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Histoires de Tunis

mercredi 25 mars 2015, par Didier Falleur

Tunis jour 1

Retrouvé mes amis à Marseille et, dans la salle d’embarquement du bateau, les alters qui se distinguent bien des tunisiens, par leur couleur de peau, les fringues et les sacs à dos. Les autres sont plutôt grosses valises et ficèles.

Je partage la cabine avec Colette et deux des ses amies. Bien m’en a pris de choisir un peu de confort, car la mer s’annonce peu clémente comme nous informe le commandant du navire. Je pourrais dormir à mon aise.

Et ça ne rate pas, dès la rade de Marseille derrière nous, le vent se lève accompagné de pluie. Nous longeons les calanques puis virons de bord en direction de la Corse. Sous ses côtes ainsi que celles de la Sardaigne, le vent faiblit assez pour offrir une accalmie. J’en profite pour manger un truc. Retour à la cabine.

Toute la nuit ça va bouger jusqu’à atteindre les cotes Tunisiennes. C’est long… Je me demande bien pourquoi je m’évertue à prendre ce moyen de transport, d’autant plus que son impact carbone est mauvais…

Le lendemain matin on débarque, ça se passe bien pour les piétons et les contrôles se font rapidement. Nous rejoignons notre maison de location à pied. Elle se trouve à La goulette, c’est à deux pas du port.

Nous sommes tout de suite séduit par l’ambiance festive de ce dimanche où les gens prennent d’assaut les restaurants de poisson de ce village de pécheurs. Les avenues ne sont qu’une longe continuité de terrasses bondées. Ça fait plaisir de voir que les tunisiens, bien que profondément touchés par le drame qui vient de se passer chez eux, ne se terrent pas et continuent de vivre comme auparavant faisant la nique aux terroristes.

Nous faisons le tour du quartier en repérage des lieux ou nous pourrons déguster le fameux lablabi, sorte de soupe servie sur des tranches de pain avec œuf, thon si vous voulez, et de la viande encore par-dessus si vous avez très faim. Ça cale…

Thé à la menthe sur la jetée pour la fin de la journée.

Tunis jour 2

Train pour Tunis marine et journée de déambulation, avenue Bourguiba noire de monde car ce sont les vacances pour les tunisiens. Passage par le marché central et ses étales magnifiques de fruits, légumes, fromages, miels, en vrac, tous les produits que peut nous offrir ce pays. Les fenouils ont vraiment des tailles respectables…

Visite de la médina, où nous nous sentons un peu chez nous après le premier passage il y a deux ans. Thé à la menthe et repas dans un bouiboui excellent : ojja pour Hervé, pâtes aux moules pour les dames et brique à l’œuf et aux crevettes pour moi. Délice… Dans la rue, une vieille 403 nous fait de l’œil… On ne la rate pas…

Retour vers le centre, les rues sont encore plus animées. Encore une preuve que les Tunisiens ne se préoccupent pas des évènements, bien que l’on nous dit que le lendemain de l’attentat, le souk était totalement déserté.

Retour à la Goulette avec l’obligation de prendre des tickets de première (la directive vient de tomber). On proteste un peu mais pas le choix.

Pour le repas de soir, nous optons pour le lablabli de chez Naceur. Vous émiettez du pain au fond d’un grand bol et il rajoute par-dessus une soupe de poix chiches, des miettes de thon, un œuf poché, harissa, cumin, câpres, huile d’olive et un peu de vinaigre… Si on veut bien sur. Vachement bon… Il y a aussi le « spécial » avec pied de veau en plus pour ceux qui aiment (hermgla). Pas moi, merci…

Tunis jour 3

Hervé a voulu se rendre au marché ce matin alors réveil assez matinal et départ vers 7 h 30, mais nous sommes bien les seuls ou presque à arpenter la ville si tôt. De toutes façons, le marché n‘ouvre qu’à 8 h. Nous nous baladons dans la ville, le long de la jetée et patientons avec un beignet tout chaud et un café.

8 h, ça ouvre doucement : choix de légumes, fèves et petits pois frais, oranges, et quelques condiments pour agrémenter l’ordinaire. Juste à coté, un magasin offre tout un choix d’épices et de céréales le tout en vrac. Un vrai bonheur. Hervé choisit de quoi faire un couscous pour plus tard. Retour à la maison, nous récupérons les filles et filons vers le centre ville. Il commence à pleuvoir, mais pas encore trop fort. Je fais un détour par le théâtre municipal pour voir s’il reste des places pour le concert d’Enrico Rava de ce soir mais on m’apprend que c’est un concert privé pour la délégation italienne. Sympa ces italiens… Rien que pour eux… Pas très alter cette attitude. Du coup j’ai perdu les autres. Pas grave, je vais vers la médina pour tenter de visiter la maison du Tourbet El-Bey. Mais encore pas de pot, car les travaux ne sont pas finis et comme il y a deux ans, on me refuse l’entrée malgré l’aide dévouée d’un monsieur qui connait le gardien. Tant pis…

Dans les dédales du souk je croise Colette et mes copines de cabine. On fait un bout de chemin ensemble, petit chapati dans une échoppe et nous filons au centre ville.

Ça commence vraiment aujourd’hui. Toute la bande Attac a rendez vous à 13 h au cinéma le Rio, superbe, à l’ancienne, deux entrées sur le coté, une grande estrade, des beaux siège rouges moelleux et bien sur un balcon. Pas beaucoup de monde, on dirait moins qu’il y a deux ans. On parle organisation et détails. La marche est prévue à partir de 15 h à la place Bab Saadoun. Nous décidons de nous y rendre à pied, mais c’est sans compter sur la méchante pluie qui se met à tomber mais qui ne refroidit pas les ardeurs des militants de tout poil. C’est trempés que nous arrivons au point de rencontre et la marche est déjà partie vers le musée du Bardo. Je crois n’avoir jamais fait une marche aussi vite car la pluie redouble et beaucoup se réfugient sous les abris des magasins le long de l’avenue… Pfuhhh… Mauviettes… La marche des Attac se fait plutôt en ordre très dispersé, mais au musée tout le monde se retrouve. Nous restons un moment et puis nous repartons vers le centre, ayant hâte de retrouver une atmosphère plus sèche, mais la pluie ne cesse de tomber. Tram no 5 pour la place de Barcelone, tram 6 pour Tunis marine et enfin notre train pour La Goulette.

Tunis jour 4

Ce matin départ, 6 h 45 (j’vous dis, c’est pas des vacances), mais je m’en fous un peu, j’ai été réveillé par le muezzin à 5 h. Train illico mais à Tunis Marine, 45 min d’attente pour choper le Tram 3 (pas 33) pour le campus. Ça fout tout notre plan en l’air, surtout que l’on va encore attendre près de 15 min à République. Bilan du voyage : deux heures au lieu d’une en temps normal. C’est rageant !

Ah oui, car il faut compter aussi un petit temps supplémentaire pour la fouille et le contrôle des sacs à l’entrée, mais de ceci nous n’allons pas nous plaindre. Heureusement nous avons choisi un mode de transport populaire (mais très lent) contrairement aux ceusses qui se baladent en taxi et qui vont poireauter plus d’une heure à la porte principale pour accéder au campus.

Trouver le stand, dernière terrasse puis trouver des chaises, ça va, des tables, plus compliqué, on en prend un peu par ci par la mais y’a pas affluence, en profiter pour piquer les murs des stands des voisins qui n’ont pas trop l’air de s’en offusquer (renommée ou sous nombre ?)… Hum, hum…

Peu à peu le stand s’organise : prospectus, documentations, badges, les gratuits, les payants. Peu à peu la foule arrive et le stand est littéralement pris d’assaut. Nous qui pensions que notre situation allait être pénalisante, que nenni, le succès est toujours là. On s’arrache les gratuits en faisant attention que les paquets ne soient pas trop gros quand même, mais les gens sont raisonnables et donnent un peu quelque chose quand ils le peuvent.

Le FSM est vraiment un endroit unique de rencontres, d’échanges, comme ces deux iraniens qui me branchent mais très atomiques (« et alors ils en ont bien une eux alors pourquoi pas nous ? ») j’essaye de dévier la conversation vers les fondamentaux d’Attac mais le sujet revient sans cesse et je leur dis merci… Pas facile.

Pause. Je me dirige vers le lieu où nous nous trouvions il y a deux ans, et c’est beaucoup plus calme. Je retrouve les copains du CADTM (j’ai la banderole qu’ils ont oubliée la dernière fois ; ils sont ravis), de Solidaires et la grande tente brésilienne. Sur le chemin je rencontre Houcem et son groupe, ceux qui doivent venir jouer pour la soirée de clôture. Le problème : nous n’avons pas encore de salle. Nous nous donnons rendez vous sur le stand plus tard mais je ne les verrais pas cette fois… Je rentre, je suis naze et le ciel s’assombrit grave…

Tunis jour 5

Pas tout à fait la même météo aujourd’hui mais c’était prévu. Il a plut toute la nuit ou presque, tonné et tutti quanti.

Mais en revanche ce matin tout baigne (on peut dire) et les connections s’enchainent par miracle : 1 heure pour rejoindre le stand mais le spectacle est un peu affligeant car une grande piscine s’est installée sous la tente. A l’aide des femmes de ménage et de moultes balais, nous chassons l’eau pour la mettre où on peut c’est à dire pas trop dans le stand des autres. Tout réinstaller, laver, sécher, organiser de nouveau. Ça prend pas mal de temps mais comme on sait que la journée va être encore pluvieuse, on prévoit des espaces sous abri.

Évidemment beaucoup moins de monde qu’hier, la météo n’est pas propice à la déambulation mais quand même ça s’agite un peu surtout quand une délégation d’algériens vient nous interpeller sur notre position sur l’extraction du gaz de schiste dans leur pays. L’autocollant mentionne bien la participation de Total dans cette affaire mais pour eux c’est insulter leur pays que de le montrer ainsi du doigt. Et de nous ressortir le colonialisme et nos centrales nucléaires et patin couffin. Le ton monte et les visages et les bouches se tordent un peu en avançant de manière vindicative sur le stand. La discussion est quasiment impossible car nous avons affaire à des pro-gaz, certainement payés par le gouvernement algérien pour intervenir sur tous les sujets concernant ce débat. Et il n’est bien sur pas possible de parler des dangers de ce mode de prospection car on nous répond que les ingénieurs de la Sonatrach (la société pétrolière algérienne) sont extraordinaires et vont sans encombre résoudre tous ces problèmes car eux, ils savent le faire (boudu con… Hallyburton devrait les employer derechef). On peut leur faire totale confiance. Quant à l’argent qui va sortir de cette nouvelle exploitation on ne nous dit pas dans quelles poches il va aller mais nous n’avons pas eu le temps de parler de tout ça car il a été préférable de couper court à tout nouvel échange.

Les ateliers qui ont proposé des discussions autour de ce thème vont avoir beaucoup de fil retordre avec ces activistes pro gaz de schiste….

Ça drache, ça drache. A la fin de note temps, nous rentrons pour manger quelque chose de chaud rue du Caire et moi je file à la Goulette alors que Françoise et Hervé vont flâner à la Medina.

Tunis jour 6

Vendredi matin même heure même endroit. Il a plu toute la nuit ou presque avec du vent violent. Nous craignons le pire sur le stand. Record battu aujourd’hui avec un temps de 45 min pour rejoindre le campus. Plus ça va plus c’est mieux.

Dès l’entrée dans la Fac nos craintes s’avèrent justifiées ; des tentes affaissées, renversées, écrasées sous le poids de l’eau. Arrivés au stand Attac, c’est le chaos. Nous sommes situés sur une hauteur et le lieu a bien dégusté. Notre tente n’a pas trop mal résisté mais… Que fait donc celle qui se vautre à son sommet ? Ça fait un peu fouillis. Tout autour, les petites tentes sont totalement défoncées, structures tordues et toiles arrachées.

Y’a du taf ! Et on s’y met dare-dare. On emprunte les balais des femmes et on chasse l’eau de la piscine puis remettre tout d’aplomb, essuyer et réinstaller. Au bout d’une grosse demi-heure tout est en ordre reste plus qu’à attendre de l’aide pour dégager celle qui tente de grimper. Des jeunes du stand d’à coté vont donner la force nécessaire pour la remettre d’aplomb. Grands serrages de mains dès le travail accompli. Solidaires !

Mais le vent est très violent et nous oblige à démonter le mur du fond, la toile offre trop de résistance. Les rafales font voler les papiers et il faut des gros pavés pour les retenir. Ça y est, tout revient dans l’ordre mais il a fallu un bon moment. D’autres associations abandonnent, leurs stands ne ressemblent vraiment plus à rien.

C’est sur… Cette météo n’incite pas les gens à déambuler dans les allées mais quand même un peu de passage.

Vers midi la relève est là et je pars faire une tour. Visite aux CADTMeux pour leur rendre leur banderole et je rentre à pied. J’ai décidé de tenter de passer par le bel espace vert que l’on peut voir du métro entre la station Romana et Campus mais ce n’est pas si facile. Il y a une autoroute entre le campus et lui. Je sois faire un grand détour par l‘hôpital puis revenir sur mes pas. Au début tout se passe bien, verdoyant et boisé mais plus je descends dans la combe plus je m’aperçois que c’est humide car en fait cela ressemble un peu a une retenue d’eau dans le fond et quand je dis eau je suis gentil. J’arrive à sauter les ruisseaux d’eau grisâtre pour rejoindre le chemin emprunté par des passants et enfin la station de Romana. Mais bon, pas vraiment le chemin bucolique que j’espérais. Tant pis. J’aurais essayé.

J’ai du temps et je m’arrête à République. C’est la grande prière du vendredi. Les trottoirs sont envahis d’hommes assis sur leurs tapis écoutant respectueusement le prêche de l’imam. La mosquée n’est visiblement pas assez grande pour les recevoir tous. J’entends plusieurs fois le mot « Bardo » dans les hauts parleurs rappelant certainement aux fidèles le rendez-vous important de dimanche et la marche organisée contre le terrorisme. C’est un moment assez fort car pendant les interruptions de la prière, la ville a l’air d’être totalement silencieuse. Quand tout le monde se lève je comprends que c’est fini et je continue mon chemin jusqu’à la gare Maritime ou je prends le train pour Ma Goulette… Je suis rincé.

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Tunis jour 7

On passe réveil et transports (tout se passe bien) pour arriver directement au campus. Les copains ont affalé la grand voile pour que le bateau ne chavire pas cette nuit sous pilote automatique mais il faut tout remonter ce matin. Ho hisse et ho c’est du boulot ! Mais tout autour, c’est Beyrouth, toutes les tentes par terre et chaises éparpillées aux quatre coins. Le stand reprend allure et c’est une bonne idée car nous devons être les seuls survivants du cyclone, et du coup ça attire du monde. Je laisse les amis le travail effectué pour aller assister à la conférence du CADTM, de Podemos et de Die Linke sur la dette en général (sujet à part). Eric Toussaint, Miguel Urban, Helmuth Schultz puis Marie Christine Vergiat du FDG prennent successivement la parole.

Retour au stand pour le dernier rangement, tout le monde se salue, on se dit qu’on se revoit à l’univ’ d‘été et nous, nous partons pour notre alter rando vers le parc du Belvédère. Après avoir longé des grands boulevards, le ministère des affaires étrangères et le siège de la télé tunisienne (imposants bâtiments ultramodernes), nous arrivons au parc aux accès tout d’abord fermés mais qui s’ouvrent plus loin et qui nous permettent d’y rentrer. Calme et verdure sur un sentier aléatoire mais qui nous mène au lac où tout les Tunisiens se retrouvent pour déguster une boisson, manger en famille ou tout simplement profiter du cadre reposant. Au passage rencontre avec une splendide 404 comme ça le trio est bouclé… Encore une merveille…

Nous aussi nous profitons de ces premiers moments de vacances pour flâner et regarder le temps qui passe. Déjeuner dans un petit restau en face du parc : pâtes aux crevettes pour moi (4 dinars – 2 €) et diverses choses à la viande pour les potes. Pour rentrer nous empruntons l’avenue de la Liberté pour aller observer une très belle synagogue art déco La Grande synagogue de Tunis recommandée par Hervé et à notre grande surprise, c’est toute l’avenue qui offre une palette d’immeubles et de petites maisons dans ce style ou dans le genre moderniste que j’apprécie toujours autant. Et puis je tombe sur une réplique miniature du Flagey (ceux qui connaissent apprécieront) que je me mets à mitrailler mais ce n’est pas du gout du flic de garde qui me demande de le rejoindre et qui me fait effacer toutes les photos du bâtiment. Ben je ne vais pas me mettre à dos la flicaille du coin et j’obtempère. Sans regret.

Sur la place de la révolution (du 14 janvier 2011) gros rassemblement en vue d’une marche pour la Palestine. Nous passons et rejoignons la gare et notre train pour la Goulette.

Menu du soir : Salade méchouia, couscous légumes, fromage et desserts de chez la Princesse Maya, une pâtisserie à deux pas de la maison (délicieuses les pâtisseries). Apéro bière.

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Tunis jour 8

Avant de rejoindre la marche prévue au départ de Bab Saadoun vers 11 h, nous empruntons un petit parcours dans la médina qui rejoint justement cet endroit. C’est dimanche, il est encore tôt, toutes les boutiques de la médina sont fermées ce qui nous donne le plaisir de marcher dans des rues vides de monde, de voir les détails qui sont habituellement cachés par les échoppes et la marée humaine. Du coup cet endroit prend un tout autre sens, calme et se laissant regarder avec bonheur. À chaque coin de rue, je revis des épisodes de Tintin dans Le crabe aux pinces d’or avec cet homme assis en burnous sur les marches d’une porte par exemple et je ne serai pas surpris non plus de voir apparaitre ce pacha défilant sur son âne ou Tintin lui même déguisé en arabe.

Les portes peintes et décorées de clous forment des dessins superbes, les encadrement en pierres plus ou moins travaillées suivant le degré de richesse, les surprises, les placettes, les minarets, les courettes se laissent regarder par une porte entrouverte, les entrées des medersas, tout ce décor merveilleux dans une des plus grande médina.

Après cette belle promenade nous arrivons aux abords de la porte Bab Saadoun et déjà la foule et les drapeaux tunisiens en nombre. Un petit contrôle des sacs par les forces de l’ordre et nous rentrons dans la marche. Elle s’étend déjà sur plusieurs kilomètres et je suis certain que la majorité des gens est déjà arrivée au Bardo. Nous nous insérons dans la masse, les chants et les expressions de joie. En arrivant au Bardo le rythme se fait plus lent car le musée a été fermé pour permettre aux officiels de s’y rendre tranquillement. Un jeune homme a escaladé une colonne et harangue la foule avec un haut parleur. Elle le suit en entonnant des chants et des slogans que nous ne comprenons pas mais la ferveur est bien là, le peuple Tunisien a répondu présent à cette belle manifestation de solidarité. Ils nous remercient d’ailleurs chaleureusement d’y participer et c’est en fait la démonstration permanente de la sympathie que nous montre ce peuple

Retour tranquille vers le centre ville par des rues envahies de marchands puis encore les petites rues de la Médina, la place Barcelone, la gare Maritime et le train pour La Goulette mais après une heure d’attente. On a oublié que c’était dimanche.