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Pour une société interculturelle (atelier, FSM de Tunis-2013)

Commission migrations

samedi 29 mars 2014, par Martine Boudet

Pour répondre à la diversité culturelle des populations issues de l’immigration présentes surs leurs territoires, les États ont développé deux modèles : le multiculturalisme et l’assimilation culturelle.

Le multiculturalisme, présent dans les pays de tradition anglo-saxonne, additionne les différences et aboutit à une juxtaposition de communautés séparées qui enferment l’individu dans une partie de son identité et ne cherchent pas à construire avec d’autres un espace commun.
L’assimilation culturelle, modèle notamment de la France, prône, dans l’espace public, le renoncement à ses appartenances ethniques, linguistiques, culturelles, religieuses et intime d’adopter la culture dominante.

Face à l’échec de ces deux modèles de société et à la montée du racisme et de l’exclusion en période de crise, il est indispensable de construire une société interculturelle qui permette de vivre ensemble dans le respect de la diversité des populations et de la singularité de chacun.
Comment socialiser pour apprendre à mieux vivre ensemble ? Comment socialiser dans un monde pluraliste ?
La réponse : s’engager dans une véritable éthique de l’interculturel !

Le paysage socio économique et culturel mondial s’est profondément transformé ces dernières années avec la multiplication des déplacements de population, qu’ils soient temporaires (tourisme, voyages d’affaires...) ou permanents (expatriation, émigration, exil...) et avec les restructurations et investissements opérés à l’échelle mondiale.
La conséquence est que les cultures nationales des états nations sont bouleversées par la sédentarisation sur leur sol de communautés de cultures différentes.
Aujourd’hui, la philosophie, les sciences du langage, la biologie, l’écologie, les sciences de l’éducation, la sociologie des organisations ont placé la réflexion sur la diversité culturelle au centre de leurs épistémologies et montré que ni l’évolution humaine, ni la pensée, ni le sens ne sont concevables sans les écarts, les mélanges, les effets combinatoires que seule la différence rend possible. Le concept interculturel a également gagné du terrain au sein des ONG, des entreprises et même des institutions publiques qui sont des espaces riches de confrontation des cultures.

Problématique

Les révolutions arabes ont apporté un démenti cinglant à la thèse du choc des civilisations ou de la guerre des cultures et elles posent la question de la de gestion des différences, telles que la diversité culturelle, les droits culturels, le pluralisme linguistique, le dialogue inter-religieux, etc. Pourtant elles sont l’objet de jugements de valeur, produit d’un imaginaire collectif qui ne sait pas encore débarrassé du cumul d’un impensé colonial.
Si le forum social mondial (Tunis, 2013) est un lieu de la convergence des mouvements sociaux et citoyens, il est également un moment fort de rencontres des cultures, qui se tiendra au cœur des révolutions arabes.

L’atelier aurait donc pour but d’être un moment d’analyse de ce formidable enjeu :
 avec un échange et une mise en commun des expériences positives existant dans nos pays d’échanges culturels remettant en cause les dominations, exploitations et oppressions
 permettant ensuite d’envisager un inventaire des mesures à mettre en œuvre dans tous les secteurs et à tous les niveaux (du local au national) pour construire une société interculturelle où chaque groupe de population et chaque individu trouve sa place et contribue à l’enrichissement de tous.