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La CSS asphyxie Richard Toll. ADDEA et le FRAPP soutiennent la population !

ADDEA

lundi 20 septembre 2021, par Groupe Afrique

Située au Nord-Ouest du Sénégal, Richard Toll est une ville qui vient de loin. Elle a subi le régime de deux siècles d’esclavage, traversé un siècle de système de colonisation directe et vit actuellement sous les affres de plus d’une cinquantaine d’années de néocolonialisme.

Son économie reste toujours sous domination étrangère. Sa population se présente sous deux groupes nettement distincts : celui d’en haut constitué d’une minorité composée d’affairistes, de politiciens qui se sont emparés de richesses considérables ; et celui d’en bas, constitué de la grande majorité de Richard-Tollois travailleurs qui ne cesse de descendre dans les bas-fonds de la pauvreté, de la misère, de la maladie et de l’ignorance.
Une démographie galopante caractérise sa population qui, d’environ 5.000 habitants en 1970 (année d’implantation de la CSS) est passée à 60.976 en 2015. Une population essentiellement composée de jeunes qui travaillent pour la plupart à la CSS.
Au fil des années, le groupe Mimran a obtenu ce que les colons comme le baron Jacques François Roger et Louis Faidherbe n’ont pu obtenir :
 déplacer des villages entiers avant de récupérer leur terre.
 avoir une main d’œuvre de qualité à moindre coût.

Officiellement la CSS emploie 8000 travailleurs et exploite 10.000 ha des terres du walo depuis son implantation dans la ville. 3000 environ sont des permanents. Cependant, comment une entreprise qui exploite 10.000 ha peut -elle se permettre d’occuper presque 30.000 ha dans le département de Dagana ? 12.594 ha dans l’arrondissement de Mbane, 13.125 ha dans celui de Ross-Bethio, 2.280 ha dans la commune de Bokhol et enfin 2.160 ha dans la commune de Richard Toll.
La commune de Richard Toll s’étend sur 5.840 ha donc la CSS occupe 40% de ses terres. INADMISSIBLE !!!

Du temps de Aliou Diack, André Froissard, directeur général de la Compagnie Sucrière Sénégalaise avait demandé à la commune de Mbane des terres pour réaliser son projet KT 150. Après refus du conseil, une délégation spéciale fut installée et 4.312 ha lui ont été octroyés dans le village de Pathé Badio, ce qui occasionnera le déplacement de 9 villages dont celui du maire de Mbane. L’on se demande alors pourquoi la volonté des Mimrans prédomine sur celui de la population de Mbane qui, en toute démocratie, avait délibéré ?
La CSS est, certes, un grand employeur, même si la Convention qui la lie à l’Etat du Sénégal date de 1980, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue un grand pollueur qui a fini de placer Richard-Toll dans le cercle des villes les plus touchées par les affections respiratoires. Elle a éliminé près de 10 parcours de bétails, rien que dans la commune de Mbane.
Avec ses barrages, difficile pour les troupeaux de vaches d’accéder au fleuve. Dans quelques années, si rien n’est fait, il sera même difficile pour certains Richard Tollois d’accéder à d’autres quartiers : c’est déjà le cas entre escale et campement.

Le Front pour une Révolution Anti Impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) et l’Association pour la Défense des Droits à l’Eau et à l’Assainissement(ADDEA)
soutiennent la lutte engagée par l’ancien PCR de Mbane Aliou DIACK, qui lance un appel à tous les fils du walo pour rejoindre la véritable guerre contre la spoliation et l’aliénation des terres du wallo et exige de la CSS :

-L’arrêt systématique de l’accaparement et la spoliation des terres.
 La restitution des terres non exploitées (20.000ha) aux agriculteurs.
 Le rétablissement des parcours de bétails.