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Après le FSM....
jeudi 11 avril 2013, par
Le pays s’est donc arrêté en janvier 2011. La révolution n’a pas encore permis la reprise de toutes les "activités". Mais quelles activités ?
Parlerons nous de celles qui approfondissaient les fractures sociales, qui profitaient aux nantis, aux gens de pouvoir, éduqués et qui dirigeaient les affaires ?
Ou parlerons nous des activités qui pourraient aider la société civile à avancer : éducation, transport, santé, assainissement ?
En réalité, la société tunisienne est toujours entre les mêmes mains ; les entrepreneurs qui détenaient les pouvoirs sous Ben Ali sont toujours les mêmes ; ils ont juste changé de casquette : du RCD à Ennahda ou similaire. Car le ou les partis au pouvoir présentent une fourchette large de positions ; de l’ultra libéral au fondamentalisme le plus radical mais c’est quand même l’ultra libéralisme qui l’emporte et c’est toujours l’argent et la fiance qui dirigent les pays. Il n’est de voir les luxueuses berlines allemandes accolées au non moins luxueuses propriétés de Carthage ou de Sidi Bou Saïd pour se rendre compte de la réalité même si certaines montrent, pour le moment, des volets hermétiquement clos. Ben Ali réfugié dans un pays arabe quant à El Materi, son gendre, il serait réfugié au Canada où il est propriétaire d’une luxueuse villa. Il suffit parfois d’arriver dans un pays, même condamné par la justice, avec un gros paquet de lingots volés ou une grosse somme
d’argent pour que les portes s’ouvrent miraculeusement.
Une exposition très bien faite au musée de Carthage montrait les biens dérobés (et donc récupérés) par ces gens durant des fouilles ou carrément volés dans des musées. Ces objets antiques servaient de décorations tels des encadrements de cheminées ou des lavabos creusés dans des chapiteaux de colonnes.
Une révolution ne se fait pas en deux ans. Ce sont les tunisiens eux mêmes qui l’affirment. Mais cette marche devra se faire en écartant les obstacles bien connus représentés par le FMI ou tout autre organisme qui tenterait de faire main basse sur cette démocratie naissante.