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Pré-texte d’orientation d’Attac France 2012

mardi 7 août 2012, par Attac France

Le rapport d’orientation est soumis aux adhérents avant une nouvelle mandature de trois ans. Il a pour but de définir les perspectives de réflexion et d’action sur lesquelles s’appuieront le Conseil d’administration et l’ensemble de l’association.

En cette fin d’année 2012, la crise globale s’aggrave du fait de l’inadéquation totale des réponses apportées par les puissants. Elle est l’occasion de mettre en œuvre une régression sociale d’ampleur historique. Les dévastations imposées par la finance montrent malheureusement l’exactitude du diagnostic d’Attac depuis sa fondation. La taxation des transactions financières est désormais incontournable quoique toujours pas concrétisée. Cela prouve que nos idées avancent, mais sa mise en œuvre viendra trop tard : des transformations d’une tout autre ampleur sont désormais nécessaires pour éviter les pires catastrophes sociales, écologiques et démocratiques.

Un monde en chamboulement

Le basculement géostratégique

La crise financière a accéléré le déclin des vieilles puissances impériales, les États-Unis et l’Europe, fragilisées par leur système financier hypertrophié et explosif. La croissance des pays émergents a peu ralenti, du moins dans un premier temps, et leurs excédents commerciaux maintenus leur ont permis d’accroître leur poids dans les économies des pays centraux. Malgré la hausse des salaires, leur compétitivité se maintient, voire s’accroît, du fait de leur montée en qualité et en innovation dans la production.

Mais leur mode de développement est insoutenable à moyen et long terme. La dictature du parti unique en Chine survivra difficilement si, comme c’est probable, les déséquilibres colossaux de l’économie chinoise aboutissent à une crise économique majeure. Surtout, la généralisation du modèle consumériste occidental, désirée par les populations, se heurte déjà aux limites écologiques de la planète. Pollutions multiples, épuisement des ressources, flambée des prix des matières premières, dégradation des sols, sécheresses, « accidents » climatiques ou nucléaires... vont de plus en plus entraver, voire anéantir les améliorations espérées du niveau de consommation. La crise systémique ouverte en 2007-2008 va rebondir cette fois-ci sans épargner les pays émergents. Ils devront eux aussi rechercher la voie d’une transition juste.

L’Europe à la dérive

Dans la guerre économique de la mondialisation néolibérale, le capitalisme européen n’a pas su tirer son épingle du jeu. Seule l’Allemagne est parvenue à préserver ses positions en imposant à ses salariés des réductions de coûts qui ont accru encore sa traditionnelle compétitivité fondée sur la qualité. Elle a ainsi déstabilisé les autres pays européens, y compris la France, dont les déficits extérieurs abyssaux sont la contrepartie des excédents allemands. La récession, venant après vingt ans de politiques fiscales néolibérales, a fait exploser les déficits et les dettes publiques. L’emploi, les salaires, les droits sociaux sont partout remis en cause. Le château de cartes de l’euro, monnaie unique construite par des États en guerre économique les uns contre les autres, menace de s’effondrer. Sa dislocation aggravera dramatiquement la crise sociale, qui déjà frappe en particulier les salariés précaires, les femmes, les migrants... Elle favorisera la montée des extrêmes droites européennes, qui surfent déjà sur le rejet populaire des dégâts de la mondialisation.

Dans ce contexte, les politiques d’austérité sans fin symbolisées par le Pacte budgétaire ne sont pas principalement des erreurs fondées sur un mauvais diagnostic. Elles mettent en œuvre un projet porté par une large fraction de l’oligarchie, celui de l’ajustement structurel européen. C’est une véritable et irresponsable « stratégie du choc » qui vise à sabrer les coûts salariaux et sociaux de la zone euro pour préserver la rentabilité des capitaux. Fût-ce au prix de l’exclusion des pays « laxistes » de la zone euro, de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir dans nombre de pays, voire de l’effondrement de la construction européenne. Au bout de la guerre économique, la guerre tout court ?

Premier axe de travail : refonder le projet européen

Contre les politiques d’austérité et le piège de la dette publique

Le libre-échange et la libre circulation des capitaux ont commencé à défaire les conquêtes salariales et sociales de l’après-guerre. Aujourd’hui, la dette publique est instrumentalisée pour porter le coup de grâce à l’État social en Europe. Comme nous le disions déjà lors de la lutte contre le Traité constitutionnel européen, et cela devient aujourd’hui criant, la construction européenne sera rejetée par les peuples et s’effondrera si elle ne s’engage pas très vite dans une refondation radicale. Il ne suffira pas, comme le préconisent certains fédéralistes européens, de mutualiser les dettes publiques et d’accroître les ressources propres du budget européen tout en maintenant l’austérité au niveau national. Il faut bien plus profondément rompre la dépendance des États vis-à-vis des marchés financiers, renoncer au libre-échange et redistribuer les richesses par une réforme fiscale ambitieuse. Il s’agit de financer un plan européen de transition écologique et de modifier profondément les modes de production et de consommation, de réduire l’empreinte écologique européenne tout en créant des millions d’emplois. Pour cela, il faudra en particulier réduire le temps de travail, développer et rénover les services publics et enclencher une convergence vers le haut en Europe des droits sociaux et de la fiscalité sur les bénéfices des sociétés et les plus hauts revenus. Notre responsabilité spécifique est de continuer à déconstruire les discours mensongers justifiant l’austérité et d’éclairer les citoyens sur la nature des intérêts privilégiés par les politiques actuelles. Attac va renforcer sa démarche d’éducation populaire et de construction de convergences contre l’austérité, en particulier par l’audit citoyen de la dette publique à l’échelle européenne. L’audit devrait déboucher sur des propositions des mouvements sociaux pour reconstruire un système de financement solidaire des urgences sociales et écologiques en Europe et dans le monde.

À court terme, il faut empêcher la ratification du Pacte budgétaire, élaboré pour éliminer définitivement les marges de manœuvre économiques et ce qui reste de souveraineté démocratique des peuples. Attac fait tout pour contribuer à construire la résistance européenne aux traités néolibéraux et exiger que les peuples décident directement de leur destin. Nous voulons faire émerger partout un vrai débat public sur les objectifs et les moyens de la construction européenne, Nous visons à terme l’élaboration démocratique d’un nouveau traité de refondation de la construction européenne. Celle-ci ne doit plus servir à saper la démocratie, mais au contraire à bâtir à travers les luttes populaires une souveraineté démocratique européenne.

Faire converger les forces, en France, en Europe et dans le monde

Les résistances qui montent à travers les initiatives syndicales et citoyennes, la polarisation des forces politiques avec la montée d’une gauche de résistance mais aussi d’une extrême droite agressive, montrent les potentialités mais aussi les graves dangers de la situation. Les classes possédantes utilisent cyniquement l’insécurité sociale et la peur pour légitimer leur domination. Les dérives liberticides, sécuritaires et racistes menacent les droits civils. La vocation spécifique d’Attac, en lien avec ses organisations fondatrices, est de favoriser, en France, en Europe et dans le monde, la convergence des forces qui veulent que la responsabilité écologique, la justice sociale et la démocratie l’emportent sur le productivisme et la loi du profit.

En France, nous saluons bien sûr la défaite de Nicolas Sarkozy, président cynique et brutal, mais l’arrivée d’un gouvernement d’orientation social-libérale ne change aucunement notre rapport au politique. François Hollande et son gouvernement espèrent atténuer au niveau européen l’austérité qu’ils acceptent sur le plan national, sans remettre en cause la domination des marchés financiers. Cela n’est pas cohérent. Nous sommes conscients que, dans l’histoire, les avancées démocratiques et sociales majeures ont toujours résulté de mouvements sociaux puissants et autonomes. Nous continuerons à interpeller les pouvoirs publics et les institutions, à faire pression sur eux, à favoriser la convergence dans les luttes des forces associatives, syndicales et politiques, tout en préservant notre autonomie.

La meilleure façon de contrer les discours nationalistes et xénophobes est de s’appuyer sur les solidarités internationales, sur les luttes communes entre les peuples contre l’hégémonie de la finance. C’est particulièrement vrai en Europe : la crise ne se résoudra pas par l’exclusion des Grecs ou des Allemands, mais par la refondation de l’Europe grâce à la montée de résistances populaires se renforçant mutuellement dans les différents pays. La gauche alternative grecque s’est renforcée précisément en s’appuyant sur les luttes sociales et en visant non pas une sortie mais une refondation de l’euro, avec les autres peuples européens. Attac France continuera à relier ses réflexions et ses actions à celles des Attac d’Europe, dans la perspective de campagnes européennes et d’une prochaine université d’été commune. Les Attac d’Europe continueront à travailler à la construction d’espaces de convergences à l’échelle européenne (initiatives d’audit citoyen, Joint Social Conference, alter-sommet européen...), qui visent à revivifier et élargir la dynamique du Forum social européen.

Mais si l’éclatement de l’Europe rendrait infiniment plus difficile l’émergence d’un ordre mondial juste et soutenable, les « Indignés », « Occupy » et autres mouvements étudiants et citoyens expriment quant à eux le début d’une insurrection démocratique mondiale d’une dimension qu’on peut espérer au moins aussi importante que celle de 1968. Ces mouvements indiquent qu’émerge dans la jeunesse une critique radicale de ce système inégalitaire et prédateur. Ils posent la question d’une nouvelle organisation de la société fondée sur la démocratie à tous les niveaux. Un système social alternatif au capitalisme, qui apparaît désormais incapable d’honorer les promesses sociales et démocratiques faites aux peuples et de traiter la question écologique. Ces mouvements se retrouveront avec ceux des révolutions dans les pays arabes et les mouvements sociaux du monde entier lors du Forum social mondial en Tunisie, en mars 2013 : ce forum constitue une étape essentielle pour Attac France, qui s’y impliquera avec les autres Attac, notamment le réseau des Attac d’Afrique.

Deuxième axe de travail : œuvrer pour la transition écologique et sociale, ici et maintenant

L’urgence de la transition écologique

La précarité sociale et la crise écologique ne cessent de s’aggraver, menaçant à court et moyen terme les conditions d’existence de centaines de millions de personnes, et à terme de toute la biosphère. La dépendance aux carburants fossiles importés pèse sur les budgets des familles populaires, creuse les dettes européennes et menace le climat mondial. Les réponses néolibérales, « croissance verte » et pseudo-« économie verte », veulent approfondir la marchandisation et la financiarisation des ressources naturelles. Face à cette pure folie, il est décisif que les mouvements écologistes approfondissent leur critique du productivisme et la lient à celle du capitalisme financier. Faute de quoi les mirages de la finance « écologique » et les délires techno-scientistes nous entraîneront tous dans une impasse dramatique. Il faut aussi que l’ensemble du mouvement syndical rejette clairement le productivisme et la croissance à tout prix, en s’engageant dans la perspective d’une prospérité économe et partagée, créatrice d’emplois et de richesses utiles, et respectueuse des limites de la planète. Le rôle spécifique d’Attac est d’y contribuer en rappelant que toute alternative soutenable à l’austérité sociale doit inscrire en son cœur la dimension écologique. Il nous faut mettre à nu les mensonges de leur « économie verte » et favoriser les convergences entre mouvements sociaux et écologistes, notamment grâce aux forums sociaux et aux sommets des peuples. Nous œuvrons à articuler les luttes locales, comme celles contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contre les gaz de schistes et l’extractivisme ou en défense de l’eau comme bien commun, et les luttes globales, dans la lignée des mobilisations de Copenhague ou de Rio+20. Nous travaillons à construire un agenda commun aux mouvements sociaux et écologiques, avec en perspective la domestication de la finance et la maîtrise démocratique de la production et de l’économie.

Relocaliser pour vivre et décider autrement

Le refus de la mise en concurrence des travailleurs dans la guerre économique mondiale a alimenté de nombreux débats ces dernières années, notamment autour du thème de la démondialisation et du protectionnisme. Le G20 et l’Union européenne n’ont de cesse de poursuivre leurs politiques de libéralisation commerciale, en multipliant les accords bilatéraux pour contourner la paralysie de l’OMC. Le besoin de protections face au libre-échange qui s’étend et aux pouvoirs de la finance mondialisée est une préoccupation réelle des citoyens. Ce besoin de protection a aussi été instrumentalisé par l’extrême droite dans des termes mensongers et nationalistes. Loin d’opposer les peuples entre eux, la relocalisation est un moyen de définir de nouveaux modes coopératifs de production et de consommation partout respectueux de la démocratie, des besoins sociaux et des limites de la planète. Le rôle d’Attac est de développer la réflexion sur les façons concrètes d’y parvenir, dans un esprit de solidarités internationales et d’ouverture à la diversité des peuples.

La transition a déjà commencé

Déjà, des milliers d’initiatives émergent sur le plan local pour engager la transition écologique et sociale. Villes lentes ou en transition, agriculture paysanne biologique, circuits courts, coopératives de production ou d’habitat, finance solidaire, monnaies complémentaires, mouvements du logiciel libre préfigurent des formes de production durable fondées sur la solidarité et la démocratie. Ces innovations montrent que d’autres logiques productives, financières et commerciales sont possibles, plus efficaces car plus humaines que la logique du profit. Elles doivent inspirer les démarches de démocratisation et de socialisation des banques et des entreprises qui seront nécessaires pour replacer le développement économique dans une trajectoire soutenable. Le rôle spécifique d’Attac est de populariser ces initiatives locales, de favoriser leur appropriation par les citoyens, de montrer leur pouvoir transformateur de la société et de les relier aux démarches de transformation globale de la société.

Troisième axe de travail : mettre la démocratie au poste de commande

La démocratie comme moyen et comme finalité

Nous sommes convaincus que la démocratie, c’est-à-dire la capacité des citoyens à délibérer et trancher sur les choix qui les concernent, est au cœur de toute démarche de transformation sociale et de préservation de la nature. C’est la confiscation des décisions par l’oligarchie qui lui permet de saccager les droits sociaux et les écosystèmes. Le personnel politique et les hauts responsables de l’État sont très majoritairement, par intérêt ou par conviction, prisonniers de l’idéologie néolibérale.

C’est pourquoi la transition écologique et sociale ne sera durablement possible que si elle résulte de l’irruption des citoyens dans la gestion de leurs propres affaires au plan local, national, européen et mondial. Cela suppose une rénovation fondamentale des mécanismes de participation à la vie économique et politique, une véritable socialisation de l’économie et de la politique. Le rôle d’Attac est de contribuer à l’élaboration et à l’expérimentation de formes de contrôle social et démocratique, de socialisation des entreprises et des institutions. Dans le champ de l’action politique démocratique, nous promouvons les mécanismes qui permettent une participation directe des citoyens aux décisions les concernant et un véritable contrôle des représentants.

Faire d’Attac un laboratoire démocratique

Les organisations qui, comme Attac, recherchent la transformation sociale, ont devant elles une tâche décisive qui ne dépend que d’elles : être elles-mêmes le théâtre de ce processus de démocratisation. Nous y contribuerons en expérimentant des modes innovants de participation des adhérents dans le fonctionnement interne de notre association et en incluant davantage les militants et l’ensemble des élus dans l’élaboration et la mise en œuvre des campagnes. Nous devons également mieux adapter nos modes de communication aux attentes diversifiées des citoyens de tous milieux. Pour cela il nous faut évoluer d’une conception de l’éducation populaire souvent pratiquée comme une éducation du peuple par les « sachants » vers un processus d’auto-éducation collective dans lequel les citoyens construisent ensemble des savoirs collectifs.

Après plusieurs dizaines d’années d’hégémonie néolibérale, des alternatives ne se construiront que sur un nouveau socle idéologique et culturel, alimenté par une pluralité de pensées. Notre rôle est d’être un espace de débat entre personnes et mouvements de différents horizons, sur des questions essentielles pour l’ensemble du mouvement social. À cet égard, nous devons élargir et diversifier le Conseil scientifique, affermir nos liens avec les organisations fondatrices d’Attac, et donner une impulsion nouvelle au Collège des fondateurs. Beaucoup de débats ne sont pas tranchés et sont à poursuivre, comme la prospérité avec ou sans croissance, les moyens de la relocalisation, la place des biens communs, les modalités de la transition énergétique, les outils d’une démocratie réelle...
Les mouvements citoyens qui émergent, comme les Indignés ou Occupy, renouvellent les formes de résistance et interrogent nos propres façons d’agir. Nous travaillerons à construire des formes de mobilisation diversifiées et attractives, qui permettent la participation du plus grand nombre et favorisent la popularisation de nos idées. Nous pourrons notamment investir les réseaux sociaux et médias alternatifs. Nous développerons des actions politiques en lien avec nos revendications (occupation de lieux de pouvoir de la finance, cyber-actions...), avec une mutualisation des expériences déjà existantes et des formations à ces actions.

Pour mener à bien ces projets, nous avons besoin d’une grande diversité de milieux sociaux et de générations. Attac reste marquée, comme bien d’autres organisations du mouvement social en France, par un déséquilibre flagrant entre générations. Ce n’est pourtant pas le cas des autres Attac dans le monde. En lien avec Attac Campus et le réseau jeunes qui s’est constitué récemment, nous mènerons un travail spécifique pour que bien plus de jeunes trouvent dans Attac un outil qui donne sens à leurs révoltes.

Plus que jamais, il est urgent d’agir local et de penser global, pour nous réapproprier ensemble l’avenir de notre monde !

Messages

  • Je suis d’accord avec le projet d’orientation, mais il manque de débat pratique et pouvant déboucher sur la définition d’une politique concrète.
    Aussi je propose qu’on mette en discussion :

    Europe et Nation : Avant d’arriver à la souhaitable "refondation de la construction européenne" qui risque d’attendre des années, vue l’état politique des 27, il me parait indispensable de passer par l’étape nationale pour assoir une vraie démocratie. Si la France (éventuellement en concertation avec d’autres nations favorables) n’applique pas un système politique et économique démocrate, alors on n’avancera jamais. On reprend s’il faut le control de la monnaie, on désobéit aux traités européens etc.

    Protectionnisme : Si on laisse en l’état le libre échange des capitaux et des marchandises sans mettre rapidement en place rapidement, à l’échelle nationale s’il le faut, des barrières douanières sélectives anti dumping social, fiscal et environnemental (en discutant avec les pays concernés), toute notre industrie va mourir (voir Leur grande trouille de F. Ruffin). Si on ne fait rien on soutient implicitement le libre échange que l’on condamne par ailleurs.

    Citoyenneté dans l’entreprise : Tout le monde demande que du pouvoir soit donné aux employés d’une entreprise (Econnomiste attérés, G. Massia, le front de gauche...), mais pratiquement personne ne fait de propositions concrètes pour réduire le pouvoir absolu des actionnaires en France. Une proposition de loi intéressante de partage des décisions et des bénéfices, faite par C. Escarguel en juillet 2012 à Aix en provence lors des rencontres des "Déconomistes" mériterait un débat. Si l’entreprise, cellule économique de toute économie, est laissée aux mains des actionnaires, comment peut on bâtir une société démocratique ?

    Ces trois propositions visent à nous inciter à dépasser nos positions théoriques, qui en l’absence d’avancées véritables finissent par lasser un certain nombre de militants.
    Il ne suffit pas d’énoncer des principes, mais il fait faire des propositions pragmatiques et réalistes sinon on reste dans le vide !

    • Pour éviter de critiquer (positivement ou négativement) de façon abstraite il serait bon de donner les références des ouvrages cités ou les liens vers les articles. Sinon la critique passe au dessus de la tête de bonsnombre d’adhérents (j’en fais partie)

      Amicalement

      Jean-Claude Bauduret

    • Merci Jean Claude de votre commentaire. Voici quelques réferences :

      Concernant le protectionnisme
      Elie Lambert,Inspecteur des Douanes, membre de Solidaires Douane
      Remarquable étude de janvier 2012 http://www.medelu.org/Le-protectionnisme-outil-d-une
      François Ruffin, "Leur grande trouille, jounal intime de mes pulsions protectionnistes" LLL les liens qui libèrent, oct 2011,

      Concernant la citoyeneté dans l’entreprise :
      Gustave Massiah, une statégie altermondialiste, La Découverte,dec 2010,
      Page 197 "Une revendication stratégique concerne l’indispensable montée en puissance de la démocrtie dans l’entreprise"
      Manifeste d’économistes attérés, LLL, nov 2010, page 19, mesure N°5 :
      "renforcer significativement les contre pouvoirs dans les entreprises pour obliger les directions à prendre en compte les intérêts des parties prenantes"
      Mélencchon : écouter ses nombreux discours durant la campagne électorale
      Claude Ecarguel, PARTAGEZ SNON..." préprint 2012, AUTOCHTONE,
      pour avoir le texte (sous word),vous pouvez me le demander : hubert.viallet@orange.fr

      Cordialement
      Hubert Viallet

    • Je me demande quelle est la meilleure façon de procéder pour que l’AG se saisisse le plus efficacement possible de ce genre de débat (en l’occurrence, sur les 3 points mentionnés par Hubert Viallet : Europe/nation, protectionnisme, démocratie ds l’entreprise) : la discussion est-elle assez mûre (??) et la situation est-elle tellement critique (oui, sûrement) pour qu’on cherche une prise de position de l’AG par des votes sur amendements ou résolutions ? ou la discussion doit-elle encore mûrir par des textes plus étoffés, des ateliers ...?

  • Lignes d’ATTAC de juillet 2012.
    Pré-texte d’orientation.
    Sous titre : Faire d’ATTAC un laboratoire démocratique.
    Fin du 1° alinéa.
    Je lis :

    « Pour cela il nous faut évoluer d’une conception de l’éducation populaire souvent pratiquée comme une éducation du peuple par des « sachants » vers un processus d’auto-éducation collective dans lequel les citoyens construisent ensemble des savoirs collectifs ».

    Il me semble évident qu’un processus d’auto-éducation, c’est à dire l’acquisition de connaissances, ne peut pas se construire à partir de rien. Il faut bien, à la base, avoir quelque chose qui apporte les éléments qui constitueront les connaissances.
    Ce quelque chose, je l’appelle « sachant »

    Le « savoir collectif » ajoute à l’apport d’un sachant, d’autres éléments apportés par d’autres « sachant », construisant ainsi un savoir plus élaboré, assumant les différentes facettes de chaque problème

    Les citoyens intégrés dans un processus d‘auto-éducation, assimilent les connaissances apportées par les uns et les autres, en réalisent la synthèse, et construisent un savoir collectif utilisable par la collectivité.

    Il faut bien remarquer que cette progression demande du travail, de la réflexion et l’acquisition de connaissances.
    Jusqu’à quel niveau peuvent s’accumuler les connaissances ?
    Il n’est pas possible que tout le monde sache tout. (La capacité du cerveau étant limitée, ce que l’on gagne en surface on le perd en profondeur). Chaque groupe d’auto-éducation saura une certaine quantité de choses, mais pour d’autres choses il sera forcément tributaire de ce qu’en sait un autre groupe d’auto-éducation.

    Plus, il est bien connu que plus on connaît de chose et plus on mesure l’étendue de son ignorance.

    Et on se retrouve dans un processus où le citoyen qui sait certaines choses, est obligé, pour d’autres choses, à s’en remettre à d’autres citoyens qui eux sont compétents dans cette autre chose. Et on se retrouve avec des « sachants ».

    Pour être clair je vais prendre un exemple :

    Il existe un phénomène physique que l’on appelle « osmose ». Un « sachant » dit que dans certaines conditions, sur lesquelles je suis incompétent, il est possible en utilisant l’osmose de produire de l’énergie de manière « rentable » et que l’on peut envisager d’utiliser l’osmose pour produire notre électricité sans émettre de CO2.
    Alors intervient un autre « sachant » qui affirme que pour produire les quantités d’électricité envisagées, il faudrait des installations s’étendant sur des milliers de km2 traitant des quantités d’eau qui n’existent pas.

    A ce point du débat, on « croit » ou on « ne croit pas ».

    Il n’y a pas d’autres solution que d’apprendre les règles scientifiques de l’osmose, de calculer les puissances possibles, de déterminer les installations nécessaires, d’en estimer leurs coûts, en bref, de vérifier les calculs des deux sachants et de constater… Ce qu’il faudra constater.

    Je ne vois pas le « processus d’auto-éducation collective dans lequel les citoyens construisent ensemble des savoirs collectifs » fonctionner autrement que par l’audition par les citoyens des différents « sachants » et par l’intervention d’autres « experts » capables de donner les informations (scientifiques ou autres) permettant aux citoyens de vérifier (pour les questions scientifiques de recalculer) l’exactitude des affirmations des uns et des autres.
    Le Conseil Scientifique d’ATTAC devrait être l’instance fournissant ces « experts » permettant d’arbitrer.

    Pour ma part je me borne à constater que sur nombre de problèmes on voit des intervenants faire état de l’opinion de tel ou tel expert présenté comme de réputation mondiale, donc compétent, mais qu’il est rare de trouver les chiffres qui permettent de recouper leurs affirmations.

    Bonne lecture à tous. Giovannetti

    • D’accord avec cette réflexion. Elle implique que des membres du Conseil Scientifique participent à la réflexion collective qui peuts de se faire au sein des commissions (c’est en général le cas) ou des listes de discussion qui, à mon avis devraint devenir des listes de réflexions (Cela n’est pas systèmatique dans ce dernier cas et devrait le devenir). ATTAC a, des ressources inexploitées. Il serait dommage de les laisser en jachère.

      Jean-Claude Bauduret

    • entièrement d’accord. Avec un petit bémol quant au rôle du CS. Le CS doit effectivement fournir des "sachants", mais c’est loin d’être la seule source possible : de "simples" adhérents ont pu acquérir une connaissance approfondie d’un domaine sans en être spécialistes plus ou moins professionnellement. Et chacun peut proposer l’éclairage d’un "sachant" qu’il connait.

      La difficulté est de transmettre le savoir d’un "sachant" à tous, ce qui demande de le mettre en forme pour qu’il soit compréhensible par tous. Or les spécialistes ne savent souvent pas faire cela et parfois ne veulent pas le faire, car la connaissance est un pouvoir, la partager, c’est perdre un peu de son pouvoir (du moins certains raisonnent ainsi). Le rôle du CS (et d’autres) est donc de traduire un texte en termes clairs pour tous, ce qui est toujours possible, mais demande parfois beaucoup de travail.

    • Robert Joumard apporte un complément excellent et judicieux à mon intervention. Merci à lui. Germain Giovannetti

  • ATTAC et son orientation
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    Analyse du document « pré-texte d’orientation d’Attac France 2012
    Claude Layalle, adhérent 21655

    1) Le basculement géostratégique

    Notre analyse doit-elle être celle qui occupe ou a occupé toutes les déclarations à gauche, y compris celles de certains candidats … juste avant l’élection présidentielle  ?
    Bien entendu, cette analyse est aussi la nôtre, dans la mesure ou depuis bientôt 15 ans (eh oui, le temps passe !) nous avons largement participé au débat et fait évoluer les idées de la communauté altermondialiste mais aussi du landerneau politique.
    Pour autant, et puisqu’il s’agit d’orientation pour l’année à venir, sans négliger, bien sur, ce qui se passe en UE ou dans la zone euro, ne devrions nous pas nous intéresser plus à en détail aux stratégies qui se développent chez les néo-libéraux qui sont loin de manœuvrer sur ce seul champ de bataille  ?
    2) Devons-nous inscrire « refonder l’Europe  » dans nos priorités  ? C’est évidemment un objectif prioritaire pour toute la communauté citoyenne européenne, mais la nôtre en particulier  ? Avec quelle légitimité  ? Serions-nous devenu un parti politique, en ayant reçu mandat des électeurs  ? En écrivant cela, je me sent replongé dans un autre débat, pas si lointain. Nous travaillons, certes, à définir d’autres perspectives, mais à la refondation  : fichtre  ! Notre champ d’action, à nous dont le rôle n’est pas de lever des troupes révolutionnaires ni d’intervenir directement dans l’exercice du pouvoir politique n’est-il pas donner à ceux qui en ont le droit (les citoyens) ou le mandat (les politiques, les syndicalistes, les mouvements de lutte, entre autres) des analyses et des perspectives qui vont au delà de l’engagement du moment, sur des terrains que l’adversaire se prépare à occuper, en même temps ou juste après les agressions qu’ils conduisent contre nous  ? Par ailleurs, des forces nouvelles se développent qui changent la donne néolibérale  : les BRICs, Chine, Brésil, Russie en particulier, et l’influence des états-unis ne se limite pas à Wall Street. Que savons-nous, qu’analysons-nous sur leurs stratégies, sur leur influence directe sur le développement de la crise en Europe, cas particulier d’une crise mondiale, sur leur construction idéologique et géopolitique  ?
    3) Nous n’en avons pas les moyens  ? Précisément, nous parlons d’un rapport d’orientation  : Faut-il orienter l’association vers une prise en charge plus globale des politiques mondiales et sur un combat idéologique et stratégique répondant à celui que nous mène le néolibéralisme  : ceci sans négliger une éducation populaire permettant de la relier au quotidien des citoyens dont nous nous réclamons ni la solidarité avec d’autres luttes  ? A contrario, nos militants doivent-ils pour exister, se brancher sur toutes les luttes locales en abandonnant le « penser global  » qui fut un temps notre doxa  ?
    Et si on demandait l’avis des adhérents, non pas seulement sur un vote bloqué sur un document d’orientation mais sur des questions précises, engageant notre orientation  ?
    4) La dernière fois qu’on l’a fait, c’était pour notre engagement dans le combat contre le TCE  : les adhérents ont répondu « présents  » à 70% et cet engagement volontaire est certainement pour quelque chose dans notre motivation et notre succès du moment.
    Et si on renouvelait l’expérience  ? Pour le traité budgétaire c’est déjà un peu tard et c’est sans doute dommage, mais les occasions ne manqueront pas en 2013 et par la suite.
    5) L’autre priorité, c’est la transition écologique
    Vrai, cent fois vrai, et plus encore peu-être que nous le pensons  : Il ne suffit pas de dénoncer l’économie verte, il nous faut réfléchir sérieusement, et avoir le courage de nous engager sur le débat entre croissance et décroissance, ou en d’autres termes sur une évolution sociale et économique ne reposant pas seulement sur le travail et la productivité du travail  : Le danger qui se profile, c’est de voir se développer une ou des guerres pour la possession de ce qui ne sera un jour pas suffisant pour tous, ou de voir des oligarchies évoluer vers des dictatures. Déjà, les pouvoirs financiers s’y préparent, la militarisation est déjà perceptible. La seule chose dont la Grèce ne manque sans doute pas aujourd’hui est d’armements, de soldats et de policiers.
    Que mettons-nous en place pour que ce sujet devienne celui d’Attac France, des comités locaux et des adhérents isolés avant d’être celui du « grand public  »  ? Favoriser les initiatives locales, est-ce suffisant  ? Et comment  ?
    6) La démocratie comme moyen et comme finalité
    «  nous sommes convaincus que la démocratie c’est à dire la capacité des citoyens à délibérer et trancher sur les choix qui les concernent est au cœur de toute démarche de transformation sociale et de préservation de la nature  » : C’est par cette déclaration que débute ce chapitre fondamental et un peu plus loin il est question de «  faire d’Attac un laboratoire démocratique   »... après quoi il est question de « élargir et diversifier le conseil scientifique, affermir nos liens avec les organisations fondatrices d’Attac et donner une impulsion nouvelle au collège des fondateurs..  »
    … rien, aucune proposition vers l’orientation pour une démocratie élargie aux comités locaux et au delà aux adhérents  !
    Le constat est pourtant là  : si nous subissons comme toutes les associations ce qu’il est de bon ton d’appeler « la crise du recrutement dans les assos   », Attac voit arriver chaque année de nouveaux adhérents … mais beaucoup ne renouvellent pas l’adhésion l’année suivante.
    Sauf dans quelques Cls mieux organisés, l’adhérent lambda est laissé dans la nature, à l’exception du « ligne d’Attac  » mensuel qui lui amène la bonne parole venant « d’en haut  ». Ainsi, à la date anniversaire de son adhésion, il pourra légitimement se demander pourquoi re-adhérer  ? A quoi sert-il dans l’assos  ? Il aura sans doute mieux à faire  : s’il adhère à un club de boules, il le fera pour jouer aux boules, tandis qu’à Attac …
    Bien sur, c’est de sa faute  : Il n’a qu’à venir aux réunions du comité local, il arrive même qu’on lui en indique les coordonnées et il pourrait même, s’il ne souhaite pas venir au local, s’inscrire dans une commission nationale ouverte à tous les adhérents. Il peut même se présenter comme candidat au CA national.
    L’ennui, c’est que ce n’est pas comme cela que ça marche  : Pour que la démocratie fonctionne dans une communauté il faut souvent que ses militants, fussent-ils simples animateurs, utilisent tous les moyens possibles pour aller chercher l’adhérent en lui proposant un minimum de participation. Rien de cela n’est spontané  : chaque démocratie est une construction politique propre à la communauté concernée  : Il ne faut pas espérer que tous ses membres y participent, mais ils le feront d’autant plus qu’ils auront l’impression de compter pour l’association.
    … d’ou le souhait que les positions d’Attac ne s’élaborent pas uniquement au CA avec les fondateurs et le CS mais aussi avec consultation périodique des adhérents sur les problèmes sensibles, et de comités locaux dont les initiatives mériteraient parfois d’être relayées plus largement.
    Dans les perspectives d’orientation d’Attac, on pourrait par exemple proposer un aménagement des structures et des listes d’échange en vue d’améliorer du fonctionnement horizontal des CL, en créant une liste d’échanges et de dialogue permanent entre CLs en dehors des CNCL, permettant d’arriver en CNCL avec des projets déjà en partie élaborés, à proposer ensuite au CA et une recherche de participation des adhérents comme déjà proposés au point 3.
    On pourrait aussi organiser des sessions de formation pour les CL débutants ou dépeuplés pour les aider à reconquérir une base d’adhérents, en développant des activités participatives.
    7) Au fond, la question posée par ce débat sur le projet d’orientation est la suivante  :

    Attac France doit-elle se développer indépendamment de ses adhérents et des comités locaux, ou avec eux  ?

    • J’ai beaucoup apprécié ce que dit Claude.
      Oui, il nous faut impliquer tous les adhérents dans l’orientation d’ATTAC-France.

      Je sais que ce serait un gros travail d’élaboration et de traitement des contributions,
      mais pour survivre, nous devons y réfléchir !

      Nicole Roger
      (à titre personnel)
      de attac N.91

    • Merci à Claude pour cette contribution. Les questions posées me paraissent fondamentales. Elles méritent réflexions et débats.

      Tout d’abord je voudrais rectifier une erreur de sa part : le texte d’orientations ne concerne pas uniquement l’année qui vient, mais les trois années qui viennent, ce qui rend encore plus important de réfléchir aux questions qu’il pose. Je n’ai pas d’avis bien tranché sur la structure du document et par conséquent pas d’avis sur la proposition faite par d’autres de placer en premier axe de travail la démocratie comme le proposent certains intervenants, même si je suis intimement convaincu qu’ATTAC a un énorme travail à faire sur ce terrain, travail qui a d’ailleurs commencé bien avant l’Université Citoyenne, mais qui ne semble pas perçu par tous les adhérents.

      Si je l’ai bien compris Claude semble opposer une vision mondiale à une vision européenne. Il a raison à mon sens d’attirer notre attention sur le mode développement des BRIC. Je crois qu’il nous faut vaincre notre complexe d’anciens colonisateurs et dire plus clairement et plus nettement que, si la volonté de développement de ces pays est légitime, le mode copié sur l’occident n’est pas le bon. 20% de la population mondiale ont accaparé 80% des ressources pour leur développement mais aujourd’hui 40 autres % veulent suivre le même chemin de la même façon. Claude a raison de souligner le danger de guerre pour le partage des richesses et je trouve sur ce point le pré-texte un peu trop "bisounours", comme si les guerres d’Irak, d’Afghanistan et de Libye n’avaient pas existé .

      Cela dit je crois néanmoins que l’Europe est un élément important de la stratégie néolibérale et que c’est le terrain sur lequel nous avons le plus de moyens d’action. C’est, je crois, la meilleure contribution que nous puissions faire à la lutte mondiale contre le néolibéralisme. Claude a également raison de souligner les risques de dictature ce qui va au delà du danger, que dénonce le texte de la montée de l’extrême droite. Encore à mon avis du bisounours ! On ne peut laisser penser qu’il n’y a pas d’autre alternative que la nôtre. Nos adversaires ont aussi la leur.

      Concernant la transition écologique nous ne pouvons avoir qu’une vision mondiale. On ne peut pas néanmoins se contenter de parler relocalisation des activités. Les mini expériences SEL, AMAP etc .. ont une vertu éducative certaine, mais une efficacité transformatrice très incertaine. ATTAC doit aussi se placer au niveau de la politique d’aménagement du territoire. On ne peut pas continuer cette urbanisation galopante, ces concentrations monstrueuses gaspilleuses d’énergie et de temps, génératrices de mal-vivre. La bataille contre les Grands Travaux Inutiles et Imposée, non mentionnée dans le document devrait trouver toute sa place dans ce paragraphe.

      Je donnerai mon avis sur la démocratie ultérieurement.

      Enfin, concernant le renforcement d’ATTAC il est effectivement nécessaire de faire un effort en direction des jeunes, mais pas uniquement. Notre dernière réunion de CL a réuni 4 enseignats à la retraite, un enseignant à un an de la retraite, un retraité du privé et deux salariés en activité non enseignants. Au cours de l’Université Citoyenne, dans des ateliers sur la démocratie participative, des adhérents venant de deux CLs géographiquement à deux bouts opposés de la France m’ont dit à peu près la même chose : nous avions envie d’agir, après examen ATTAC nous a semblé l’organisation qui répondait le mieux à nos attentes, nous avons été très bien accueillis par le CL mais nous n’arrivons pas à nous intégrer dans les discussions, on a l’impression d’avoir à faire à des experts, que nous n’avons rien à apporter ou bien (pire) "c’est une bande d’intellos". A mon avis, si j’en juge par les prestations d’ATTAC Allemagne à cette Université, nous avons des leçons à prendre.

      Jean-Claude Bauduret
      Adhérent n° K 00076285

  • Bonjour,

    J’ai vu passer des messages sur ce texte d’orientation. Je me joins à ceux qui pensent que l’axe 3 ( la démocratie) , est à placer en 1èr axe : c’ est à la fois logique et convient aux circonstances actuelles. Les dérives d’une démocratie représentative deviennent un écran opaque qui dépouillent le peuple de l’expression auquel il a droit, et qui sont le fondement de notre vie citoyenne. Qu’il s’agisse de la confiscation des media qui se font le véhicule d’une pensée unique,de la question du cumul des mandats politiques et le manque de renouvellement des élus de la nation, de la présidentailsation dans les structures décidantes comme dans les associations, ou de la quasi impossibilité que soient prises en compte par le pouvoir les demandes issues du peuple, sont de plus en plus évidentes.Attac elle-même a vu s’enfler l’écho de ce questionnement lors de l’université d’été de Toulouse. Y-a-t-il une priorité plus prioritaire que se s’interroger sur le fonctionnement démocratique et les moyens de l’impacrt de nos actions ?

  • Quelques remarques rapides :

     pas d’accord avec l’analyse de la crise et des mauvaises décisions qui sont prises (et non, ils prennent les bonnes décisions pour eux, et de plus ils ne sont pas mandatés pour faire le bien des peuples)

     pas de dénonciation du vol de richesse auquel on assiste

     sur les axes de travail : trop verbeux, c’est comment l’Europe que l’on veut, quelles grandes propositions ?

     Il faudrait diminuer considérablement le temps et l’énergie pris à expliquer l’évolution du monde et surtout les décisions économiques, etc (ce qui fait que nous sommes presque continuellement sur leur terrain) au profit du défrichage de notre terrain et de présentation et d’élaboration de nos projets.

    Bonne lecture à tous

  • Je n’ai pas lu ce qui précède.
    Trop long, trop fastidieux ! ...et pourtant je suis à "la retraite" parait-il. Mais voilà, je suis aussi membre d’EELV, de SDN, de ACCV, j’en passe et des meilleurs, et des pires.
    Je me sens en plein accord avec ATTC, ou presque. Mais je n’ai pas le temps de tout lire, et je parie que je ne suis pas le seul.
    Alors : vous demandez, nous demandons plus de démocratie ? Il n’y a pas assez de réponses sur ce blog ? On est noyés sous l’info, les amis.
    Je nous conseille de faire court, de résumer, de consulter nos adhérents par questions simples, et de réduire ce verbiage et ces élucubrations littéraires et intello, qui sont trop souvent les nôtres, au maximum.
    Aux questions simples on répondra simplement.
    . . . . entende qui pourra ! . . .
    jean-pierre vaissaire, carnoules, var

  • Bonjour,

    Il faudrait que vous formalisiez vos propositions à travers des propositions concrètes d’amendements.

    Concernant la démocratie en interne évoqué par Claude, rien n’est parfait mais il y a pour la prochaine AG des progrès car les adhérents sont invités à co écrire le texte d’orientation. Chaque adhérent a la possibilité de déposer des propositions, et certaines seront intégrés directement dans la proposition finale du texte d’orientation soumis au vote, et d’autre resteront des amendements sur lesquels les adhérents se prononceront.
    Les assises, qui auront lieu les 8 et 9 décembre à Macon, seront un moment privilégiés pour que chacun comprenne les enjeux du rapport d’orientation et des amendements restants.

    Enfin sur l’ordre des axes, il faudra certainement préciser que leur présentation n’est pas lié à l’ordre prioritaire. Le texte part des préocupation les plus proches et d’actualité pour aller vers ce qui parait plus lointain, mais qui pour Attac seront au coeur de son action dans les trois à venir, et certainement bien au delà.

    Jean-Michel Dupont, membre du CA.

  • "Au bout de la guerre économique la guerre tout court ?" Ainsi se termine "Un monde en chamboulement". Cette assertion mérite d’être développée. Elle pourrait être interpêtée comme la menace d’une déflagration mondiale qui ferait suite à une crise mondiale pour le partage des richesses. Cette hypothèse n’est pas à écarter mais elle sous-entend que, jusqu’à présent tout va bien sur l’état pacifique du monde, ce qui est manifestement faux. En réalité guerre économique et affrontement militaires sont déjà.étroitement imbriqués comme l’illustrent les guerres d’Irak, d’Afghanistan et de Libye, en attendant celle contre l’Iran. Dans une étude de 28 pages intitulée "Dette publique et dépenses d’armement : il faut un audit !"(envoi sur demande). j’estime, sur de bases difficilement contestables qu’une politique non impérialiste de la France permettrait d’économiser de 11 à 14 milliards par an sur les dépenses militaires Celle-ci a fait l’objet d’un atelier à l’Université Citoyenne, sans grand succès public. ATTAC a sur ce plan plus de dix années de retard dans sa réflexion. Je propose donc d’étoffer cette phrase en la remplaçant par l’amendement suivant :

    "Guerre économique et guerre tout court

    Pillage et gaspillage des ressources mondiales ne pourront se poursuivre qu’à deux conditions :
    que l’Etat pilleur possède une supériorité militaire pour les imposer.
    que la population de celui-ci accepte la guerre qu’il déclenche.
    Toutes les armées du camp occidental ont été reconfigurées depuis plus de 10 ans pour intervenir massivement en n’importe quel point du globe en moins de 24 heurs. La course aux armements se pousuit, y compris nucléaire, au mépris des engagements pris.

    ATTAC se doit d’apporter sa contribution au renforcement du mouvement pacifiste"

    Jean-Claude Bauduret adhérent K 00076285

  • Lors de sa réunion mensuelle le mardi 11 septembre 2012, le Comité local attac 78 sud a débattu du pré-texte d’orientation. Voici notre position :

    Le Comité local Attac 78 sud souhaite exprimer sa déception face à ce pré-texte d’orientation.

    D’abord sur la forme. Ce texte est mal construit, comporte de nombreuses redites et ressemble à une accumulation de copier-coller qui rend la lecture pénible.

    Sur le fond, les objectifs proposés sont des objectifs de long terme mais sans jamais esquisser les moyens de les atteindre en dehors de la convergence des luttes. Nous voulons refonder l’Europe, relocaliser, mettre la démocratie partout et assurer la transition écologique et sociale mais aucun chemin n’est tracé pour y arriver. Entre ces objectifs de long terme et les actions d’urgence de court terme (refuser le pacte budgétaire, multiplier les luttes locales...), aucun moyen terme n’est évoqué à part réfléchir et converger. C’est pourtant ces questions de moyen terme qui font la vie des comités locaux qui veulent participer à la création d’un monde nouveau ici et maintenant.

    Ce pré-texte veut fermer la porte à toute discussion réelle sur la dislocation de l’Union européenne et de l’euro, sur la démondialisation et le protectionnisme...etc, sujets relégués en fin de texte dans un amoncellement de débats à poursuivre pour devancer les critiques en laissant entendre qu’Attac France ne renonce pas à ces discussions. Nous précisons bien qu’Attac 78sud n’a pas de position sur ces sujets et ne réclame pas qu’Attac France tranche ces débats mais réclame que la discussion ait lieu et soit au cœur de la réflexion sinon nos objectifs de long terme resteront des incantations et des vœux pieux. Ce pre-texte ne nous paraît d’aucune force pour susciter la mobilisation des adhérents d’Attac France.

    Au final, quelle frustration de voir que plus de dix ans après sa naissance, Attac France semble n’être qu’à ses balbutiements avec ce texte qui aurait pu être écrit il y a dix ans. Aucun chemin n’a été parcouru. Pourtant, tous ces sujets traversent la vie des Comités locaux et participent à sa vitalité. L’urgence est-il toujours d’éviter de parler des sujets qui fâchent pour préserver la diversité d’Attac France ?

  • la discussion du comité local de Villeneuve d’Ascq (59) a mis en avant le fait que, dans l’axe "transition écologique et sociale", le social était presque absent.

    Nous proposons ce paragraphe à introduire dans le deuxième axe de travail

    Lutter contre les injustices sociales, réduire les inégalités

    Les politiques d’austérité ne font que renforcer les inégalités sociales. Elles entraînent des coupes dans le budget public et dans les protections sociales. Elles frappent de ce fait plus fortement les salariés, les retraités, les chômeurs et parmi eux, encore plus durement les femmes, tout en épargnant les vrais responsables de la crise que sont les grandes banques et la finance. L’injustice sociale se manifeste dans tous les domaines de la vie quotidienne (emploi, santé, éducation, nourriture, logement, … ) ; elle conduit à une augmentation insupportable de la pauvreté. Une transition écologique et sociale ne peut se faire qu’en réduisant fortement les inégalités actuelles.
    Le rôle spécifique d’Attac est de se battre contre ces politiques d’austérité qui font payer la crise au peuple, qui sont injustes et qui sur un plan économique sont inefficaces et nocives ; d’impulser au contraire des politiques économiques qui permettent la satisfaction des besoins sociaux, qui créent des emplois et réduisent les inégalités.

  • Voici les propositions d’amendements élaborés par la commission Migrations et soutenus par la commission Société-culture au pré-texte d’orientation (en espérant que je les envoie à la bonne adresse, puisqu’aucune adresse mèl n’a été communiquée pour les envoyer).

    La commission Migrations estime par ailleurs que le pré-texte d’orientation est économissiste et européocentré à l’accès, et que plus que l’amender il faudrait le remanier profondément - tâche à laquelle nous ne nous voyons pas nous atteler seuls.

    Amendement 1 :

    premier axe de travail, deuxième sous-titre ( faire converger, etc ),
    dans le premier grand §, après la phrase " Les dérives liberticides, etc
    " ajouter :

    " Le respect des droits des migrants, le respect des droits individuels et collectifs et l’égal accès aux droits pour tous constituent l’orientation alternative que le mouvement altermondialiste oppose à l’organisation capitaliste du monde et à la régulation néolibérale par le marché mondial des capitaux. L’égalité des droits entre les migrants, étrangers ou non, et les autres, dans chaque société, est une nécessité pour tous. "

    Amendement 2 :

    à la fin du premier axe de travail ( .... notamment les réseaux
    d’Afrique.) mettre :

    " Le Forum mettra notamment en avant comment les migrants contribuent au développement de la solidarité internationale. Lors que les transferts financiers des migrants représentent au niveau mondial quatre fois l’aide publique au développement, la migration constitue un moyen de redistribution de la richesse mondiale utilisé par les peuples du Sud. Les luttes pour la liberté de circulation, l’accès aux droits et à la citoyenneté, et le droit d’installation, participent à la construction d’un mouvement social solidaire au Nord et au Sud. "

    Amendement 3 :

    troisième axe de travail, deuxième sous-titre ( faire d’Attac, etc ),
    à la fin du premier grand §, ajouter dans la phrase " dans lequel les
    citoyens construisent ensemble.... " :

    " dans lequel les citoyens de toutes origines construisent ensemble des savoirs collectifs. Il est ainsi important qu’ATTAC représente toutes les composantes de la société française, en comptant parmi ses militants, des adhérents et des dirigeants qui reflètent une réelle diversité de milieu, d’origine et d’âge, ceci afin de promouvoir une société égalitaire et interculturelle dont Attac, en tant que mouvement de citoyenneté et d’éducation populaire devrait être l’image."

    • Les amendements sont à envoyer à attacfr@attac.org ou eric@attac.org Je reçois les deux adresses. Et j’ai bien reçu tes propositions que je considère comme les tiennes, car
      comme indiqué dans le Lignes d’Attac et sur ce lien

      Les amendements doivent être proposés par un ou des adhérents (une commission en tant que telle n’est pas adhérente d’Attac)

      Pour permettre des échanges constructifs, un blog est ouvert à l’adresse suivante http://blogs.attac.org/ag2012/. Des réunions peuvent être organisées par les comités locaux ou au niveau régional (avec si besoin la présence de membres du CA sortant). Des amendements au texte d’orientation pourront être proposés par un ou des adhérents.

      Amicalement,
      Eric Le Gall

  • Nous nageons en pleine confusion. ATTAC n’est pas une fédération. C’est une association d’individus. L’AG n’est pas une CNCL. Il faudrait abandonner nos vieux réflexes et ne pas parler "au nom de...", qu’il s’agisse d’un CL ou de Commissions comme dans les trois messages précédents (ATTAC 78 Sud, Villeneuve d’Ascq ou de commissions. Ne nous orientons pas vers une structure fédérale, avec tout ce qu’elle a de pouvoir unificateur de la pensée, avec rejet de ceux qui pensent autrement et sclérose en fin de course. Cela n’est pas le "poids" de l’organisation qui présente un amendement qui compte, mais la valeur de celui-ci dont tous les adhérents sont juges, qu’il soit présenté par un "gros" CL ou un seul individu. C’est la diversité qui fait la richesse d’ATTAC, préservons-la. N’avons-nous rien retenu de l’expérience des indignés ?

    A mon avis les amendements proposés par un CL ou une commission ne sont pas recevable. L’AG est l’AG des adhérents pris individuellement. Les propositions d’amendement peuvent être faites par un ou des adhérents désignés nominativement, mais pas par telle ou tel le organisation. Qui peut prétendre traduire exactement la pensée de tous les individus d’un groupe donné ? Il ne s’agit pas là d’un "pinaillage" de détail mais d’une question fondamentale si on ne veut pas se résoudre à voir les effectifs d’ATTAC continuer de fondre.

    Jean-Claude Bauduret

    • Ca n’est pas faux, Jean Claude, mais s’il convient que l’AG reflète l’expression authentique des adhérents, il est tout de même souhaitable qu’ils en discutent ensemble, par exemple dans les comités locaux.
      Par contre, les propositions ne devraient pas être signées d’un comité local (ce qui engage tous les adhérents qui en dépendent) , mais plutôt porter la signature de tous les adhérents qui les supportent.

      C’est un point à introduire dans un débat sur la démocratie interne du mouvement , si systématiquement ignorée dans la proposition qui nous est soumise.

      Claude Layalle

    • Quelques précisions issues du Lignes d’Attac et reproduites ici :

      Pour permettre des échanges constructifs, un blog est ouvert à l’adresse suivante http://blogs.attac.org/ag2012/. Des réunions peuvent être organisées par les comités locaux ou au niveau régional (avec si besoin la présence de membres du CA sortant). Des amendements au texte d’orientation pourront être proposés par un ou des adhérents.

  • Comme Claude, le passage sur la démocratie du pré-texte m’a déçu. Il ne comporte que des généralités avec lesquelles on ne peut être que d’accord mais aucune piste concrète pour aller vers les objectifs décrits. On est même en recul sur ce plan puisque la Convention des Citoyens, actée par l’AG de 2009 nest plus mentionnée. Il semblerait que rien n’ait existé sur la démocratie dans ATTAC avant que sa direction découvre, tardivement son importance. Or beaucoup d’idées ont été échangées, des textes importants ont été rédigés par des membres d’ATTAC, par l’intermédiaire de la liste de discussion "démocratie". Mais l’existence de cette liste n’est pas à l’initiative de la direction d’ATTAC (qui l’a cependant acceptée), les textes élaborés collectivement par les membres de cette liste sont restés, pour l’essentiel, confinés à cette liste, sans que le débat puisse être élargi et ouvert à tous les membres de l’association. Un seul exemple : l’idée de faire d’ATTAC un laboratoire de la démocratie est contenu dans la 8e thèse des "Douze thèses pour la réflexion d’ATTAC"mais aucune référence n’y est faite dans le présent document, comme si les 12 thèses n’avaient jamais existé.

    A mon avis trois conditions doivent être remplies pour que ce texte sur la démocratie ne reste pas lettre morte.

    La première c’est que les adhérents eux-même mesurent l’importance des changements intervenus dans la préparation de cette Assemblée Générale et en particulier l’importance de la Commission de préparation de l’AG, composée au 2/3 d’adhérents tirés au sort et volontaires. C’est à elle qu’est confié l’essentiel de la rédaction du texte qui doit déterminer les actions d’ATTAC pour les trois années à venir. Or le taux de réponses positives parmi les tirés au sort, cité à l’Université Citoyenne etait extrêmement faible. Il ne peut pas y avoir de démocratie dans ATTAC sans un engagement minimum de ses membres.

    La deuxième condition pour que ce texte ne reste pas un catalogue de voeux pieux est une transformation en profondeur des statuts d’ATTAC. Cette AG devrait décider d’une commission "statuts", ouverte à tous ceux qui le souhaitent . Sans changement profond des statuts le comportement du CA et du Bureau ne changeront pas non plus, il sera toujours fait aussi peu de cas de ce que pensent les adhérents. Je ne fais là aucun procès. Il se passe la même chose dans la plupart des associations et autres organisations, ATTAC est encore "la moins pire" de celles que j’ai connues ! Ceci sera d’autant plus efficace si la Commission de préparation de l’AG se poursuit en Commission de suivi, chargée de rappeler en permanence à la direction d’ATTAC le mandat que lui a donné l’AG et qui doit être respecté dans tous ses aspects.

    Enfin la 3e condition est d’ouvrir des pistes de réflexion. Sur ce plan un thème me parait majeur : réfléchir à une nouvelle matrice démocratique. Le texte ci-dessous est une contribution à cette réflexion, il n’est évidemment pas question de l’intégrer dans le texte d’orientation mais il pourrait être présenté aux assises de Macon pour servir de support à une discussion ultérieure.

    Réflexions pour une nouvelle matrice démocratique

    Notre organisation démocratique, qu’il s’agisse d’associations, de syndicats, de partis politiques est basée sur la même matrice : une structure pyramidale. A la base de la pyramide se trouvent l’ensemble des adhérents. Ceux-ci se réunissent périodiquement en Assemblée Générale ou en Congrès. Ils adoptent des orientations et désignent un Conseil chargé de veiller à leur mise en œuvre et de se substituer à eux si nécessaire. Le Conseil désigne un Bureau, chargé traduire ces orientations en actions et initiatives diverses et se donne un Président chargé de représenter tous les adhérents.
    Sous des variantes diverses cette matrice se retrouve partout, y compris au niveau de l’Etat et des citoyens. L’élection est le mode de désignation unique de chaque étage de cette pyramide. Plus le nombre d’adhérents ( ou de citoyens) est grand, plus cette structure se complexifie, il y a des pyramides de pyramides (structure fédérale) ou un ensemble de pyramides coordonnées (structure confédérale).
    Cette structure pyramidale est délégataire : chaque étage délègue ses pouvoirs, en totalité ou en partis à l’échelon supérieur qui reste, en théorie, sous son contrôle. Dans nos démocraties occidentales cette délégation de pouvoirs se réalise exclusivement par le moyen des élections. Les élus sont pratiquement inamovibles jusqu’à la fin de leur mandat, quoiqu’ils fassent.
    On sait depuis Aristote que l’élection est un procédé aristocratique, au sens étymologique du terme (aristos = le meilleur en grec). De tout temps et dans n’importe quel régime, démocratique ou pas, l’élection a toujours été le moyen pacifique de choisir ses chefs. On élit toujours une élite.
    L’effet du temps et du nombre.
    Le temps passant l’élite au pouvoir, acquière une expérience de l’exercice de ce dernier qui la rend de plus en plus apte à gouverner tandis que la base lui fait de plus en plus confiance, jusqu’à la confiance totale, c’est-à-dire au renoncement, et ceci d’autant plus que, si les gouvernants ont du temps pour gouverner les gouvernés n’ont souvent pas ce temps pour examiner et juger de l’action des gouvernants. Les conditions sont alors créées pour que s’établisse une bureaucratie. Quand le désaccord surgit bien souvent il ne reste qu’une solution pour l’adhérent : la démission.
    Un deuxième facteur intervient dans le même sens : le nombre. Plus la taille de l’organisation est importante plus sa structure se complexifie, mais toujours avec, comme matériau de base, cette pyramide hiérarchique délégataire. Plus la taille est importante plus les votes se font en cascade, plus les élus responsables ne sont pas réellement connus des adhérents autrement que par une image, celle qu’ils veulent donner au travers de leur campagne électorale. La distance entre la base et le sommet devient telle que la base ne contrôle plus le sommet et la hiérarchie démocratique s’inverse.
    L’effet conjugué du temps et du nombre est sans doute l’explication de l’évolution des banques coopératives. Créées au départ sur le principe de la solidarité et du service rendu aux adhérents en se libérant de la dictature de la propriété privée remplacée par la propriété collective démocratique (un homme= une voix), elles sont aujourd’hui des banques multinationales comme les autres. Elles sont autant que les banques privées responsables de la crise financière. Au-delà de la nature de la propriété, de l’avoir, le savoir est aussi un moyen de domination lorsqu’il n’est pas partagé.

    Les 5 moyens d’accession à des responsabilités.
    Si l’élection est considérée dans nos démocraties occidentales, comme l’unique moyen d’accéder au pouvoir qui permet de décider au nom des électeurs il existe 4 autres moyens d’exercer des responsabilités, c’est-à-dire de détenir une parcelle de pouvoir.
    • Le bénévolat, lorsque le pouvoir fait appel au volontariat. Encore faut-il s’assurer que cette participation bénévole ne masque pas de conflit d’intérêt. La démocratie dite « particpative » (en fait seulement consultative) fait souvent appel au bénévolat. Mais l’initiative de créer ce groupe de réflexion appartient au pouvoir, tout comme la décision finale.
    • La nomination. Là encore c’est le pouvoir qui nomme (un conseiller, une commission, des adjoints au maire, un Conseil Constitutionnel etc..). Ces nominations se font évidemment dans les sens d’un renforcement du pouvoir nominateur. C’est le procédé le plus antidémocratique qui soit.
    • La cooptation. Un groupe, souvent possédant une expertise particulière, juge si un individu postulant est digne d’être reçu en son sein. C’est un procédé corporatiste mais parfois inévitable.
    • Le tirage au sort. Pratiquement abandonné dans les démocraties occidentales il fut historiquement à l’origine même de la démocratie à Athènes et dans d’autres cités grecques. Si l’élection est le moyen de choisir le meilleur, le plus apte à exercer les responsabilités auxquelles postulent les candidats, le tirage au sort est le moyen le plus démocratique en ce sens que l’élu du sort a toutes les chances de ressembler au peuple, au « démos », qu’il est totalement indépendant dans ses décisions puisqu’il ne doit son pouvoir à personne, ni de celui qui l’aurait nommé, ni d’un parti auquel il devrait son investiture, ni des puissances d’argent qui auraient financé sa campagne, ni même de ceux qui l’auraient élu. Chaque citoyen, chaque membre est placé dans une parfaite égalité de chances d’exercer un pouvoir. Ceci ne signifie pas pour autant que le tiré au sort n’ait de comptes à rendre à personne : dans la démocratie athénienne les magistrats tirés au sort (parmi les volontaires) pouvaient être mis en accusation et sanctionnés.
    La crise de la représentation.
    Cette exclusivité de l’élection à tous les niveaux décisionnels est responsable de la crise de la représentation. Elle confond deux choses : la nécessité de choisir les meilleurs pour gouverner et la nécessité de leur contrôle par des personnes qui ressemblent à tout un chacun. La représentativité légale n’est pas une vraie représentativité. Comme on l’a vu à plusieurs reprises, notamment dans l’histoire de la construction de l’Union Européenne, en France et dans d’autres pays ces représentants légaux ne sont pas représentatifs du peuple. Ils ne votent pas comme lui et votent même parfois à l’inverse de sa volonté quand elle est clairement exprimée.
    La séparation des pouvoirs conçue par Montesquieu n’est pas suffisante pour garantir la démocratie, même si ces différents pouvoirs sont exercés par des hommes et des femmes différents Tous ou une immense majorité de ceux-ci appartiennent à une même classe sociale, ce sont en fait des semblables qui sont au gouvernement, au Parlement, à la direction des entreprises, à la tête des grands moyens d’information etc…
    Il ne faut pas chercher ailleurs que dans cette exclusivité de l’élection la raison pour laquelle les grands principes révolutionnaires proclamés à l’origine n’ont jamais été appliqués : le droit de démettre un gouvernement (Déclaration de droits de Virginie, 1776, Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, 1793), le droit des citoyens de participer personnellement à la formation de la loi (Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen 1789) etc…

    Le seul moyen de sortir de cette impasse consiste à conjuguer les moyens d’accéder à des responsabilités en fonction de l’objectif recherché.
    En ce qui concerne le pouvoir exécutif, de l’organe qui agit « au nom de…), il serait dommage de se passer de compétences reconnues. Celui-ci, à mon avis, doit relever d’élections, directement (associations, partis, syndicats etc..) ou indirectement (gouvernement).
    En ce qui concerne le pouvoir de contrôle de l’exécutif (CA d’une association par exemple) celui-ci doit être autant que possible représentatif, ressembler autant que possible à la masse des adhérents dans leurs diversité. Le tirage au sort est le seul mode de désignation susceptible d’approcher cette représentativité. Elle s’en approche d’autant plus que l’organe en question a un effectif important. S’il s’avère néanmoins que l’exercice de cette responsabilité nécessite un certain niveau d’engagement, pourquoi ne pas combiner les deux : procéder d’abord à une élection plurinominale, sorte d’ »examen de passage » où tous ceux qui sont jugés aptes sont retenus et non de concours où seul(s) le ou les « meilleurs » le sont en fonction du nombre de sièges à pourvoir. On élimine ainsi les candidatures inopportunes, puis on tire au sort parmi les candidats restants ceux qui occuperont les sièges.
    Dans une association à implantation nationale cet « examen de passage « pourrait se faire par zones géographiquement limitée, suffisamment limitée pour que les adhérents se connaissent bien entre eux et soient en mesure d’estimer une candidature autrement que par une simple déclaration d’intentions ou par l’image, plus ou moins fausse que donne le candidat à travers sa campagne électorale.
    En ce qui concerne l’approfondissement de la réflexion sur des thèmes données, les Commissions ne doivent pas être nommées ni élues, c’est-à-dire, dans les deux cas « orientées ». Elles doivent être ouvertes à tous ceux qui veulent collaborer à la réflexion collective. Si cela pose un problème d’effectif trop nombreux pour un bon fonctionnement pourquoi ne pas dédoubler la commission ou réduire son effectif par tirage au sort ? Mais l’initiative de créer une commission ne doit pas relever que du pouvoir en place. Les adhérents, les citoyens doivent aussi avoir ce pouvoir et créer de commissions éphémères ou permanentes ayant les mêmes droits que les commissions à l’initiative de la direction. C’est notamment l’idée des Convention ou Conférences de Citoyens.
    En ce qui concerne le pouvoir législatif, il faut à la fois des compétences pour rédiger une loi et la représentativité pour en juger. D’où l’idée d’une Assemblée Nationale élue et d’un Sénat tiré au sort, contenue dans le projet de « Chambre des Citoyens » . La même démarche peut s’appliquer au niveau des collectivités territoriales. Pourquoi ne pas doubler chaque Conseil élu d’un Conseil homologue tiré au sort ?
    Comment garantir l’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir politique sans recourir au tirage au sort ? Les magistrats du parquet, aujourd’hui nommés, devraient être tirés au sort, notamment les premiers d’entre eux, les procureurs généraux.
    Enfin comment garantir le pluralisme de l’information dans les médias publics quand les journalistes savent que leur carrière dépend du pouvoir politique ? Dans ce domaine aussi, et dans des conditions à préciser, le tirage au sort est sans doute un mode de désignation qui doit être utilisé comme donnant le plus de garanties d’indépendance et de pluralisme.

    Jean-Claude Bauduret Adhérent n° K 00076285
    Le 25/09/2012

  • Bonjour,

    je propose deux amendements au pré-rapport d’orientation.

     Le premier amendement porte sur le remplacement du premier paragraphe du chapitre « l’ Europe à la dérive » (Partie 1 : le monde en chamboulement). Il commence par : « Dans la guerre économique de la mondialisation... », jusqu’à « sur le rejet populaire des dégâts de la mondialisation ».

    Je propose à la place de ce paragraphe le texte suivant :

    L’UE, dans les trois dernières décennies, a participé activement à la mise en œuvre d’une guerre économique à l’échelle planétaire. Par des privatisations, dérégulations, déréglementations, elle a appliqué des règles du consensus de Washington, dans la définition même des règles de vie communautaire, comme dans ses relations avec les pays tiers. Par une longue série de traités, directives, arrêts de la cour de justice ou politiques nationales encouragées par la commission européenne (Blair, Schröder par exemple), l’UE est devenue un espace économique compatible et conforme au mouvement global de la mondialisation. Loin de s’opposer à ce mouvement, ou essayer de le « réguler » comme certains européistes voudraient le faire croire, l’UE a participé activement à sa réalisation. La campagne référendaire de 2005 fut, sur ce point aussi, éclairante. La dette des Etats est une nouvelle occasion de continuer cette fuite en avant libérale. Les difficultés financières des Etats européens sont devenues une opportunité pour encore plus imposer la pensée unique des penseurs du nouveau capitalisme financier . Ceux qui ont créé cette situation, par leur politique fiscale ou le privatisation de la monnaie, sont ceux qui imposent les politiques d’austérité aujourd’hui. A chaque étape de cette construction européenne de plus en plus totalitaire et technocratique, le chantage fut utilisé pour forcer les peuples à accepter ce qu’ils ne voulaient pas.

    Dans la partie 2 (Premier axe de travail : refonder le projet européen), chapitre 2 (Faire converger les forces, en France, en Europe et dans le monde), je propose de rajouter à la fin du premier paragraphe, après « sur le productivisme et la loi du profit », l’amemdement suivant :

    Toute politique émancipatrice, solidaire et démocratique, répondant aux besoins sociaux et aux défis environnementaux, ne peut être menée qu’en rupture radicale avec les règles régissant l’UE. Cela suppose, tant au niveau national que local, que les pouvoirs politiques soient conduits à s’affranchir de toutes les contraintes juridiques qui imposent des politiques libérales, et que toutes les convergences possibles soient recherchées pour que ces contraintes soient aussi abolies au niveau européen. Une telle insurrection des Européens doit permettre de refonder une autre Europe.

    Ce texte est le deuxième paragraphe de la motion votée à la CNCL du 18 juin 2011, qui est le cœur de la motion : « délégitimer les traités de l’UE, s’en affranchir, refonder l’Europe ».

    Marc Brunet.
    14.309

    • Bravo pour cette clarification qui a entre autre le mérite de sortir du discours conventionnel de la "gôche" la seule la vrai et colle un peu plus à l’analyse qu’une association comme la nôtre doit pratiquer sans tomber dans l’incantation.

      Par ailleurs, c’est une très bonne idée de proposer que des propositions émises par la CNCL se retrouvent dans le document d’orientation

      Claude Layalle

  • Lignes d’ATTAC de juillet 2012.
    Pré-texte d’orientation.
    Sous titre : Contre les politiques d’austérité et le piège de la dette publique.
    Vers le milieu du 1° alinéa.
    Je lis :

    Il s’agit de financer un plan européen de transition écologique et de modifier profondément les modes de production et de consommation, de réduire l’empreinte écologique européenne tout en créant des millions d’emplois.

    Sous titre : L’urgence de la transition écologique.
    Vers la 20° ligne.
    Je lis :

    Il faut aussi que l’ensemble du mouvement syndical rejette clairement le productivisme et la croissance à tout prix, en s’engageant dans la perspective d’une prospérité économe et partagée, créatrice d’emplois et de richesses utiles, et respectueuse des limites de la planète.

    Sous titre : Relocaliser pour vivre et décider autrement.
    Dans les 10 dernières lignes
    Je lis :

    La relocalisation est un moyen de définir de nouveaux modes coopératifs de production et de consommation partout respectueux de la démocratie, des besoins sociaux et des limites de la planète.

    Ces trois citations, et bien d’autres encore, concernent la définition du mode, du niveau, de la nature de la civilisation qu’il nous faut réaliser. Définition qui reste extrêmement vague. Il nous faut courageusement définir ce qu’il y a de trop dans notre mode de vie occidental, et ce qu’il faut par contre apporter d’urgence aux milliards d’humains démunis de notre planète.

    Plutôt que d’employer la notion de « rejet du productivisme », comme celle de « tecno scientisme » qui se veulent péjoratives pour ceux auxquels on les applique, je préfèrerais « rechercher la satisfaction des besoins à caractère collectifs plutôt que de favoriser les consommations individuelles ».

    Mais au delà je voudrai souligner un aspect du problème qui me semble très important :

    Je classe les travailleurs en deux catégories : Ceux qui produisent des biens matériels : Nourriture, vêtements, logements, outillages, et ceux qui n’en produisent pas, bien qu’ils soient forts utiles à la collectivité : Educateurs, médecins, juges, gendarmes, artistes…
    Les seconds ne peuvent fonctionner que si les premiers leur fournissent nourriture, vêtements, logement, et outillage.

    Un médecin, un enseignant, consomme nourriture, vêtements, logement, scanner ou bâton de craie.
    Or ces biens ne sont créés que par l’agriculture et l’industrie. L’informatique n’y contribue que si elle participe directement à la production.

    Une politique sociale et environnementale, des créations d’emploi dans les activités sociales (éducatives) et environnementales, ne sont donc possibles et durables que sous condition d’un développement parallèle de l’emploi dans l’agriculture et l’industrie.
    Or, notre agriculture est en difficulté, et notre industrie est partie en Chine.

    La question se pose :
    « Avons nous aujourd’hui, en France, LES MOYENS d’une politique écologique, c’est à dire sociale et environnementale ? »

    Il paraît possible de mobiliser les profits financiers parfois scandaleux réalisés par les entreprises multinationales et certains particuliers. Ces profits sont en partie au moins, générés par les travailleurs du tiers monde. Leur utilisation équitable serait le développement de ces pays. Ils ne tarderont d’ailleurs pas à y être réclamés.

    Assurément, un pays peut avoir des insuffisances de production pour certains biens qu’il compensera par des importations. Ces importations seront à équilibrer par des exportations d’autres biens.

    Longtemps on a prétendu équilibrer en développant chez nous les technologies de pointe. Ce me semble un leurre : Les pays qui assurent la production industrielle de la planète, seront rapidement aussi compétents que nous dans ces technologies.

    Il nous faut donc produire par nous mêmes ce dont nous avons besoin. Il faut recréer nos industries et nos manufactures.

    Et là je rejoint le début de mon intervention : Définir ce que nous devrons produire, le mode de vie, le niveau de nos consommations, la nature de la civilisation dont nous avons besoin, telle que tous les hommes, à échéance, puisse en disposer : Faut-il avoir des autos ? Fusse électriques ? Une maison avec un lave vaisselle ? Un congélateur ? Un jardin ? etc…

    ATTAC a l’avantage que n’étant pas un parti politique, nous n’avons pas le besoin de plaire aux électeurs mais de leur dire la vérité en face.

    La relance nécessaire de cette production industrielle revue et corrigée n’est pas « rentable » pour les capitalistes. (Nous en avons un exemple avec la sidérurgie de Florange). Il nous faut donc envisager que la puissance publique, l’Etat, les Régions, les collectivités se substituent au capitalisme défaillant. Comment ?

    1° octobre 2012 Germain Giovannetti adhérent K0011120 13100 Aix en Provence

    • Y a-t-il vraiment deux catégories de travailleurs ?

      Par contre, dans le système économique et social qui s’est établi en France après la guerre et que l’untralibéralisme veut absolument démolir, dans et hors de l’entreprise il y a des métiers de production (de mon temps, on disait : "ceux qui font des copeaux") et des métiers de service, collectifs ou individualisés qui participent d’une autre manière à la création des "moyens de vie" dont nous bénéficions, qui ne sont pas que des biens matériels.

      La notion de "productifs" ou "improductifs" a été inventée par l’oligarchie qui nous gouverne, comme support d’une idéologie qui prétend que les services sont des "frais" qu’il faut réduire au minimum ou leur donner une valeur marchande.

      Ce débat mériterai de déboucher sur un travail sérieux d’analyse au niveau de l’association et à mon avis beaucoup d’adhérents d’Attac y trouveraient leur place

      Claude Layalle

  • Bonjour,

    comme l’écrit Philippe Wannesson de la commission Migrations, il reste à compléter le texte, concernant les questions non européennes et géo-politiques de manière générale.

    - La question des relations Nord-Sud nécessite un traitement spécifique, en rapport avec l’actualité : démarches d’autonomisation du monde latino-américain à l’égard du système néo-libéral sur la base de l’unification continentale, mobilisations démocratiques, révolutions et guerres dans le monde arabe, guerres de reflux menées en Afrique sub-saharienne qui destabilisent les pays et renforcent leur surendettement.

    - la contextualisation de la crise européenne : quelle est la responsabilité historique du "modèle" européen dans la crise engendrée par le système néo-libéral ? Quelles alternatives socio-culturelles promouvoir et institutionnaliser, dans la perspective d’un plan B ?

    -l’intérêt de l’analyse institutionnelle, pour établir la part des responsabilités nationales ainsi que les ressources des pays pour y remédier. L’oligarchie uniformise la gestion des Etats (voir les équipes incolores et sans saveur imposées en Grèce et en Italie, par exemple), l’analyse inter-institutionnelle, par exemple à l’échelle européenne, permet de créer des dynamiques interculturelles, facteurs de remobilisation.

    -dans cet ordre d’ idées, le débat sur la dette et les politiques d’austérité peut-il se limiter aux questions relatives aux systèmes fiscal et bancaire ? Elément symptomatique : une majorité de Français est favorable à la ratification du pacte budgétaire. Sans doute l’argument d’un meilleur contrôle des politiques publiques et budgétaires est-il important dans cette opinion.

    L’amendement ci-après, discuté dans le groupe Société-Cultures, précise cette problématique.
    Amicalement,
    Martine Boudet

    Premier axe : refonder le projet européen (amendement : ajouter un paragraphe spécifique, entre celui qui porte sur les politiques d’austérité/dette et la question des mobilisations sociales et militantes)

    Pour le contrôle de la gestion des affaires publiques,
    renforcement de l’analyse institutionnelle

    Il importe (pour ce faire) de renforcer expertises et préconisations progressistes dans le domaine institutionnel. L’objectif des marchés financiers est que leurs diktats soient répercutés par les gouvernements à l’échelle de l‘Union européenne et des Etats membres. Cette gestion oligarchique des affaires publiques est destructrice des droits sociaux et des services publics. Inverser cette tendance mortifère pour les peuples passe par la démocratisation des institutions héritées de l’histoire, une démocratisation porteuse de droits sociaux,environnementaux et culturels qui protègent les peuples et servent d’appui à leur émancipation.

    Dans des pays sinistrés tels la Grèce et l’Espagne, les mouvements sociaux et citoyens ont mis en évidence les facteurs institutionnels responsables de l’aggravation de l’endettement public, source d’une dépendance accrue : privilèges budgétaires ou fiscaux des institutions militaire, cléricale ou monarchique, de corporations....En France, les budgets illégitimes accordés à l’armée, les grands projets inutiles et le train de vie de l’Etat doivent être évalués et sanctionnés. A l’ère néo-libérale-autoritaire inaugurée par la présidence sarkozyenne, les équipes oligarchiques et les lobbies militaro-industriels ont occupé le terrain, au compte d’une politique belliciste criminelle et source de surendettement et de déstabilisation pour les pays du Sud ainsi que de privilèges indus en métropole. Cette politique-là, dont nous n’avons pas à payer les effets, doit être endiguée.

    A partir des expériences alternatives menées entre autres dans les quartiers délaissés de la République, l’alternance au pouvoir doit être l’occasion d’accroître le contrôle de la gestion des affaires publiques, dans le sens d’un fonctionnement plus autogéré des services publics par les fonctionnaires et usagers, d’un renforcement des institutions de l’Etat social et de la pleine reconnaissance des situations d’urgence sociale. La volonté du gouvernement de créer une Banque publique d’investissement (BPI) ou celle du collectif voulant créer un pôle public financier (PPF) est une opportunité à saisir pour envisager le passage de l’appropriation publique à l’appropriation sociale, dite aussi socialisation.

    D’une manière générale, cette expertise institutionnelle est une condition à la reconstruction des pays sur des bases assainies et à la reconquête de leur souveraineté. Dans le cadre du comité d’audit de la dette publique et de ses autres partenariats (altersummit européen, Forum Social mondial...), Attac oeuvrera à la réalisation de ces objectifs.

    https://blogs.attac.org/groupe-societe-cultures/contributions-vie-associative/article/pour-le-controle-de-la-gestion-des

  • Bonjour. Voici quelques amendements que nous pourrions discuter :

    $1er axe de travail $1.2 faire converger les forces.... $1.2.3 La meilleure façon.... Mettre en fin de paragraphe
    Une des raisons de la crise que nous vivons se trouve dans l’écart croissant entre les revenus du travail et du capital. De même que ATTAC France a multiplié dossiers et interventions sur les problèmes économiques et la façon d’en sortir, ATTAC France va développer des dossiers et interventions pour inciter les salariés à se syndiquer afin d’accroître la pression exercée sur le patronat en vue du maintien ou du développement des acquis salariaux. ATTAC France se approchera les syndicats sur la base de ces documents.

    Les gouvernements, la finance et les grands patrons s’organisant au niveau international, aussi, ATTAC France va accentuer son rapprochement avec les ATTAC d’Europe pour se retrouver sur des manifestations thématiques et une base unitaire des revendications. Les universités d’été regrouperont chaque fois l’ensemble des ATTAC d’Europe afin de réaliser une synchronisation thématique.
    ATTAC France va accentuer son rapprochement avec les ATTAC d’Europe pur créer des commissions communes dont le but sera de converger sur les thèmes tels que l’élaboration des règles démocratiques, d’une constitution, du droit du travail, étude sur la durée du travail, le SMIC, la nationalisation d’entreprise, des règles de mise en place de coopératives d’entreprises, comment interdire la spéculation, comment mettre en place une monnaie complémentaire au niveau national ou européen,...

    $2 oeuvrer pour la transition écologique....$2.2 relocaliser pour vivre.... Mettre en fin de paragraphe
    Attac France se mobilisera notamment pour promouvoir la décroissance, et notamment militer contre l’achat ou la location de terres d’Afrique ou d’Europe de l’est par les multinationales occidentales pour disposer de davantage de terre et augmenter la consommation des plus riches, sans tenir compte des limites de la planète. La décroissance pourra se conjuguer avec la mise en place d’une monnaie complémentaire pour aller vers une moindre consommation alliée à une consommation locale et de meilleure qualité.
    Car, l’achat de terres est une spoliation de la population locale nécessitée par le besoin d’une plus grande quantité de nourriture des plus riches dont les surfaces cultivées ne suffisent plus. Cette situation, si elle devait continuer, pourrait nous conduire à la guerre en vue de l’accaparement de terres cultivables.
    L’exemple choisi ci-dessus porte sur la nourriture, mais il s’applique à tous les domaines : nourriture, on l’a vu, terres rares, technologie, énergie ne sont que d’autres exemples à compléter dont nous devons nous affranchir autant que possible.

    Gilles Deloustal
    ATTAC Isère

  • Merci de penser à envoyer également vos propositions à attacfr@attac.org avant vendredi soir minuit.

  • Accord général avec ce texte... mais il lui manque une vision plus large, dépassant l’Europe, et la mention "Au bout de la guerre économique, la guerre tout court ?" me parait bien légère pour qualifier l’exacerbation actuelle des conflits. Par ailleurs, notre alternative - refonte des organisations internationales (cf. "une autre ONU pour un autre monde") - n’est pas évoquée, pas plus que la nécessité d’aller vers un désarmement pour construire le monde nouveau que nous souhaitons.

    je propose les amendements suivants :

    [l’urgence de la transition énergétique, dernier §] le texte d’origine est entre parenthèses
    (Ce besoin de protection a aussi été instrumentalisé par l’extrême droite dans des termes mensongers et nationalistes). ajouter "Le contexte de crise est utilisé par les gouvernements et les alliances militaires pour attiser les rivalités entre états ou entre groupes à l’intérieur des états"
    En effet si le recours à l’extrême droite peut être constaté en Europe, ailleurs, c’est d’autres rivalités qui sont développées... avec des risques de confrontation armée ou des affrontements réels.

    (la relocalisation est un moyen de définir de nouveaux modes coopératifs de production et de consommation partout respectueux de la démocratie, des besoins sociaux et des limites de la planète) ajouter : "ils doivent ouvrir sur de nouvelles relations de coopération entre peuples et pays, sur la base de la refonte des organisations internationales, de la dissolution des alliances militaires et de l’avancée vers un processus de désarmement".

  • Bonjour, voici mes amendements. Cordialement, Didier Brisebourg

    >>>>>>>>>>>>>>

    Amendements au texte préliminaire d’orientation présentés par Didier Brisebourg, adhérent 47870

    Rédigés avec la participation d’Attac Centre Essonne.
    1 Sur le troisième axe de travail relatif à la démocratie.

    Amendement numéro 1

    Juste en dessous du titre de chapitre, ajouter le texte suivant.

    « La conquête de la démocratie est incontournable. L’instauration de la souveraineté populaire, consubstantielle à la démocratie, fera du peuple, de ses représentants et de ses travailleurs les détenteurs des outils de politique économique ( monnaie et nouvelle initiative de création monétaire, crédit et système bancaire, travail et définition de la valeur économique, protection sociale, services publics et biens communs … ).

    La souveraineté du peuple a été trahie par ceux-là mêmes qui devaient la défendre afin de lui substituer la souveraineté des détenteurs de capitaux. La « mise en marché de l’Etat » pour financer ses emprunts est un exemple de ce transfert de souveraineté que nous devons dénoncer sans relâche. La construction européenne est plus que jamais l’instrument de cette expropriation. De nouvelles institutions sont nécessaires, à la réflexion desquelles il est important qu’Attac contribue activement. »

    Amendement numéro 2

    Dans le chapitre « Faire d’Attac un laboratoire démocratique », après « Nous y contribuerons en expérimentant des modes innovants de participation des adhérents dans le fonctionnement interne de notre association »,

    ajouter

    « ,en tenant compte des résolutions adoptées en CNCL ».

    2 Sur le premier axe de travail concernant le projet européen

    Amendement numéro 3

    Juste en dessous de « Premier axe de travail : refonder le projet européen », ajouter ce texte :

    « Cette Union européenne n’est pas la nôtre. Elle est celle des oligarchies, construite par et pour elles. L’Union et les Etats qui la composent méprisent les choix démocratiques, et veulent mettre les populations d’Europe et d’ailleurs à genoux devant les marchés financiers. Cela doit cesser.

    Toute politique émancipatrice, solidaire et démocratique, répondant aux besoins sociaux et aux défis environnementaux, ne peut être menée qu’en rupture radicale avec les règles régissant l’Union européenne. Cela suppose, tant au niveau national que local, que les pouvoirs politiques soient conduits à s’affranchir de toutes les contraintes juridiques qui imposent des politiques libérales, et que toutes les convergences possibles soient recherchées pour que ces contraintes soient aussi abolies au niveau européen. »

    Motivation : Avant de détailler cet axe de travail, il serait utile de reprendre la position de la CNCL vis à vis des politiques de l’Union européenne. Pour cela, il est possible d’extraire une partie de la résolution adoptée à une très large majorité, sans opposition, en CNCL, après un débat exemplaire, en juin 2011. Il serait d’ailleurs également possible de reprendre l’ensemble de cette résolution.

    Amendement numéro 4

    Au chapitre « L’Europe à la dérive »

    Supprimer les phrases : « Dans la guerre économique de la mondialisation néolibérale, le capitalisme européen n’a pas su tirer son épingle du jeu. Seule l’Allemagne est parvenue à préserver ses positions en imposant à ses salariés des réductions de coûts qui ont accru encore sa traditionnelle compétitivité fondée sur la qualité. »

    Motivations : les entreprises du CAC40 ont engrangé 74 milliards de bénéfices en 2011 et ne payent en moyenne que 8% d’impôts. Le capitalisme français lui aussi tire son épingle du jeu.
    Par ailleurs, le texte donne une impression de recherche de bouc-émissaire, l’Allemagne.

    Amendement numéro 5

    Au chapitre « L’Europe à la dérive »

    Remplacer la phrase « La récession, venant après vingt ans de politiques fiscales néolibérales, a fait exploser les déficits et les dettes publiques. »

    par

    « Après vingt ans de politiques néolibérales, la récession a fait exploser les déficits et les dettes publiques. »

    Motivations : L’explosion des déficits et la dette publique ne sont pas le résultat de la seule politique fiscale. L’obligation de se financer sur les marchés, le libre-échange sans couture, la libéralisation financière, la liberté des capitaux, la concurrence sans entrave … sont d’autres aspects à prendre en compte. Plutôt que de citer tous ces aspects, il est possible de s’en tenir à « politiques néolibérales ».

    Amendement numéro 6

    Au chapitre « L’Europe à la dérive », à la fin du premier paragraphe.

    Supprimer la phrase : « Elle favorisera la montée des extrêmes droites européennes, qui surfent déjà sur le rejet populaire des dégâts de la mondialisation. »

    Motivations : En Grèce, au contraire, c’est précisément le maintien à toute force dans la zone euro qui s’accompagne de la montée de l’extrême-droite.

    Amendement numéro 7

    Dans le dernier paragraphe du chapitre « Contre les politiques d’austérité et le piège de la dette publique ».

    Remplacer « À court terme, il faut empêcher la ratification du Pacte budgétaire, élaboré pour éliminer définitivement les marges de manœuvre économiques et ce qui reste de souveraineté démocratique des peuples. »

    par

    « À court terme, il faut s’affranchir des règles anti-démocratiques et anti-sociales de l’Union et instaurer la souveraineté des peuples. »

    Motivation : Le pacte budgétaire sera probablement ratifié ou enterré lors de l’AG. Cet objectif sera alors obsolète. Par ailleurs, s’opposer à une nouvelle perte de souveraineté des peuples n’est pas suffisant, il faut instaurer une pleine et entière souveraineté.

    Amendement numéro 8

    Dans le chapitre « Faire converger les forces, en France, en Europe et dans le monde », au deuxième paragraphe, dans la phrase « François Hollande et son gouvernement espèrent atténuer au niveau européen l’austérité qu’ils acceptent sur le plan national, sans remettre en cause la domination des marchés financiers. »

    Remplacer « espèrent » par « prétendent ».

    Motivations : Ne pas prêter à Hollande une volonté dont la sincérité est incertaine. D’autant que nous avons des éléments pour en douter.

    Amendement numéro 9

    Dans le chapitre « Faire converger les forces, en France, en Europe et dans le monde », en début de quatrième paragraphe,

    supprimer le début de phrase « Mais si l’éclatement de l’Europe rendrait infiniment plus difficile l’émergence d’un ordre mondial juste et soutenable ».

    Motivation : Cette affirmation est contradictoire avec la dénonciation de l’Union européenne faite au-dessus, dont il est dit qu’elle est tout le contraire, injuste et insoutenable, et qu’il faut la refonder. La position devient très confuse. Par ailleurs, il y a une ambiguïté due à l’utilisation du mot « Europe » à la place de « Union européenne », ambiguïté qu’on retrouve ailleurs dans le texte. L’Union peut éclater, pas l’Europe.

    Non seulement, il n’est pas du tout évident que l’éclatement de l’Union « rendrait infiniment plus difficile l’émergence d’un ordre mondial juste et soutenable » mais, si elle était anticipée et construite, rien n’empêche de penser qu’elle pourrait au contraire faciliter cette émergence.

    3 Consolider l’Etat social

    Le texte préliminaire d’orientation dénonce à juste titre les attaques contre l’Etat social menées par les politiques de l’Union. Cependant, il ne propose aucune mesure concrète à prendre, dans le court terme et dans le contexte de la crise actuelle, pour sécuriser le versement des salaires, la protection sociale, les secteurs stratégiques de l’économie qui sont cependant la clé de voûte de l’Etat social.

    Pourtant, le chômage augmente, la précarité se répand et la misère s’installe. Pourtant, Attac est présente dans la lutte contre les diverses réformes des retraites, la défense des services publics et de la protection sociale.

    Amendement numéro 10

    Ajouter un quatrième axe de travail.

    Quatrième axe de travail : Contre l’expropriation capitaliste, consolider l’Etat social

    Le capitalisme mène des attaques frontales contre les travailleurs. Il cherche à affaiblir les institutions salariales que sont les cotisations sociales. Celles-ci sont pourtant des conquêtes du monde du travail. La mise en place du programme du Conseil national de la Résistance au lendemain de la seconde guerre mondiale fut une victoire des mouvements des travailleurs.

    Très rapidement, le capital s’attaqua à ces conquêtes. Le mur de l’argent, toujours, cherche à détruire non seulement les institutions salariales, mais aussi les institutions d’Etat qui pourraient contester son hégémonie.

    C’est ainsi que le MEDEF réclame à cor et à cri la baisse des cotisations sociales. C’est ainsi que le circuit du Trésor mis en place à la fin de la seconde guerre mondiale, après nationalisation de la Banque de France et des principales banques françaises, a été remplacé par des mécanismes de financement sur les marchés, par « la mise en marché de l’Etat ».

    Toutes ces institutions d’Etat, au sens large, ou salariales constituent l’Etat social. Son affaiblissement doit être combattu par le renforcement des institutions salariales et le réarmement de l’Etat, des collectivités territoriales, des caisses de protection sociale, des services public et des secteurs stratégiques ( agriculture, santé, énergie, éducation, culture, citoyenneté et politique … ) en matière monétaire et budgétaire. Les salaires et les cotisations des travailleurs privés d’emploi doivent être sécurisés de manière structurelle par de nouvelles institutions du travail en rupture avec la dictature du marché de l’emploi. L’émancipation est un vain mot quand les travailleurs doivent accepter n’importe quel emploi parce qu’ils n’ont aucune sécurité financière. Cet objectif nécessite un travail commun avec les acteurs déjà impliqués sur ce terrain, parmi lesquels les syndicats, le Réseau Salariat et l’Institut européen du salariat.

    L’initiative publique à la création monétaire doit être possible, quoi qu’en pensent la Commission européenne et la Banque centrale européenne.

    Cette visée est incompatible avec l’euro actuel et l’Union européenne actuelle. Il conviendra donc de promouvoir et de soutenir les ruptures nécessaires, y compris les ruptures nationales qui serviront de leviers pour étendre la refondation en Europe.

  • Bonjour,

    Le texte explicatif est rédiger pour des personnes connaissant déjà assez bien tous les domaines abordés, leurs méandres, leurs rouages, et reste d’un niveau difficilement abordable pour la majorité des personnes, comme bien souvent les textes d’analyses hyper techniques. La formation politique des citoyens n’est pas extraordinaire et cantonnée bien souvent aux boîtes à mensonges du 20h et de propagandes médiatiques.
    Dans un tel cas de figure, il est assez difficile d’élargir le nombre des adhérents, et me semble-t-il il faut aborder et utiliser un langage beaucoup plus simple ; en plus les individus impliqués dans une vie courante trépidante n’ont plus beaucoup de temps à la lecture.
    D’autres part, toutes les publications d’économistes, de sociologues de psychologues, et de bien d’autres spécialistes de toutes natures, depuis des années analysent, réanalysent et reanalysent et bien souvent les propositions sont réduites et peu explicités dans ce type de documents.
    La longueur du texte explicatif doit être équivalent au texte d’analyse.
    Cordialement

  • je suis tout à fait d’accord avec la critique qu’énonce Giovanetti relativement à la partie : "faire d’Attac un laboratoire démocratique" : opposer une éducation par les "sachants" et une auto-éducation collective me semble inapproprié, car l’auto-éducation collective ne peut se faire qu’en appui sur des savoirs transmis. Si je ne connais pas un sujet, je ne peux me prononcer dessus (ce qui est nécessaire en tant que citoyen) qu’en me faisant une idée de la question en appui sur des personnes qui m’apportent les informations qui me permettront, à terme, de me prononcer.
    Il ne convient donc pas d’opposer savoir et auto-construction collective, mais de dire que cette dernière suppose que les "sachants" transmettent leurs réflexions, non comme une vérité fermée, mais en montrant sur quels arguments fondés elle s’appuie dans le cadre d’un débat où d’autres points de vue existent et peuvent être défendus.
    Cela m’amène à regretter que le simple adhérent d’Attac soit insuffisamment informé des débats au sein du Conseil Scientifique. C’est justement sur les sujets où il n’y a pas unanimité au sein du Conseil scientifique, où différents points de vue se confrontent, que la pensée se construit de façon vivante et que l’adhérent doit pouvoir se positionner par rapport aux arguments des uns et des autres, individuellement comme en co-réflexion.

    Je propose donc de supprimer la phrase qui oppose les "sachants" et l’auto-éducation collective, et d’ajouter l’amendement suivant :
    "Pour favoriser la contribution des adhérents à la réflexion collective et à l’élaboration des positions d’Attac, le Conseil Scientifique s’attachera à transmettre périodiquement à l’ensemble des adhétrents, outre ses analyses consensuelles sur les questions habituellement traitées, les débats qui ont lieu en son sein. Il le fera en situant les points de controverse, et en faisant état des prémisses et arguments sur lesquels chaque point de vue s’appuie"

    bien cordialement

    Marie-Danielle DUFOURT, adhérente Hautes Alpes

    • D’accord à 100%. Je me souviens que lorsque le TCE a été mis en débat en 2004 /2005, il a été dit que certains à ATTAC étaient partisan du oui. Il aurait été intéressant de bien comprendre leur argumentation, ça aurait facilité le rassemblement de toute la gauche, et nous aurions évité (peut être) l’échec de 2007.
      Giovannetti.

  • Attac France en tant qu ’association possède la particularité d’être à la fois extrèmement décentralisée : L’adhésion est nationale mais les adhérents sont dispersés dans toute la France, et ultra pyramidale, l’orientation et les décisions étant centralisées à Paris, au sein du CA et du bureau, avec le support du CS et des fondateurs.

    Les comités locaux, considérés comme éléments associés sont faiblement coordonnés par une CNCL désertée et sauf exceptions remarquables voient rarement les nouveaux adhérents rejoindre spontanément le CL pour augmenter ses capacités d’action et de réflexion.

    En d’autres termes, Attac fonctionne jusqu’à la caricature comme un système de démocratie représentative, alors qu’en ses rangs les débats vont croissants pour trouver le chemin d’une démocratie associant le citoyen aux décisions et actions dans la société.

    En conséquence, voici trois propositions d’orientations, présentées par un adhérent à l’AG et mis le même jour en débat dans le comité local de Paris 12ème pour intervention éventuelle et débat lors des assises de Décembre.
    Proposition 1 : La démocratie comme moyen et comme finalité doit être placé en tête des décisions d’orientation 2012 pour les 3 ans à venir.
    Proposition 2  : Les moyens d’expression d’Attac France vers les adhérents : Ligne d’Attac et le site internet national doivent être réaménagés pour devenir un moyen de dialogue réel entre l’association et ses adhérents isolés, car l’expression démocratique est rarement effective et efficace si les représentants ne font pas l’effort sincère d’aller la chercher auprès du citoyen de base.
    Proposition 3 : Un effort particulier doit être fait pour organiser des formations au bénéfice des militants des Cls, pour les aider à améliorer leur contact avec les adhérents et éventuellement à mettre sur pied des mécanisme de mutualisation des actions entre Cls voisins et faibles en militants.

    Claude Layalle
    adhérent 21655

  • AG. Texte d’orientation.

    Par définition un texte sur les orientations d’une organisation comme Attac ne peut qu’indiquer des intentions « globales » tant les domaines abordés sont nombreux, dialectiquement liés et ouverts aux débats. Pour autant il doit éviter dans ses attendus (analyse de la situation) des éventuelles incompréhensions et omissions de tel ou tel élément d’analyse.
    C’est l’objet de cette contribution à partir de quelques exemples.

    § Basculement géostratégique
    « Pollutions multiples…/… vont anéantir les améliorations espérées du niveau de consommation » Comment cela doit-il être compris ? Quelles sont ces améliorations espérées ?

    § Europe.
    Sur L’Allemagne : Ce n’est pas « uniquement » la réduction des coûts salariaux qui ont fait sa compétitivité mais aussi une politique industrielle d’importation à bas prix de biens intermédiaires intégrés à des fabrications made in Germany revendues à l’export avec un soutien logistique et financier de l’Etat Le lien qui est fait entre excédents allemands et déficits français me semble un raccourci qui fait de l’Allemagne un bouc émissaire trop facilement désigné.

    Sur l’Euro…Il est dit que sa dislocation aggravera… Est-ce une hypothèse à prendre en compte ? A quelle échéance ? Faut-il comprendre qu’il vaut mieux l’euro avec l’austérité ? Dans les § « Refonder le projet EU et Faire converger les forces.. » sont au mieux des solutions de moyen terme qui ne répondent pas à la situation d’urgence actuelle et donc Quid d’ici là ? Car, si sans nul doute les politiques d’austérité sont inacceptables, il est illusoire de penser qu’à court terme une autre politique à l’échelle de l’UE puisse être mise en place au regard des rapports de forces politiques en présence. Si l’euro se maintient ce sera dans le cadre de l’EU d’aujourd’hui et non pas dans celui défini par nous et s’il se disloque ce ne sera pas suite à une démarche concertée de moindre mal. Dans les deux cas de figures les conséquences décrites dans ce § sur l’EU seront identiques. Cet aspect n’est pas suffisamment abordé. Par ailleurs quelle sera notre stratégie pour les mois à venir ? Sera-t-elle principalement basée sur la défense des acquis ?
    NB : le TSCG aura été ratifié au moment où ce texte sera soumis aux adhérents. Il faut réécrire le § où il est en fait mention.

    § Faire converger les forces…
    Comme lueur d’espoir (sic) il est mis en avant les mouvements « Indignés », « Occupy » etc… précurseurs d’une insurrection démocratique mondiale. Pourquoi pas…Mais vont-ils remplacer les organisations « traditionnelles » du mouvement social ? Celles-ci sont-elles trop enkystées dans leur logique d’appareil et/ou sclérosées par des postures passéistes pour porter elles aussi un espoir ? Pourquoi dans l’analyse de la situation il n’est pas fait mention de ces organisations (partis, syndicats, associations) qui structurent aujourd’hui encore le mouvement ouvrier ? Ne faudrait-il pas un § traitant des organisations politiques et syndicales nationales et EU pour bien cerner tous les enjeux ?

    Plus généralement si on peut être globalement d’accord sur les intentions de ce texte, les orientations qui en découlent posent la question de savoir si nous avons les moyens pour mener à bien tous les chantiers à mettre en œuvre tant le spectre des investigations est large. Autrement dit, ne faudrait-il pas se fixer aussi des objectifs qualifiables et quantifiables de court terme, potentiellement atteignables (Ex : Collectivisation des services des eaux et/ou de l’énergie) pour éviter une dispersion « tous azimuts » au détriment d’une argumentation structurée sur quelques thèmes spécifiés ?

    Frédéric Henry
    CL Vosges du Nord

  • Voici quelques éléments qui sont ressortis de la discussion du groupe de Saint-Nazaire sur le rapport d’orientation.Nos réflexions sont des remarques, qui ne sont pas rédigées sous forme d’amendements mais comme elles ont aussi été exprimées par d’autres ( comités locaux ou individus), nous espérons une nouvelle rédaction qui en tienne compte.

    En premier lieu, concernant l’ordre du texte, nous souhaiterions voir la partie démocratie figurer comme premier axe de travail, celle-ci nous semblant un pré-requis aux autres axes.

    Nous reconnaissons que le texte fait la part belle à la réflexion, à la convergence des luttes locales et globales et dessine des objectifs mais manque de propositions concrètes à court terme et moyen terme. Parler refondation de l’Europe, transition écologique et sociale et démocratie ne suffit pas forcément .Ce sont pourtant ces propositions qu’attendent les citoyens désireux de retrouver leur pouvoir d’agir pour voir un autre monde émerger. Ce sont ces propositions qui sont susceptibles d’attirer de nouveaux adhérents de générations et de milieux différents et de les maintenir pour quelques années au moins au sein d’Attac. "Reconstruire un système de financement solidaire des urgences sociales et écologiques, domestication de la finance, maîtrise démocratique de la production et de l’économie" et autres voeux pieux qui jalonnent le texte sans qu’apparaissent les moyens de les mettre en oeuvre ne peuvent se substituer à des actions tangibles.

    D’autre part, nous ne remettons pas en cause ni la volonté de "faire d’Attac un laboratoire démocratique"ni la nécessité d’ "élargir et de diversifier le Conseil scientifique, d’affermir les liens avec les organisations fondatrices d’Attac et de donner une nouvelle impusion au Collège des Fondateurs " mais nous regrettons que la place des comités locaux, composante importante à nos yeux de l’association, ne soit évoquée nulle part.Comment faire alors pour que la CNCL soit investie plus fortement, si c’est le seul espace de reconnaissance, la seule concession qui leur est faite trois fois par an ? La place des comités locaux reflète au moins e n partie celle qui est faite aux adhérents.

    Par ailleurs, alors qu’Attac s’est affirmée dès le départ comme une association altermondialiste, il n’est pas fait clairement référence à cette dimension. Ainsi dans la partie sur la transition écologique et sociale,il conviendrait de ne pas oublier l’accaparement des terres au niveau mondial ou les campagnes pour la souveraineté alimentaire ainsi que l’a évoqué Pablo Solon à l’Université d’été.
    Quelle vision de l’altermondialisme aujourd’hui et à quels changements pourrait-il contribuer ? Voilà des éléments que nous aimerions voir insérer dans un texte d’orientation.

    Pour le groupe de Saint-Nazaire
    Chantal MOREAU

  • Voici quelques éléments qui sont ressortis de la discussion du groupe de Saint-Nazaire sur le rapport d’orientation.Nos réflexions sont des remarques, qui ne sont pas rédigées sous forme d’amendements mais comme elles ont aussi été exprimées par d’autres ( comités locaux ou individus), nous espérons une nouvelle rédaction qui en tienne compte

    En premier lieu, concernant l’ordre du texte, nous souhaiterions voir la partie démocratie figurer comme premier axe de travail, celle-ci nous semblant un pré-requis aux autres axes.

    Nous reconnaissons que le texte fait la part belle à la réflexion, à la convergence des luttes locales et globales et dessine des objectifs mais manque de propositions concrètes à court terme et moyen terme. Parler refondation de l’Europe, transition écologique et sociale et démocratie ne suffit pas forcément .Ce sont pourtant ces propositions qu’attendent les citoyens désireux de retrouver leur pouvoir d’agir pour voir un autre monde émerger. Ce sont ces propositions qui sont susceptibles d’attirer de nouveaux adhérents de générations et de milieux différents et de les maintenir pour quelques années au moins au sein d’Attac. "Reconstruire un système de financement solidaire des urgences sociales et écologiques, domestication de la finance, maîtrise démocratique de la production et de l’économie" et autres vœux pieux qui jalonnent le texte sans qu’apparaissent les moyens de les mettre en œuvre ne peuvent se substituer à des actions tangibles.

    D’autre part, nous ne remettons pas en cause ni la volonté de "faire d’Attac un laboratoire démocratique"ni la nécessité d’ "élargir et de diversifier le Conseil scientifique, d’affermir les liens avec les organisations fondatrices d’Attac et de donner une nouvelle impusion au Collège des Fondateurs " mais nous regrettons que la place des comités locaux, composante importante à nos yeux de l’association, ne soit évoquée nulle part.Comment faire alors pour que la CNCL soit investie plus fortement, si c’est le seul espace de reconnaissance, la seule concession qui leur est faite trois fois par an ? La place des comités locaux reflète au moins e n partie celle qui est faite aux adhérents.

    Par ailleurs, alors qu’Attac s’est affirmée dès le départ comme une association altermondialiste, il n’est pas fait clairement référence à cette dimension. Ainsi dans la partie sur la transition écologique et sociale,il conviendrait de ne pas oublier l’accaparement des terres au niveau mondial ou les campagnes pour la souveraineté alimentaire ainsi que l’a évoqué Pablo Solon à l’Université d’été.
    Quelle vision de l’altermondialisme aujourd’hui et à quels changements pourrait-il contribuer ? Voilà des éléments que nous aimerions voir insérer dans un texte d’orientation.

    Pour le groupe de Saint-Nazaire
    Chantal MOREAU

    • Place des Comités Locaux, place des adhérents.
      Chantal, de Saint Nazaire, écrit entre autre ceci :

      "Comment faire alors pour que la CNCL soit investie plus fortement, si c’est le seul espace de reconnaissance, la seule concession qui leur est faite trois fois par an ? La place des comités locaux reflète au moins e n partie celle qui est faite aux adhérents."
      Sans ce "au moins en partie" j’aurais exprimé mon désaccord avec cette affirmation. Depuis que je milite à ATTAC (2007) j’ai vu le rôle de la CNCL se renforcer considérablement. Elle a une existence statutaire, peut émettre des motions et interpeller le CA. Elle ne s’en n’est pas privé avant même d’avoir une existence statutaire pour entrainer ATTAC dans la bataille pour la défense du service public de La Poste qui a rassemblé nombre d’organisations. Elle l’a fait également pour qu’ATTAC se dote enfin d’un stratégie qui ne se limite pas à définir les contours de l’Europe idéale telle que nous la révons. On peut même dire que, sur cette question un certains nombre de CLs ont forcé la main d’un CA un peu crispé. L’importance de cette motion revient d’ailleurs dans notre débat. J’ai largement participé à cette évolution.

      Mais qu’en est-il du droit de l’adhérent, pris individuellement ? La sortie d’un livret d’accueil (je salue au passage l’équipe qui a réalisé ce travail) dont je ne sais pas s’il est remis systèmatiquement à chaque nouvel adhérent nationalement (ce que voudrait le principe d’égalité de traitement des adhérents) ou si cela est laissé au bon soins des CLs. A part cela
      rien d’autre. J’ai réagi à la tournure que prenait notre débat quand sont apparus des contributions ou des amendements au nom de tel ou tel CL et j’ai tenu à rappeler que l’AG était celles des adhérents pris individuellement et non celle d’une fédération de CLs. Il serait d’ailleurs extrêment grave que règne la pensée unique dans un CL. C’est la diversité qui fait la richesse d’ATTAC, c’est elle qui fait la richesse de nos discussion et la solidité de nos positions. Une structure fédérale est toujours simplificatrice de la pensée, unificatrice et finalement stérélisante. Les partis politiques basés sur cette structure n’ont plus d’idée : ils ont besoin de "think tanks" ou les puisent dans les organisations de la "société civile". C’est pourquoi je pense que les nouveaux droits donnés aux CLs doivent maintenant être "contrebalancés" par de nouveaux droits donnés à chaqe adhérent. Nous ne partons pas de rien. Tout adhérent peut participer aux Commissions d’ATTAC, il suffit d’en faire la demande. Il en est de même pour les listes de discussions, il est même possible d’en créer. Cela aété le cas pour les listes "démocratieé et "paix". Chaque adhérent peut échanger des idées avec tous les autres intéressés par un même thème. En terme d’horizontalité beaucoup d’autres organisations auraient des leçons à prendre. Mais cela suffit-il ? Si les CLs ont le droit de se réunir trois fois par an et peuvent agir sur les orientations d’ATTAC les adhérents, eux ne peuvent se réunir qu’une foir par an, dont une fois tous les trois ans pour déterminer les orientations et élire un CA. Les CLs ne doivent pas, en plus, "voler" aux adhérents leur Assemblée Générale !

      Les droits nouveaux à chaque adhérent se situent à mon avis dans la prolongation des droits existants :

      - Il ne doit plus y avoir de différence entre les Commissions "officielles" et les listes de discussion. Il est normal que le CA se dote de commissions sur des sujets qu’il veut approfondir, pourquoi n’en serait-il pas de même des adhérents eux-mêmes ?

      - si les travaux de ces "commissions des adhérents" sont sur le point d’aboutir à quelque chose intéressant ATTAC tout entier mais qu’il y a besoin de les affiner, il devraient avoir le droit (et donc les moyens) de se réunir. Cela implique de prévoir un budget spécifique.

      - enfin ces travaux achevés devraient pouvoir être discutés par tous les adhérents, au moyen de blogs par exemple et éventuellement devenir des positions officielles d’ATTAC.

      On parle beaucoup de démocratie participative, on ne la pratique jamais. ATTAC pourrait montrer l’exemple !

      Jean-Claude Bauduret Adhérent K00076285

  • Le comité ATTAC Comtat Venaissin(Vaucluse) c’est réuni le 3 Octobre pour discuté du pré-rapport d’orientation.proposé. Nous avons élaboré des amandements.
    Ces mandements sont signés par les membres d’ATTAC Comtat Venaissin suivants:Françoise Cambon, Jean-Paul Cambon, Louise Crovetti, Michel Duchêne, Guy Lamige, Stéphane Martin,Jacky Mourge, Aude Sevilla, Edith Thibaut.

    Les propositions de modification du texte sont signalées en caractères gras.

    L’ Union Européenne à la dérive

    Dans la guerre économique de la mondialisation néolibérale, le capitalisme de l’Union
    Européenne
    n’a pas su tirer son épingle du jeu. Seule l’Allemagne est parvenue à préserver ses positions en imposant à ses salariés des réductions de coûts qui ont accru encore sa traditionnelle compétitivité fondée sur la qualité. Elle a ainsi déstabilisé les autres pays de l’Union Européenne, y compris la France, dont les déficits extérieurs abyssaux sont la contrepartie des excédents allemands.
    La récession, venant après vingt ans de politiques fiscales néolibérales, a fait exploser les déficits et les dettes publiques. L’emploi, les salaires, les droits sociaux sont partout remis en cause. Le château de cartes de l’euro, monnaie unique construite par des États en guerre économique les uns contre les autres, est en train de s’effondrer. Sa dislocation aggrave dramatiquement la crise sociale, qui déjà frappe en particulier les salariés précaires, les femmes,les migrants... Elle favorisera la montée des extrêmes droites européennes, qui surfent déjà sur lerejet populaire des dégâts de la ondialisation.

    Dans ce contexte, les politiques d’austérité sans fin symbolisées par le Pacte budgétaire ne sont pas principalement des erreurs fondées sur un mauvais diagnostic. Elles mettent en œuvre un projet porté par une large fraction de l’oligarchie, celui de l’ajustement structurel européen et de la recherche permanente de toujours plus de compétitivité. Erigée en véritable dogme, celle-ci est un facteur de violence sans limite dans les relations entre les hommes, dont témoignent chaque jour un peu plus la dégradation des relations de travail et les expressions entre voisins européens.Les institutions de l’Union Européenne mises en place par cette oligarchie, sont dès leur origine,tout à la fois le résultat, le support et le vecteur de ce projet. Elles sont profondément antidémocratiques et affaiblissent le lien de souveraineté des peuples à leur Nation.

    [...]
    Aujourd’hui, la dette publique est instrumentalisée pour porter le coup de grâce à l’État social des pays de l’Union Européenne. Comme nous le disions déjà lors de la lutte contre le Traité constitutionnel européen, et cela devient aujourd’hui criant, la cette construction européenne, relais et vecteur de la mondialisation,rejetée par les peuples. Elle s’effondrera si elle ne s’engage pas très vite dans une refondation radicale.

    Il faut bien plus profondément rompre la dépendance des États vis-à-vis des marchés financiers,renoncer au libre échange, y compris par des mesures protectionnistes de nos systèmes sociaux et de notre économie, et redistribuer les richesses par une réforme fiscale ambitieuse.

    [...]
    Notre responsabilité spécifique est de continuer à déconstruire les discours mensongers justifiant l’austérité et d’éclairer les citoyens sur la nature des intérêts privilégiés par les politiques actuelles de compétitivité entre les pays de l’Union Européenne et par delà ses frontières. Attac va renforcer sa démarche d’éducation populaire et de construction de convergences contre l’austérité, en particulier par l’audit citoyen de la dette publique à l’échelle européenne. L’audit devrait déboucher sur des propositions des mouvements sociaux pour reconstruire un système de financement solidaire des urgences sociales et écologiques en Europe et dans le monde.

    [...]
    À court terme, il faut empêcher la ratification du Pacte budgétaire, élaboré pour éliminer
    définitivement les marges de manœuvre économiques, ce qui reste de souveraineté
    démocratique des peuples, et au bout du compte sauver l’euro. Attac fait tout pour contribuer à construire la résistance européenne aux traités néolibéraux et exiger que les peuples décident directement de leur destin. Nous voulons faire émerger partout un vrai débat public sur les objectifs et les moyens d’une autre construction européenne. Nous visons à terme l’élaboration démocratique d’un nouveau projet de refondation de la construction européenne fondé sur la coopération entre des peuples souverains, aux économies complémentaires et répondant à leurs besoins. Celle-ci ne doit plus servir à saper la démocratie,mais au contraire à bâtir à travers les luttes populaires une souveraineté démocratique européenne.

    [...]
    La vocation spécifique d’Attac, en lien avec ses organisations fondatrices, est de favoriser, en France, en Europe et dans le monde, la convergence des forces qui veulent que la responsabilité écologique, la justice sociale et la démocratie l’emportent sur la compétitivité, le productivisme et la loi du profit. Toute politique émancipatrice, solidaire et démocratique, répondant aux besoins sociaux et aux défis environnementaux, ne peut être menée qu’en rupture radicale avec les règles régissant l’UE. Cela suppose, tant au niveau national que local, que les pouvoirs politiques soient conduits à s’affranchir de toutes les contraintes juridiques qui imposent des politiques libérales, et que toutes les convergences possibles soient recherchées pour que ces contraintes soient aussi
    abolies au niveau européen. Une telle insurrection des peuples de l’Union Européenne doit permettre de refonder une autre Europe.
    (Cette partie est le paragraphe 3 de la motion CNCL du 18/06/11 avec une modification en dernière ligne : Union Européenne à la place d’Europe.)

    [...]
    François Hollande et son gouvernement espèrent atténuer au niveau de l’Union
    Européenne
    et plus particulièrement de la zone euro l’austérité qu’ils acceptent sur le plan national, sans remettre en cause la domination des marchés financiers.

    [...]
    La meilleure façon de contrer les discours nationalistes et xénophobes est de s’appuyer sur les solidarités internationales, sur les luttes communes entre les peuples contre l’hégémonie de la finance. C’est particulièrement vrai en Europe : la crise se résoudra par la refondation de l’Europe grâce à la montée de résistances populaires se renforçant mutuellement dans les différents pays. La gauche alternative grecque s’est renforcée précisément en s’appuyant sur les luttes sociales

    [...]
    Les « Indignés » , « Occupy » et autres mouvements étudiants et citoyens expriment quant à eux le début d’une insurrection démocratique mondiale d’une dimension qu’on peut espérer au moins aussi importante que celle de 1968.

    [...]
    Le rôle d’Attac est de développer la réflexion sur les façons concrètes d’y parvenir, dans un esprit de solidarités internationales et d’ouverture à la diversité des peuples, rompant avec les logiques promues par les institutions supranationales de la mondialisation libérale .(Union Européenne et sa Banque Centrale, Organisation Mondiale du Commerce, Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.)

    [...]
    C’est pourquoi la transition écologique et sociale ne sera durablement possible que si elle résulte de l’irruption des citoyens dans la gestion de leurs propres affaires au plan local, national, européen et mondial. Cela suppose une rénovation fondamentale des mécanismes de participation à la vie économique et politique, une véritable socialisation de l’économie et de la politique. Cela passe notamment par la remise à plat de notre constitution dans le cadre d’un processus constituant dont doivent impérativement être écartés les membres de la classe politique.

    [...]
    Nous y contribuerons en expérimentant des modes innovants de participation des adhérents dans le fonctionnement interne de notre association et en incluant davantage les militants et l’ensemble des élus dans l’élaboration et la mise en œuvre des campagnes. A ce titre, la place des comités locaux et de leur production sera encouragée et les positions de la Conférence Nationale des Comités Locaux seront prises en compte par le Conseil d’administration d’Attac France.

    [...]
    Beaucoup de débats ne sont pas tranchés et sont à poursuivre, comme la prospérité avec ou sans croissance, les moyens de la relocalisation, la place des biens communs, les modalités de la transition énergétique, les outils d’une démocratie réelle, les modalités de la rupture avec les politiques libérales . . .

    [...]
    Plus que jamais, il est urgent d’agir local et de penser global, pour nous réapproprier ensemble l’avenir de notre monde ! Un autre monde est possible. Attac a la responsabilité de contribuer à dégager des alternatives crédibles à la mondialisation. En ce sens, aucune porte ne doit être fermée dans le débat mené par les adhérents d’Attac France et par sa direction. La motion de la Conférence Nationale des Comités Locaux, « Délégitimer les traités de l’UE, s’en affranchir,refonder une autre Europe » votée à une large majorité le 18 juin 2011, est un point d’appui incontournable à ce débat. Elle est annexée au présent texte d’orientation.

    Pour les signataires ci dessus

    Jean-Paul CAMBON