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L’ALECA avec l’UE : une atteinte aux droits des peuples

ATTAC Maroc, Raid ATTAC Tunisie, réseau CADTM

vendredi 26 février 2016, par Martine Boudet

L’ALECA avec l’UE : un approfondissement des mêmes politiques préjudiciables aux droits des deux peuples du Maroc et de Tunisie, et une atteinte à la souveraineté nationale.

Les gouvernements de Tunisie et du Maroc ont démarré, chacun de son côté, des négociations avec l’Union Européenne (UE) pour aboutir à un nouvel accord commercial visant à approfondir le périmètre des accords précédents. L’Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA) concerne l’industrie, l’agriculture, les services, les marchés publics, le mouvement des capitaux et plus généralement toute la réglementation qui touche de près ou de loin à l’environnement des affaires.
Le gouvernement marocain en est déjà à quatre rounds de négociations avec l’UE, le dernier a eu lieu en avril 2014. Ces rencontres se sont arrêtées pour réaliser une étude d’impact à la demande de la partie marocaine. Pour la Tunisie, les négociations ont démarré en mai 2015. Elles en sont à leur premier round.
Ces négociations se déroulent, côté marocain et tunisien, dans un climat d’opacité totale. L’opinion publique et le pouvoir législatif ne sont pas informés du contenu de ces négociations, pourtant les thématiques objets des rencontres sont des facteurs de risques pour l’économie des deux pays et affecteront bien évidement la vie quotidienne des citoyens. L’issue de ces négociations pourrait avoir des conséquences négatives sur les conditions de vie de nos peuples.
Les fuites de l’avant-projet de l’accord par l’intermédiaire de la presse européenne confirment nos craintes à l’égard d’un tel accord. L’ALECA dans, sa forme et son fonds renforce les politiques économiques poursuivis par nos dirigeants, des choix dictés par l’extérieur. L’expérience de plusieurs décennies a montré les dangers de ces options économiques et leurs conséquences sur les droits fondamentaux des citoyens des deux pays.
Nous dénonçons la persistance de l’UE à vouloir imposer le libre échange et la liberté pour ses grandes entreprises au détriment des exigences du développement économiques nationales au Maroc et en Tunisie qui passe notamment par la garantie des droits des citoyennes et citoyens et en premier lieu le droit au travail.
Nous dénonçons également la soumission des gouvernements des deux pays à ces politiques néo-colonialistes, dictées par la Commission européenne.

ATTAC Maroc et Raid Tunisie annoncent ce qui suit :
• Nous condamnons le black-out sur les négociations, en particulier de la part des gouvernements tunisien et marocain
• Nous refusons tout accord qui ne respecte pas la souveraineté du Maroc et de la Tunisie et ne garantit pas les droits économiques et sociaux des citoyens et ne préserve pas les équilibres écologiques.
• Nous invitons le Parlement européen à refuser de se prononcer contre le mandat de négociations soumis par la Commission européenne, lors du vote prévu le 25 Février.
• Nous appelons à multiplier les efforts de coordination entre les organisations des droits humains et les mouvements sociaux dans les deux pays frères pour sensibiliser l’opinion publique autour de ces négociations. Un processus qui doit être totalement transparent sur son déroulement et ses objectifs de la part des parties en négociation. Cette mobilisation devrait nous permettre de nous opposer à tout accord susceptible d’approfondir la crise sociale, la pauvreté et la perte de souveraineté nationale au profit des intérêts étrangers.

Mobilisons-nous contre les Accords de libre échange néocoloniaux
Imposons notre droit à la liberté, la justice sociale et la dignité nationale.

ATTAC Maroc, Raid ATTAC Tunisie
Membres du réseau CADTM
Rabat, le 24 février 2016