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Répression et résistances (dossier)

Commission Démocratie et Comités locaux

vendredi 18 octobre 2019

Ce dossier regroupe des contributions des comités locaux de Toulouse, de la Réunion, de Grenoble, du nord Isère et d’Angers, ainsi que de la commission Démocratie. Contributions adressées au nouveau CA, à l’occasion de sa première déclaration le 16 juin 2019.

https://local.attac.org/13/laciotat/attac-dernieres/article/declaration-du-nouveau-conseil-d-administration-d-attac-france

A signaler aussi l’article de Maxime Combes porte-parole d’Attac, publié suite à la manifestation sur le climat le 21 septembre 2019 :
« La France, seul pays où le cortège Climat a été violemment réprimé"

La réponse autoritaire de l’exécutif face à tous les mouvements sociaux qui contestent sa politique est stupéfiante, illégitime, inacceptable et dangereuse.
Tous les démocrates devraient s’en offusquer et la dénoncer : il en va de l’avenir de la démocratie et des libertés en France.

https://www.bastamag.net/Marche-climat-21-septembre-gilets-jaunes-black-bloc-repression-forces-de-l-ordre-lacrymogenes-droit-de-manifester



Courrier au CA (commission Démocratie) -27 06 2019

La déclaration du nouveau CA d’ATTAC dresse le tableau des contre-réformes déjà imposées et à venir sur les plans socio-économique (privatisations, fonction publique, services publics, retraites…) et écologique et appelle aux résistances et ripostes nécessaires.

Il aurait été utile qu’il souligne également l’importance de la mobilisation historique des Gilets jaunes et appelle à sa pérennisation, en co-construction avec les organisations du mouvement social et écologique. Ce mouvement pose en effet des exigences en termes de justice sociale et fiscale qui sont également portées par ATTAC. Sa confrontation directe et d’une durée et ampleur exceptionnelles avec l’appareil d’Etat coalisé avec l’oligarchie politico-financière a eu pour réponse une répression hors norme tant policière que judiciaire et administrative, mettant en cause nos droits et libertés fondamentales au point d’entraîner des alertes de la part de l’ONU et d’instances européennes. Dans les faits, une bonne partie du programme de l’extrême droite est d’ores et déjà à l’oeuvre, avec la répression d’une manière générale des migrant-e-s, des jeunes et citoyen-ne-s des quartiers populaires, du mouvement social et écologique.

La question de la sauvegarde de nos droits constitutionnels et libertés publiques est ainsi mise sur le devant de la scène et portée par un vaste panel de mouvements citoyens au sein desquels ATTAC a un rôle important à jouer. La violence policière dont a été victime notre camarade Geneviève Legay a entraîné une juste réponse d’ATTAC, qu’il convient d’élargir à l’ensemble des blessé.e.s graves et condamné.e.s du mouvement social de ces derniers mois.

En France comme à l’échelle internationale, la loi du marché et de la libre concurrence détruit tous les acquis sociaux en s’appuyant sur la dérive autoritaire de gouvernements oligarchiques ou d’extrême-droite et la répression de toute forme d’expression et de protestation politique, sociale et écologique populaire. Le rétablissement de nos libertés fondamentales et l’édification d’un authentique espace du vivre ensemble (« res publica ») sont indissociables de la reconquête de nos droits et acquis sociaux et de la sauvegarde de la planète. ATTAC a toute sa place à prendre dans ce combat.

Un nombre croissant de citoyen-ne-s et de militant-e-s sont conscient-e-s de cet enjeu démocratique. En témoigne par exemple la pétition adressée à la Cour pénale internationale Castaner, Macron doivent répondre de leurs actes devant la justice qui a recueilli plus de 110 000 signatures au 26 juin 2019. https://www.mesopinions.com/petition/politique/castaner-macron-doivent-repondre-leurs-actes/61215

En vue d’une analyse de l’hégémonie néolibérale dans sa version autoritariste, il faut saluer l’ouverture du CS (à travers sa revue) sur les problématiques démocratique (numéro de printemps 2019), antiraciste (numéro à venir d’été 2019), ou antidiscriminatoire (numéro d’hiver 2018).
Attac doit continuer à jouer son rôle de carrefour comme elle l’a fait efficacement en 2018, en tant que cheville ouvrière de la Marée populaire avec la fondation Copernic. Une actualisation de cette démarche unitaire devrait se traduire par la constitution, avec les organisations volontaires, d’une coordination nationale anti-répression, notamment pour un contrôle démocratique des forces de l’ordre, avec la participation de collectifs de Gilets jaunes, de régions et de quartiers populaires, dans un cadre pérenne et décentralisé.

A signaler à ce sujet l’appel ci-après contresigné par une centaine d’intellectuel.le.s et de militant.e.s d’Attac et de la fondation Copernic, ainsi que la pétition à l’initiative du secteur Archives de la CGT :
https://www.liberation.fr/debats/2019/03/15/sos-democratie-en-peril_1715431

https://www.change.org/p/aux-syndicats-et-associations-de-d%C3%A9fense-des-droits-citoyens-amnistie-justice-libert%C3%A9?recruiter=54485013&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink

En interne, la commission Démocratie peut apporter son concours de même que des comités locaux volontaires qui travaillent déjà sur cette question.
Merci de mettre cette question à l’ordre du jour de la réunion du CA et de nous tenir informé-e-s des suites. Avec nos encouragements pour vos travaux.

Bien cordialement,
l’équipe d’animation de la commission Démocratie
democratie-contact@attac.org



Le CL de Toulouse
s’étonne que la première déclaration du nouveau CA n’évoque à aucun moment le mouvement des Gilets jaunes qui depuis plus de sept mois a profondément marqué les luttes sociales en France.

Et pourtant il s’agit d’une révolte populaire massive contre les conséquences de la libre circulation des capitaux que nous dénonçons depuis vingt ans : transfert de richesse éhonté, paupérisation et précarisation de larges couches de la population, attaques frontales contre les budgets sociaux et les services publics, contre le droit du travail. Cette mobilisation montre que la lutte est possible.

La diffusion des analyses d’Attac sur l’ampleur des transferts de richesse, sur les cadeaux fiscaux faits aux riches depuis une trentaine d’années par tous les gouvernements successifs et sur l’évasion fiscale contribue à élever le niveau de conscience de ce mouvement et à augmenter sa détermination.

Cette domination de la finance présentée comme une loi économique fondamentale, donc échappant à tout débat, explique également la crise de la démocratie : quel que soit le mode de représentation, les États sont là pour exécuter les diktats de la finance internationale, ce qui explique l’impasse programmatique dans laquelle se trouvent toutes les organisations traditionnelles.

Dans ce contexte de lutte de classes frontale, la répression contre les gilets jaunes se manifeste par les violences policières mais aussi par la brutalité de condamnations judiciaires systématiques. Cela montre la détermination des possédants à continuer leurs offensives tous azimuts contre la population. Toutes les luttes à venir, en particulier contre le démantèlement des services publics et des budgets sociaux mais aussi contre tous les projets nuisibles à l’environnement, connaîtront le même niveau de répression et de criminalisation.

Ceci implique une réponse unitaire la plus large possible pour garantir le droit d’expression et le droit de manifester. Cela renforce encore l’absolue nécessité de la convergence des luttes, quelles soient au plan écologique (climat, extractivisme, pollutions), social (retraite, chômage, droit du travail, minima sociaux), de la défense des services publics par la convergence des mobilisations entre salariés de ces services et usagers.

C’est pourquoi il nous semble nécessaire qu’Attac prenne en compte ces éléments dans la perspective des mouvements futurs contre les effets de la mondialisation et de la financiarisation.

4 juillet 2019

Comité Local de Toulouse

toulouse@attac.org


Chers membres du CA

Attentif depuis des années à la dérive autoritaire des gouvernements français successifs, le Comité local de la Réunion soutient le courrier de la Commission démocratie (cf. PJ).

Au moment où bon nombre de nos militants ainsi que notre CL lui-même sont engagés aux côtés des Gilets jaunes dans leurs combats, en particulier ceux de la démocratie et de la justice sociale, il apparait cohérent de maintenir et intensifier nos liens avec cet important mouvement social, qui fait l’actualité depuis plusieurs mois et qui révèle le mépris de Macron et de son gouvernement à l’égard de ceux qui souhaitent une société plus juste, plus égalitaire et réellement soucieuse du bien-être du plus grand nombre.

En vous remerciant de votre attention pour ce coté de la lutte.

Amicalement.
le 9 juillet 2019
Le CL de la Réunion
attacreunion@attac.org



Les CL de Grenoble, du nord Isère et d’Angers
reprennent à leur compte l’analyse et les suggestions récemment adressées par Toulouse et La Réunion au CA nouvellement élu. Ils s’étonnent en effet que les communiqués et les grandes orientations d’Attac tiennent aussi peu compte des mouvements qui, depuis la fin de 2018, ont profondément marqué les luttes sociales en France . Mais ils regrettent aussi que les dérives policière et judiciaire de l’Etat ne soit pas dénoncées avec davantage de détermination.

Nous sommes nombreux à constater en effet que le mouvement des Gilets Jaunes a révélé une révolte populaire massive contre les conséquences de la libre circulation des capitaux que nous dénonçons depuis vingt ans : transfert de richesses éhonté, paupérisation et précarisation de larges couches de la population, attaques frontales contre les budgets sociaux et les services publics, contre le droit du travail. Cette mobilisation a montré que la lutte est possible, que des formes de combat peuvent prendre de court les gouvernants actuels, et que la fameuse convergence est plus que jamais d’actualité. Ces évidences ont parcouru les discussions et les rencontres au cours des derniers mois, et nombreux sont les militants d’Attac qui ont choisi de s’associer à des actions inédites.

Mais il est apparu également qu’une volonté répressive implacable, révélée par les violences policières mais aussi par la brutalité de condamnations judiciaires systématiques, a été la réaction du gouvernement en place à une situation qui lui échappait. Elle a démontré la détermination des possédants à continuer leurs offensives tous azimuts contre la population. Toutes les luttes à venir, en particulier contre le démantèlement des services publics et des budgets sociaux mais aussi contre tous les projets nuisibles à l’environnement, connaîtront le même niveau de répression et de criminalisation, puisque c’est là la manière dont les classes dirigeantes entendent désormais défendre leurs privilèges et imposer leurs réformes. Demain, à quelles criminalisations nouvelles nous heurterons-nous si nous ne réagissons pas efficacement ?

Et là encore, nous regrettons que la lutte contre cette répression, dont E. Macron refuse le nom avec une insupportable hypocrisie, ne soit pas devenue un chapitre à part entière de nos campagnes.
Ceci implique en effet une réponse unitaire la plus large possible pour garantir le droit d’expression et le droit de manifester. Cela renforce encore l’absolue nécessité de la convergence des luttes, qu’elles soient au plan écologique (climat, extractivisme, pollutions), social (retraite, chômage, droit du travail, minima sociaux), de la défense des services publics par la convergence des mobilisations entre salariés de ces services et usagers. Il serait, entre autres, souhaitable de tisser à cette occasion des liens avec les syndicats policiers ayant eu le courage de dénoncer l’emploi qui était fait de leurs fonctionnaires, la coupure grandissante entre forces de l’ordre et population, et le risque que cela représente pour le pacte républicain.

C’est pourquoi il nous semble nécessaire qu’Attac prenne en compte ces éléments dans la perspective des mouvements futurs contre les effets de la mondialisation et de la financiarisation.
Restant fidèle à sa place centrale dans le mouvement social, et à la considération dont elle jouit généralement et que nous avons pu mesurer sur le terrain, notre association devrait œuvrer pleinement à la constitution d’un front de dénonciation de cette dérive répressive.

 En effet, si de nombreuses réactions venant de divers horizons ont pu être entendues, leur dispersion et leur esprit catégoriel les a rendues en partie inopérantes, et le gouvernement n’a reculé sur aucun point.

Cette mobilisation pourrait à minima consister en la rédaction d’une tribune très largement signée, de la droite à la gauche de l’échiquier politique, ainsi que par des syndicats, des associations, des ONG, les collectifs de défense créés en réponse aux violences, des intellectuels provenant d’horizons suffisamment larges pour ne pouvoir être soupçonnée d’esprit partisan.

Septembre 2019
Les CL de Grenoble, du nord Isère et d’Angers
attac38@attac.org
attac49@attac.org