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APE Afrique de l’Ouest-UE Accord de Paupérisation Economique

vendredi 17 avril 2015, par Jacques Berthelot

Les soi-disants « Accords de Partenariat Économique » (APE) que l’Union européenne force ses anciennes colonies d’Afrique à ratifier sont la pire forme d’accord de libre-échange vu l’inégalité des « partenaires » : le PIB par habitant de l’Afrique sub-saharienne est 21 fois inférieur à celui de l’Union européenne en 2013.

L’APE Afrique de l’Ouest est le plus urgent à combattre, le Parlement européen devant le ratifier le 7 juillet 2015.

Les défis de l’Afrique de l’Ouest sont déjà considérables :

  • Démographique  : la population bondirait de 340 millions en 2014 à 807 millions en 2050 alors que celle de l’UE à 28 stagnerait à 520 millions
  • Alimentaire : le déficit a augmenté de 30% par an de 2001 à 2011
  • Climatique : le réchauffement accentuera les sécheresses et limitera la hausse des rendements.

L’APE y ajoutera les contraintes suivantes :

  • Pertes de 21 milliards d’euros de recettes douanières nettes de 2020 à 2035 sur 82% des importations venant de l’UE qui ne seront plus taxées
  • Interdiction d’augmenter les taxes à l’exportation qui rapportent plus en Côte d’Ivoire que celles à l’importation
  • Effondrement des dépenses publiques sur l’éducation, la santé et l’environnement
  • Hausse du déficit alimentaire car les céréales locales et produits laitiers ne seront plus protégés des importations subventionnées de l’Europe
  • Faibles industries locales balayées par la concurrence des importations venues d’Europe
  • Explosion du chômage et des boat people vers l’Europe
  • Montée des trafics (drogue, armes, êtres humains)
  • Poussée des violences extrêmes (type Boko Haram).

Si la Commission persiste, l’Europe commettra une erreur politique, tactique, économique et géostratégique… Pouvons-nous vraiment prendre la responsabilité de conduire l’Afrique, qui abritera, dans quelques années, le plus grand nombre de personnes vivant avec moins de un dollar par jour, vers davantage de chaos, sous couvert de respecter les règles de l’OMC ?Rapport de Jean-Claude Lefort adopté à l’unanimité de la Commission internationale de l’Assemblée nationale le 5 juillet 2006

Des règles qui détruisent des économies et désespèrent des hommes sont-elles immuables ?… L’Europe se sent-elle invulnérable au point de s’affranchir d’alliances fondées sur des liens historiques, culturels, linguistiques, et les proximités qui en sont issues ?… Il n’y a pas d’exemple d’ouverture de marché qui ait conduit au développementRapport de Christiane Taubira du 16 juin 2008 au Président de la République

L’ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, le Pr Chukwuma Charles Soludo, déclarait le 19 mars 2012 que l’APE d’Afrique de l’Ouest serait un « second esclavage ».

L’APE est même une hérésie pour les intérêts capitalistes égoïstes européens : faute de permettre à l’Afrique de l’Ouest d’assurer sa souveraineté alimentaire et de protéger ses industries naissantes, l’Europe se prive de pouvoir y exporter à moyen et long terme des produits et services à haute valeur ajoutée.

Non à l’APE UE-Afrique de l’Ouest !

Messages

  • Je veux bien croire qu’il,y ait un danger mais j’ai du mail à croire que la nouvelle génération (40 50 ans ) qui a étudié laisse encore une nouvelle fois son pays aller à la dérive.

  • Le problème est que les pays d’Afrique de l’Ouest ne sont pas des démocraties et que les Chefs d’Etat se sont déterminés en fonction des pressions subies par les lobbies d’affaires de l’UE bien implantés dans la région, comme la Compagnie Fruitière de Marseille qui possède l’essentiel des plantations de bananes et d’ananas de Côte d’Ivoire et du Ghana (et du Cameroun mais qui n’est pas en Afrique de l’Ouest) ainsi que les cargos bananiers qui transportent les fruits en Europe ; par Jean-Pierre Mimran qui possède les Grands Moulins de Dakar, d’Abidjan et du Tchad ainsi que la Compagnie sucrière du Sénégal, sans oublier Bolloré qui gère les infrastructures portuaires de ces pays, et autres Bouygues et consorts ,et ceci pour se limiter aux Français. Ensuite ces Chefs d’Etat et surtout leurs ministres et hauts fonctionnaires du Commerce, des Affaires étrangères, des Finances, de l’Agriculture et de ’industrie on subi en permanence des lavages de cerveaux das les opérations de formation et information dites de "mise à niveau" organisées tant par la Commission européenne que par l’OMC, la Banque mondiale, la FAO et par des Etats européens dans lesquelles on leur a dit que la seule façon de se développer était de s’intégrer plus au marché mondial en réduisant la protection à l’importation. Enfin les parlementaires d’Afrique de l’Ouest qui participent à l’Assemblée parlementaire paritaire UE-pays ACP touchent des per diem et leurs frais de transport et d’hébergement sont pris en charge par la Commission européenne. Ils ne vont pas cracher dans la soupe !
    Pour plus d’infos aller sur le site www. solidarite.asso.fr et cliquer sur "ressources".
    Bon courage
    Jacques B.