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Il faudra faire bien plus que des éoliennes
mercredi 2 janvier 2013, par
Après des années de déni, la nécessité d’une transition énergétique est prise au sérieux par les dirigeants. Pour l’instant, leurs gesticulations inspirent plutôt de la pitié que des applaudissements. Même le choix de la ville où s’est tenue la dernière conférence climat est risible : Doha, capitale du Qatar, premier émetteur de CO2 par habitant et premier producteur et exportateur de gaz.
Sans changement de société, pas de changement satisfaisant
Un site minier ou le sommet d’une montagne est retiré à Kayford Mountain, W.Va
Pendant que la production d’électricité nucléaire décline dans plusieurs pays, l’exploitation du charbon est promise à un avenir radieux. De plus en plus de voix s’élèvent pour rappeler que les énergies renouvelables ne peuvent être une solution durables si le fonctionnement de notre société reste globalement inchangé. Nos critères d’évaluation sont inadaptés et servent pourtant à porter en exemple les meilleurs d’entre nous et ainsi orienter notre évolution mondiale. Les premières puissances de la planètes sont également les plus énergivores.
Qu’en est-il de la sobriété "environnementale et sociale des énergies renouvelables" ?
Lors d’une visite à la ville minière de manganèse de Moanda, dans le sud-est du Gabon, le président Ali Bongo pose la première pierre de ce qui sera l’École des Mines et de la Métallurgie.
L’énergie grise (énergie nécessaire à la production) des panneaux photovoltaïque est rentabilisée en quelques années, celles des éoliennes en moins d’un an. Pourtant, outre ces aspect de remboursement énergétique à notre environnement, la production de panneaux solaires en Chine a été désignée comme très polluante, voir diabolisée. Comme à l’habitude, c’est un déplacement de la pollution où l’avis des populations pauvres compte moins que l’argent que nous pouvons leur fournir. Nous faisons de même avec nos déchets électroniques, la production d’éthanol, l’extraction minière, les emplois sous payés... Les turbines utilisées pour convertir l’énergie mécanique des centrales thermiques, éoliennes, nucléaires, hydroélectrique sont composées de nombreux matériaux provenant de l’extraction minière dont des terres rares, une industrie également très dommageable. Dans notre monde en compétition et mené par l’argent, difficile de parier sur une fabrication propre des générateurs de demain. L’entreprises minière "US Steel" a par exemple un chiffre d’affaire situé autour de la 110e place du classement de 195 pays par le PNB, le rapport de force entre états et entreprises du secteurs est donc fortement déséquilibré.
En adressant la problématique environnementale avec les mêmes outils que ceux qui nous ont mené à la situation actuelle, il est apparaît clairement que nous continuerons sur cette lancée destructrice. Nous devons repenser notre manière de consommer l’énergie. L’énergie mécanique peut être directement utilisée plutôt que de passer par une conversion électrique, par exemple en utilisant des pompes à eaux mécaniques (comme se fut le cas pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité). De même pour l’énergie thermique, les biogaz gagneraient en valorisation par le chauffage, la cuisine voir même l’éclairage. Enfin, plutôt que de parquer les animaux dans des hangars, pourquoi ne les utilisons nous plus pour le transport de biens et de personnes, pour nos travaux ? En repensant ainsi notre rapport à la "fée électricité", notre dépendance à cette énergie peut être grandement allégée.
L’excellent documentaire "There’s no tomorrow" avec sous-titres français