Accueil > Groupe Afrique > Gouvernement Hollande-Ayrault : respectez la liberté d’expression des (...)

Gouvernement Hollande-Ayrault : respectez la liberté d’expression des opposants politiques (communiqué unitaire)

vendredi 10 mai 2013, par Groupe Afrique

Aminata Traoré, ancienne ministre de la Culture, et Oumar Mariko, médecin, deux personnalités maliennes, ont été invitées à Berlin pour intervenir à propos de la situation au Mali et plus généralement dans la région, lors d’une Conférence organisée par la Fondation Rosa Luxembourg et au Parlement européen à Bruxelles. Les services consulaires français de Bamako ont refusé de leur délivrer le visa Schengen. Ni plus ni moins, ce refus revient à leur interdire de se déplacer et à limiter leur liberté d’expression et d’organisation.

Pourquoi ce retour de réflexes d’un temps que l’on croyait révolu ou qui aurait dû l’être ? Pourquoi le combat anti-impérialiste pacifique mené par ces citoyen(e)s malien(ne)s, qui ont exprimé des réserves sur la finalité de l’intervention des forces armées françaises au Mali, est-il considéré comme un acte relevant du "terrorisme" nécessitant de restreindre leurs déplacements ?
Il faut noter que leurs critiques portent aussi sur l’injonction faite au gouvernement intérimaire malien d’organiser des élections dès juillet prochain, alors que le contexte est loin d’être apaisé, que l’insécurité règne toujours et qu’aucune réflexion sérieuse n’a été menée sur la crise que traverse l’Etat malien depuis de nombreuses années .
Cette atteinte aux libertés publiques est condamnable, elle touche de plus en plus de personnes, dont celles qui s’opposent à des politiques imposant misère et guerre. Au lieu de ces pratiques néocoloniales, il serait bénéfique que les parlementaires demandent, en urgence, une commission d’enquête parlementaire pour comprendre et gérer les causes et les effets de l’intervention militaire au Mali, dans cette région mais aussi en France et même en Europe.
Concernant les pressions exercées par le gouvernement français et ses alliés sur la vie politique et économique du Mali et notamment sur le processus électoral : ce comportement porte atteinte au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’un des piliers de la Charte des nations Unies. Il revient au peuple malien, dans ses différentes composantes politiques et sociales, de déterminer les modalités et rythmes de sa reconstruction. D’une manière générale, le respect du droit international destiné à protéger États et territoires s’avère l’une des conditions nécessaires à la restauration des États africains : la solidarité est nécessaire à l’égard de tous les démocrates et mouvements populaires qui œuvrent à la réalisation de ce double objectif.

Communiqué inter-organismes
http://www.anticolonial.net/spip.php?article2855