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Pré-texte d’orientation d’Attac France 2012

23 août 2012, 16:42, par germain

Lignes d’ATTAC de juillet 2012.
Pré-texte d’orientation.
Sous titre : Faire d’ATTAC un laboratoire démocratique.
Fin du 1° alinéa.
Je lis :

« Pour cela il nous faut évoluer d’une conception de l’éducation populaire souvent pratiquée comme une éducation du peuple par des « sachants » vers un processus d’auto-éducation collective dans lequel les citoyens construisent ensemble des savoirs collectifs ».

Il me semble évident qu’un processus d’auto-éducation, c’est à dire l’acquisition de connaissances, ne peut pas se construire à partir de rien. Il faut bien, à la base, avoir quelque chose qui apporte les éléments qui constitueront les connaissances.
Ce quelque chose, je l’appelle « sachant »

Le « savoir collectif » ajoute à l’apport d’un sachant, d’autres éléments apportés par d’autres « sachant », construisant ainsi un savoir plus élaboré, assumant les différentes facettes de chaque problème

Les citoyens intégrés dans un processus d‘auto-éducation, assimilent les connaissances apportées par les uns et les autres, en réalisent la synthèse, et construisent un savoir collectif utilisable par la collectivité.

Il faut bien remarquer que cette progression demande du travail, de la réflexion et l’acquisition de connaissances.
Jusqu’à quel niveau peuvent s’accumuler les connaissances ?
Il n’est pas possible que tout le monde sache tout. (La capacité du cerveau étant limitée, ce que l’on gagne en surface on le perd en profondeur). Chaque groupe d’auto-éducation saura une certaine quantité de choses, mais pour d’autres choses il sera forcément tributaire de ce qu’en sait un autre groupe d’auto-éducation.

Plus, il est bien connu que plus on connaît de chose et plus on mesure l’étendue de son ignorance.

Et on se retrouve dans un processus où le citoyen qui sait certaines choses, est obligé, pour d’autres choses, à s’en remettre à d’autres citoyens qui eux sont compétents dans cette autre chose. Et on se retrouve avec des « sachants ».

Pour être clair je vais prendre un exemple :

Il existe un phénomène physique que l’on appelle « osmose ». Un « sachant » dit que dans certaines conditions, sur lesquelles je suis incompétent, il est possible en utilisant l’osmose de produire de l’énergie de manière « rentable » et que l’on peut envisager d’utiliser l’osmose pour produire notre électricité sans émettre de CO2.
Alors intervient un autre « sachant » qui affirme que pour produire les quantités d’électricité envisagées, il faudrait des installations s’étendant sur des milliers de km2 traitant des quantités d’eau qui n’existent pas.

A ce point du débat, on « croit » ou on « ne croit pas ».

Il n’y a pas d’autres solution que d’apprendre les règles scientifiques de l’osmose, de calculer les puissances possibles, de déterminer les installations nécessaires, d’en estimer leurs coûts, en bref, de vérifier les calculs des deux sachants et de constater… Ce qu’il faudra constater.

Je ne vois pas le « processus d’auto-éducation collective dans lequel les citoyens construisent ensemble des savoirs collectifs » fonctionner autrement que par l’audition par les citoyens des différents « sachants » et par l’intervention d’autres « experts » capables de donner les informations (scientifiques ou autres) permettant aux citoyens de vérifier (pour les questions scientifiques de recalculer) l’exactitude des affirmations des uns et des autres.
Le Conseil Scientifique d’ATTAC devrait être l’instance fournissant ces « experts » permettant d’arbitrer.

Pour ma part je me borne à constater que sur nombre de problèmes on voit des intervenants faire état de l’opinion de tel ou tel expert présenté comme de réputation mondiale, donc compétent, mais qu’il est rare de trouver les chiffres qui permettent de recouper leurs affirmations.

Bonne lecture à tous. Giovannetti