner de leur temps pour parler d’Attac à ceux qui passaient sur le stand. Ce n’est pas donné à tout le monde lors d’un forum de parler en direct avec un économiste ou un responsable syndical.

A Dakar, la majorité des personnes ne savaient même pas qu’il y avait un FSM dans leur ville et n’étaient pas impliquée dans un processus révolutionnaire.
Ici, bien au contraire, la population était très bien informée et le niveau culturel général des tunisiens n’a rien à voir avec celui du Sénégal. La différence entre les deux pays est flagrante tant au niveau éducation que des infrastructures.

La Tunisie est un pays développé au potentiel immense : ingénieurs, électroniciens, webmasters ont travaillé merveilleusement bien pour une communication exemplaire. Jamais le FSM n’avait atteint un tel niveau de professionnalisme.
Le niveau de vie est également bien supérieur ici ce qui a permis à de nombreux tunisiens d’acquérir des publications d’ATTAC et d’ailleurs à des prix étudiés au pouvoir d’achat des résidents (50 % du prix français et parfois même bradés).

La présence d’ATTAC Tunisie sur la stand a permis à de nombreux participants de faire connaissance avec leur comité local et je suis sur que les inscriptions se feront nombreuses à la suite du Forum.

Partout les gens discutent, échangent, s’interpellent. Les discussions sont animées, les tentes affichent des slogans dénonciateurs d’injustices, de luttes, de témoignages et de convergences.

Il y a eu bien sur quelques couacs, quelques heurts, quelques manifestations d’opposants mais le FSM est un lieu d’expression, de toutes les expressions et ceux qui ont tenté de le décrier ont vite été tenus en respect par la volonté de tous de faire de cet évènement un moment unique de cohésion.

En février 2011, nous avions quitté Dakar avec le souhait que le prochain FSM se fasse à Tunis et nous sommes là. Deux ans après, le premier pays arabe à s’être libéré de la dictature accueille le FSM et tente, malgré les sursauts inhérents à toute révolution, d’avancer vers une nouveau processus démocratique.


[1Entre 35 et 40000 Tunisiens et 15000 européens