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Conférence de presse pour lancement des Etats généraux

mercredi 6 décembre 2017, par Commission « migrations »

POUR UNE AUTRE POLITIQUE MIGRATOIRE
Les organisations de la société civile se mobilisent pour lancer les États Généraux des Migrations
Mardi 21 novembre 2017

En juin dernier, 470 associations et collectifs citoyens appelaient le nouveau chef de l’État et son gouvernement à organiser une Conférence nationale sur la politique migratoire de la France.

Pour seule réponse, les pouvoirs publics ont développé un discours alliant « humanité et fermeté » et, sur le terrain, des politiques qui ne répondent pas, voire aggravent, la situation des étranger-e-s. La chasse aux migrants continue dans les Alpes, près de Calais et partout en France, tandis que les procès de citoyens solidaires se succèdent. Quant à la concertation réclamée, elle s’est limitée jusqu’à présent à des rencontres ponctuelles bilatérales avec quelques acteurs de la société civile...

Début septembre, le Président Macron a annoncé la préparation et le débat prochain d’un projet de loi « sur l’immigration », dont les maîtres-mots devraient être la sélection accrue entre « bons » et « mauvais » migrants, l’accélération des reconduites aux frontières, et l’externalisation renforcée de la politique de contrôle migratoire, en Libye, au Tchad ou au Niger.

Associations et collectifs citoyens ont décidé de s’organiser pour que leurs constats, leurs demandes et leurs propositions soient entendus.

Lors de cette conférence de presse, elles dresseront un premier bilan des 6 mois passés, en rendant compte des expériences et des situations constatées dans plusieurs régions de France.

Elles annonceront le lancement des États généraux des migrations, qui se traduiront par :

  •  Des concertations décentralisées partout en France ;
  •  Des actions d’interpellation et de mobilisation citoyenne en réaction au projet de loi ;
  •  Un événement national au printemps 2018. Cette dynamique et ses objectifs seront présentés avec et par :
      Cédric Herrou, de La Roya citoyenne, et Pierre-Alain Mannoni, de Solidarité migrants 06, tous deux condamnés pour « délit de solidarité »
      Nan Suel, co-présidente de Terre d’Errance, à Norrent-Fontes, dans le Pas-de-Calais - Bénédicte Chauvet, militante du collectif parisien Les P’tits déj à Flandre - Michel Rousseau, pour Mouvement citoyen Tous migrants ! à Briançon - Patricia Gonzalez, représentant l’Intercollectif Hérault-Cévennes
      Thomas Dessalles, inspecteur du travail, CGT-SNTEFP représentant la Campagne « Contre le travail dissimulé, pour la régularisation des sans-papiers »
      Jean-Claude Mas, secrétaire général de La Cimade - Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale d’Emmaüs International

Seront également présents des membres d’associations nationales (Amnesty International – France, CCFD-Terre solidaire, CRID, Emmaüs France, Gisti, Fasti, Ligue des droits de l’Homme, Médecins du Monde, le Secours catholique, notamment) et de collectifs locaux impliqués dans le processus des États Généraux des Migrations.

Conférence de presse de lancement des « États généraux des Migrations » –

21 novembre 2017

Les « États Généraux des Migrations » est un processus que nous lançons aujourd’hui. Depuis plusieurs mois, des centaines d’acteurs locaux et nationaux en France présents sur le terrain aux côtés des migrants, demandent :

  1.  un changement radical de la politique migratoire française et européenne
  2.  la mise en place d’une véritable concertation de la société civile, associant l’en- semble des ministères, car il n’est pas normal que le ministère de l’Intérieur soit le seul en charge de cette question qui concerne aussi les ministères du Travail, de la Santé, du Logement,...

Nous avons fait ces demandes en juin par courrier adressé à M. Macron et signé par 470 organisations. Nous les avons renouvelées lors d’une rencontre avec deux conseillères de l’Élysée (en juillet). Aucune suite n’y a été donnée.
Dans le cadre du projet de loi « immigration et asile », des rencontres avec quelques organisations ont eu lieu au ministère de l’Intérieur, au niveau du cabinet ou de Mme Gourault, la ministre déléguée. Ces réunions ne sauraient constituer le début de la dé- marche de concertation que nous appelons de nos vœux.
Or depuis 6 mois que le nouveau gouvernement est en place, force est de constater que la politique à l’œuvre repose sur une volonté de tri entre migrants, et le plus en amont possible voire même largement en dehors des frontières de l’Europe. Le but évident est d’en exclure une grande majorité du droit de séjour en France. Cela passe aussi, sur le territoire national, par une chasse aux migrants et un harcèlement accru des citoyens et associations qui sont à leurs côtés.

Face à l’absence de réponse du président de la République et du gouvernement à notre appel pour une concertation, nous avons décidé de lancer les États Généraux des Migrations pour construire là où les politiques migratoires détruisent :

  •  construire un contre-pouvoir rassemblant autant d’acteurs de la société civile que possible pour dénoncer les situations inacceptables qui ont cours sur le ter- ritoire français et se mobiliser par rapport au prochain projet de loi du gouverne- ment.
  •  construire des propositions pour démontrer qu’une autre politique migratoire est possible et ouvrir un espace où la voix des migrants soit enfin écoutée
  •  construire un mouvement d’opinion pour s’opposer à une vision erronée, culpa- bilisante et trop souvent xénophobe des migrations et des migrants

Le rassemblement large au sein des EGM démontre que des dizaines de milliers de ci- toyens en France pensent différemment la question migratoire, de façon tout simple- ment humaine. Leur travail sur le terrain démontre quotidiennement la dangerosité et l’inhumanité des politiques actuelles
Nous sommes des dizaines de milliers, notre voix doit être entendue.

En résumé, les acteurs engagés dans ces États Généraux des Migrations se sont mis en ordre de marche pour :

  •  dénoncer l’inacceptable, les politiques à l’œuvre aujourd’hui et celle envisagée par le gouvernement avec un nouveau projet de loi immigration ; l’impasse et le coût humain insupportable du Règlement européen Dublin III
  •  exiger en urgence le respect des droits fondamentaux et l’inconditionnalité d’un accueil dignes des personnes migrantes,
  •  organiser des consultations dans tous les territoires en France afin de faire re- monter notre vision et nos propositions pour une politique alternative emprunte d’humanité et de respect de la dignité

Des premières concertations décentralisées seront organisées dans les prochaines semaines, notamment à l’occasion de la journée internationale des migrants le 18 décembre prochain.

Nous nous retrouverons pour une première session nationale des États Généraux des Migrations au printemps 2018, afin de rendre visible nos travaux.

Intervention Cimade
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Intervention Emmaus international
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