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Crise de société et alternatives (Collectif)

mercredi 13 septembre 2017, par Martine Boudet

La concentration des pouvoirs de domination dans les domaines économique, géopolitique, militaire, médiatique, culturel manifeste la volonté d’hégémonie du système néo-libéral.

En France, l’affairisme impuni de l’oligarchie s’accompagne d’une politique xénophobe d’Etat et d’une progression inquiétante de l’extrémisme populiste. Cette crise idéologique met en danger le lien social et le vivre ensemble : l’Ecole est au bord de l’effondrement dans certains quartiers, tandis qu’on assiste à la relégation d’immigrés et de leurs descendants, à la division croissante des salariés et à la perte de solidarités ainsi qu’au développement des risques psychosociaux et de la souffrance au travail, de l’abstentionnisme électoral et du désengagement militant…

Résorber cette crise systémique impose de promouvoir les différentes alternatives démocratiques et solidaires au néo-libéralisme. Dans cette perspective, en complément de l’alteréconomie, de l’écologie et de l’économie sociale et solidaire (ESS), il convient de constituer un pôle de réflexion « Crise de société et alternatives » apte à proposer des remédiations :

1- En particulier dans le cadre du Conseil scientifique, un travail d’équipe interdisciplinaire, intégrant les sciences humaines et sociales (SHS), l’anthropologie culturelle, la géo-politique, l’histoire, le droit, la psychologie, permettra de construire les bases d’une réflexion critique et de regards croisés.

2- L’expertise collective gagnera à être mise au service des réponses à apporter aux défis sociétaux contemporains : à l’idéologie du « choc des civilisations », à l’économie de la connaissance, impulsée par la stratégie de Lisbonne dans le cadre de l’UE, qui met en concurrence et marchandise les biens immatériels (savoirs, cultures...), à l’individualisme concurrentiel et atomisant, il s’avère nécessaire d’opposer les approches interculturelles ainsi que les formes alternatives de vie associative et de mobilisation , en lien avec les révolutions au Sud, qui font face à un impérialisme belliciste et oligarchique...

3- L’étude des problématiques spécifiques de la société française (centralisme autoritaire et machiste, néocolonialisme destructeur, laïcisme fermé..) et d’une manière générale des différents mécanismes de domination et d’émancipation peut faire l’objet d’un travail pluridisciplinaire et concerté d’éducation populaire.

4- Tout modèle de société repose sur un projet éducatif approprié. Inégalitaire, le système scolaire et universitaire, sous sa forme actuelle et dans sa conversion en cours pour le soumettre aux impératifs du projet néo-libéral et de l’économie productiviste, fera l’objet d’une analyse prospective pour sa transformation en un modèle émancipateur et base d’une société altermondialiste, riche de sa diversité et d’une citoyenneté active du local au global.

Nils Andersson- Sophie Banasiak- Adda Bekkouche- Djilali Benamrane- Martine Boudet-Claude Boutin-Thierry Brugvin- Claude Calame- Olivia Cristiana- Christian Delarue- Marc Delepouve- Fabrice Flipo- Véronique Gallais- Jérôme Gleizes- Abdessalam Kleiche- Olivier Labouret- Claude Layalle- Raymond Millot- Evelyne Perrin-Juan Roy de Menditte- Jérôme Valluy- Frédéric Viale

25 octobre 2011

Source : https://france.attac.org/archives/spip.php?article12378

Messages

  • Autant la démocratie inclusive est positive si elle vise bien et explicitement à la participation des "sans-pouvoirs" (soit le peuple-classe 99% multicolore et plus encore les plus démunis et fragilisés de cette composante) autant la laïcité n’a pas à être inclusive. Elle est . Pour protéger les mineurs et pour se protéger des forces intégristes réactionnaires qui travaillent l’établissement d’un hyper-patriarcat il importe de soutenir la laïcité, celle de 1905 et celle de 2004.