On pourra y ajouter comme causes la destruction et la captation des ressources naturelles de ces pays par les firmes européennes et américaines mondialisées, que les Etats sont prêts à tout (y compris tuer) pour sauver, en leur assurant des marchés florissants au nom de la relance de nos économies.
QUE FAIRE ????
Dénoncer, oui... Pétitionner, protester, manifester ? Oui mais ils s’en foutent.
Saisir les instances de défense des droits de l’homme, oui bien sûr, je pense que c’est fait ou en cours... avec quel résultat … ? Combien de morts devra-t-on accepter passivement ou presque ?
Nous le savions déjà, nombre de grands philosophes morts ou vifs (Cf . De Jacques Derrida : « L’autre cap’ » republié en 1991 en pleine guerre du Golfe aux Ed de Minuit) l’écrivent : notre civilisation occidentale, notre civilisation européenne - en partie issue du monde méditérraneo-grec,mais avec d’autres influences du coeur de l’enfermement territorial de son centre - sont en train de glisser vers la barbarie.
Non que ce soit récent (guerres coloniales et leurs massacres, deux guerres mondiales, guerres d’Algérie, d’Indochine, aujourd’hui encore pour le pétrole et l’uranium de l’Afrique et du Moyen Orient...puis le réveil de la barbarie au coeur de l’Europe avec l’éclatement de la Yougoslavie.. aujourd’hui l’Ukraine...).
L’instrumentalisation du désespoir, du terrorisme qui en est issu, aux fins de garder le statut de « grandes puissances » ex et post coloniales, font se déverser des flots de haine, la boue fasciste monte, et pendant ce temps, nous ne voyons même plus tous ces morts à nos portes, nous ne voyons plus que l’Etat au nom de la République rend invivable, inhumain, le sort de tous les sans papiers, des Roms, des mineurs isolés, ...et recherche plus que jamais comme à d’autres stades de son histoire des boucs émissaires pour justifier ses politiques de destruction de nos droits sociaux et libertés.
Quand on en arrive à ce stade de barbarie assumée, le recours à des formes radicales -et donc nécessairement déclarées illégales, comme est en train de le devenir le simple exercice du droit de grève ou du droit de manifester - de réaction est incontournable...
En 40 (année de ma naissance), peu de Français étaient prêts à entrer dans la Résistance ; j’ai eu la chance inouïe de naïtre dans une famille de résistants qui cachaient des Juifs... Ils étaient bien peu numériquement à se battre dans la clandestinité au risque de leur vie....A la Libération, tout le monde se déclarait a postériori résistant...
Nous sommes dans une situation similaire à bien des égards, non plus physiquement et militairement occupés par des troupes étrangères, mais avec une Troïka aux mains du capital notamment allemand et mondial qui contrôle nos budgets et empêche le gouvernement grec de Syriza de passer des lois, la présence militaire au nom de Vigipirate le bienvenu, le contrôle policier de tous les instants sur toutes nos vies, l’enfermement en prison de militants et syndicalistes pour fait de grève, de milliers de travailleurs laissés en situation d’esclavage et traités en malfaiteurs... C’est une autre
Occupation que celle de 1940 à 45, mais c’en est bien une...
Organisons nous pour AGIR face à cette barbarie, élément toujours associé à la plus pure et brutale domination, dont l’Etat devient le symbole et l’instrument outil du capital et de la finance.
Pour lui résister par tous les moyens, légaux ou non, et sous toutes les formes, sachant que ce qui était encore légal hier devient illégal au rythme même où nous avançons (Cf. l’interdiction des manifestations lors du Printemps érable et ici de plus en plus souvent).
Par quels moyens ? On peut en imaginer de multiples.
Des militants non organisés pour la plupart, jeunes et ayant compris déjà pas mal de choses, occupent des ZAD et s’opposent tous les jours sous nos yeux aux projets destructeurs de ressources naturelles et de communautés de vie paysanne ou autre...
Il est temps de faire de même à Calais et en Méditerranée, par nos propres moyens, en mobilisant des fonds militants et solidaires et nos forces, nos bras, nos cerveaux,
en armant des bateaux,
en construisant des refuges, des territoires flottants et toujours à reconstruire,
en cassant les barrières et les murs qui s’érigent partout...,
en occupant à notre tour des bouts de cette terre qui appartient à tous,
en déjouant les filets policiers, en cachant à nouveau ces humains traités en non humains (comme ont été cachés en leur temps nos amis Juifs...)
c’est à débattre et à inventer.
Toutes les lois protectrices de l’humain, tous nos droits ont été arrachés par des luttes hélas sanglantes...
Je ne citerai pas La Boétie qui, à 18 ans, écrivait que la domination n’est pas que l’oeuvre des dominants... elle est le résultat aussi de la soumission volontaire des dominés.
En fait, avons-nous le choix ?
Une fois lancée, la barbarie ne s’arrête pas.
Elle est le propre de l’homme (des animaux tuent, certes, en général d’autres espèces, mais ne créent pas de toutes pièces en leur sein des boucs émissaires) quand sa pulsion de mort l’emporte et s’enivre du sang versé.
Celle qui se déploie sous nos yeux, à nos portes, sur notre territoire (des notions d’ailleurs à interpeller grave...) nous interdit de parler au nom d’une prétendue « civilisation ou identité européenne »ou au nom de cette « République » si bien instrumentalisée aujourd« hui pour nous faire plier l »échine et dire merci à nos véritables chefs non élus et à leurs zélés assistants élus.
Elle nous interpelle tout simplement en tant qu’humains, et ceci même si nous n’avons pas la réponse.
Elle ne se trouvera - sans doute plurielle - ni dans les déclarations, ni dans les communiqués, les promesses, les plans anti-racistes...
elle naîtra de nos ACTES collectifs et individuels ICI, MAINTENANT (Cf. Miguel ABENSOUT et Miguel BENASAYAG).
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